Melody of a fallen tree. ▬ ft. Alec

La bougie éclairait faiblement la pièce de sa petite flammèche vacillante. Des ombres informes se projetaient sur les murs de pierre austères, sans rien pour les adoucir ; pas même les étagères d’acajou dont la découpe strictement classique s’accordait avec la sévérité du lieu. L’âme qui occupait la chambre ne semblait pas détenir assez de personnalité pour embellir son propre habitat. Ou plutôt, elle n’en avait pas les moyens. Sindon lisait les dernières nouvelles de la Gazette du Sorcier, une poche de glace pressée contre sa joue dont la pommette violacée laissait suggérer qu’il venait de recevoir un coup. Le jeune homme s’était battu le matin-même à Pré-au-Lard, avec un homme qui refusa de le lâcher car rendu fou par son sang de vélane. Le sorcier l’avait même menacé de sa baguette et le conflit dégénéra instantanément. Des clients des Trois Balais, ayant aperçu à la rixe de l’intérieur, sortirent à temps pour les séparer. « Sale chienne, salope de cracmol pédéraste, la prochaine fois que je te vois … ! » furent les délicats mots de son agresseur que Sindon soupçonnait être homosexuel refoulé. Il ne craignait pas cet homme, il n’était pas le premier à l’attaquer, les individus de cet acabit se laissaient berner par leur pulsions puis s’enfuyaient cuver leur honte – celle d’avoir ressenti du désir pour un autre mâle – loin, très loin. Le concierge se sentait simplement lassé de devoir sans arrêt appréhender ce genre d’incident, sortir encapuchonné ou surveiller ses arrières. Un jour, la situation tournerait au drame, il suffisait d’une seule baguette pour ça. Ca l’agaçait profondément de limiter ses sorties pour des abrutis incapables de contrôler leur subconscient coupable. Il maudissait sa grand-mère pour ce cadeau empoisonné. Ne pouvait-on pas le considérer autrement que part ce sang et sa tare cracmolle ? Il ne se fit pas soigner par Jane, ayant préféré ruminer sa colère dans sa chambre pour le reste de la journée entre deux surveillances.

La Gazette ne lui donna aucun espoir quant à l’éventuelle mort de son géniteur, il guettait cette délivrance chaque jour de sa vie. Cinq ans, déjà. Le vieux réveil poussiéreux de sa table de nuit lui indiqua vingt heures quarante-cinq, le temps pour lui de commencer sa ronde nocturne tandis que les élèves rejoignaient leur dortoir respectif. Il abandonna le journal et la poche pour enfiler son trench beige. Il ferait équipe avec Alec Ryder ce soir-là, une bonne chose car il faisait partie de ceux qu’il supportait le mieux. Il ramassa Ashen qui roupillait au pied du lit, il le déposa sur son épaule où l’animal pouvait finir sa nuit. Son vilain hématome le tenaillait, il le frotta distraitement pendant qu’il verrouillait la porte de sa chambre. Dans les couloirs, il chassa hâtivement les élèves y traînant encore, prenant le chemin hall d’entrée. Sin n’avait jamais adopté les robes de sorcier, il n’en était pas un après tout, on le reconnaissait à ses jeans et ses chemises cintrés élançant sa silhouette longiligne. Il dénotait fortement avec le décor ambiant, cela depuis tant d’années que ça ne choquait plus personne, notamment les plus vieux étudiants. Sindon vérifia la présence d’un paquet de cigarette et d’un briquet dans la poche droite de son manteau ; un petit plaisir qu’il s’offrait lors de ses rondes extérieures, ou dans un couloir désert.

Dans le hall, des préfets de cinquième et sixième année s’organisaient par binômes prévus, Sindon croisa les bras et balaya l’assistance d’un œil avant de trouver celui qu’il cherchait. Le roux s’avança jusqu’au charmant préfet-au-chef, l’expression neutre et hors de toute analyse. Ses cheveux à demi-tressés cascadaient dans son dos, quelques mèches rebelles sur ses clavicules. Il le jaugea de ses yeux azurin. Alec ne pouvait pas se douter qu’il représentait potentiellement tout ce que Sin enviait : bon élève, séduisant, famille correcte, réussissant tout ce qu’il entreprenait, promis à un bel avenir. Tandis que lui, le concierge cracmol, pourrirait Poudlard de façon immuable, sans évolution. Un véritable fossé les séparait, il ne voyait quasiment que cela quand ils étaient ensembles. Tant d’excellence le laissait admiratif. Parfois, sa proximité le rendait nerveux. Sindon n’ignorait pas le côté orgueilleux et narcissique du préfet, mais tant qu’il ne le lui faisait pas partager, ce n’était point son problème. Le grand cracmol se planta devant et lui, les mains dans les poches. « Tu es prêt ? On va s’occuper du septième étage et des tours. » Depuis le temps, il avait pris l’habitude de le tutoyer, il pouvait se permettre plus de libertés avec les septièmes années.

HRP:

Il était un peu en retard et n’avait pas vu le temps passé alors qu’il discutait avec une charmante demoiselle dans un coin de leur salle commune. En même temps, ils avaient discuté de longues heures et il ne s’était pas rendu compte que l’heure tournait si vite. Ils avaient eu un débat particulièrement passionnant et animé autour des différentes équipes de Quidditch, chacun soutenant son équipe préférée avec tout un tas d’arguments aussi saugrenus qu’acceptables. Quittant la jeune fille un peu précipitamment, il était allé enfiler sa cape, y avait accroché son insigne de préfet-en-chef, avait renoué sa cravate afin qu’elle soit plus présentable et avait mit sa baguette dans sa poche. Il était ensuite parti en trombe de la salle commune pour descendre le plus rapidement possible jusqu’au grand hall, près de la Grande Salle. Il n’avait même pas prit le temps de remettre ses cheveux en place, à quoi bon de toute façon. Il était toujours beau, cheveux en bataille ou non. Et puis le look légèrement négligé, ça plaisait beaucoup aux demoiselles.

Arrivant un peu essoufflé en bas des escaliers, il fut soulagé de voir que les adultes n’étaient pas encore arriver. Au moins, ça lui laisserait le temps de reprendre son souffle. Aujourd’hui, c’était équipe homme et équipe femme pour les préfets-en-chef. En effet, Alec ferait équipe avec Sindon, le concierge, quant à Luka, elle ferait sans doute équipe avec Oswin, la surveillante. Une vraie charogne celle-là d’ailleurs. Est-ce que le directeur de Poudlard choisissait toujours des gens cinglés pour être concierge ou surveillant ? Parce qu’il avait quand même tiré le gros lot là. Mais bon, il aimait quand même bien le concierge, bien qu’il ne soit pas à prendre avec des pincettes. Il fallait trouver le bon truc pour l’amadouer un peu et Alec pensait avoir réussi, en partie du moins. Après tout, il était un jeune homme très charismatique, plaisant et sachant trouver les bons mots, pas toujours d’une certaine délicatesse mais tout de même, il se considérait comme une personne à qui les autres avaient envie de parler et de faire confiance.

Directement, il avait été près de Lily. Ce qu’elle pouvait être mignonne cette petite demoiselle. Il avait un côté très protecteur envers elle et ne supportait pas l’idée que quelqu’un puisse lui faire du mal. Oh, elle savait parfaitement se défendre et n’avait pas peur de remettre les autres à leur place, ce qui faisait souvent sourire le rouge et or. Un sacré caractère cette lionne. Elle n’était pas chez les Gryffondor par hasard. Pas comme lui en tout cas. On lui avait souvent répété que, bien que le choixpeau l’avait mit dans le maison des rouge et or après une longue hésitation, il aurait pu aller ailleurs. Et parfois il lui arrivait de se demander s’il n’aurait pas été mieux ailleurs. Après tout, sa maison avait été celle de sa sœur adorée de tous et ça l’horripilait qu’on puisse lui dire qu’il suivait les traces de son aînée. Les binômes prévus commencèrent à se former pour partir en ronde. Il fit un rapide bisou sur la joue de la Gryffondor avant de s’écarter d’elle, lui intimant gentiment l’ordre de faire attention à elle. Après tout, après tout le bazar qu’il y avait eu ces derniers temps, mieux valait être prudent.

Alors que les binômes se dispersaient déjà, Sindon vint se planter devant lui, les mains dans les poches, vêtu comme un moldu. Ca ne le choquait pas, il s’en fichait bien de comment les gens étaient habillés et ça lui arrivait souvent aussi de porter des vêtements moldu, c’était confortable et très différent de la mode sorcière. Il eut un sourire en voyant le concierge, il ne savait pas ce qu’il se passait mais il se sentait un peu étrange quant il était dans les parages. Il avait même éprouvé de l’attirance pour lui, ce qu’il s’était bien garder de dire à quiconque. Au début, il avait refreiné ce genre de pulsions, il s’était dit que ce n’était rien, rien que son imagination ou son trop plein de testostérone. Et petit à petit, il avait abandonné cette idée. Il n’y avait rien de mal à être attiré par les hommes autant que par les femmes et en plus, ça lui permettrait d’agrandir son tableau de chasse, et cette seule pensée avait suffit pour le convaincre.

-Allons-y alors.

Un sourire en coin, comme toujours, le jeune homme fit signe au concierge de passer et il lui emboita le pas. Ils allaient devoir remonter tout les escaliers, heureusement qu’il était sportif. Mais ce n’était pas pour autant qu’il aimait monter tant de marches.

-Comment vas-tu ? J’espère que tu es prêt pour la nuit de folie qui nous attend ! Il y a toujours des petits téméraires pour transgresser le règlement.

Ca le faisait rire en fait, parce qu’il avait été comme ça dans ses jeunes années et encore maintenant, il lui arrivait de sortir le soir mais avec l’insigne de préfet-en-chef, il pouvait toujours trouver une bonne excuse.

-C’est assez étrange ce qu’il s’est passé le dernier week-end de septembre… Il vaudrait mieux rester sur nos gardes.

Il avait dit ça un peu plus pour lui, réfléchissant tout haut, plongé dans ses pensées. Ca lui faisait froid dans le dos ce qu’il s’était passé, surtout qu’aucune explication claire ne leur était parvenue. On ne savait pas. Super. En attendant, vu le nombre de blessés, il valait mieux rester vigilant. En marchant, ses doigts effleurèrent le bras du concierge, sans le faire exprès. Il lui jeta un coup d’œil et avait retiré sa main de là, la f-glissant dans sa poche, l’air de rien.

-Désolé.

Ce n’était rien de grave, bien sûr. Mais, il ne voulait pas mettre Sindon mal à l’aise, surtout au vu des pensées qui lui traversaient l’esprit quant il le regardait.

Ryder faisait partie des personnes attirant naturellement la sympathie, pas comme lui. Le préfet-en-chef possédait beaucoup de choses dont il ne pouvait se pâmer : de son port altier à son assurance nonchalante, passant par la naturelle aisance animant ses mouvements et le charme assumé qui se dégageait de lui. Sindon était un cruel paradoxe à ses côtés ; jeune homme taciturne qui faisait tout pour qu’on ne le remarque pas, confiant seulement entre les quatre murs de sa chambre, enterrant sa beauté sous d’épaisses couches d’impassibilité ou de contrariété. Pour ceux qui ne connaissaient pas le concierge, il leur apparaissait comme un insatiable râleur renfrogné, pas forcément très agréable et un poil dérangé. Pour les autres, très rares personnes avec lesquelles ses artifices se révélaient inopérants, son caractère hargneux ne cachait qu’un tempérament dépressif, dont l’agressivité n’était là que pour enrober le chagrin et la peur. De simples mécanismes de défense. Il enviait les adolescents de cette école, l’indulgence incombant à leur jeunesse, les préoccupations minimes rythmant leurs journées, les flirts qu’il devait parfois stopper dans les couloirs du château, les corps qui s’enlaçaient, les lèvres qui se trouvaient, le bonheur du premier baiser, du premier amour. Sindon aurait vendu deux autres de ses doigts pour vivre cet Eldorado d’insouciance. « Je vais bien, » mentit-il distraitement à son interlocuteur, les yeux chargés de ses réflexions intimes. L’enthousiasme de Ryder ne l’atteignait pas, il se sentait à la fois hagard et stressé par sa présence. Le Gryffondor était l’un des seuls élèves à avoir le droit de le tutoyer, notamment grâce à son statut de préfet-en-chef mais aussi car il était majeur et bientôt, Sindon ne le reverrait plus. A la fin de l’année, lorsqu’Alec aurait obtenu ses douze ASPIC, il partirait certainement faire une brillante carrière très loin d’ici. Sin se surprit à en ressentir de la tristesse et il jeta un regard en coin à l’étudiant.

De tous les angles, Ryder était désespérément alliciant, ils faisaient la même taille et pourtant le roux gardait l’impression d’être plus petit que lui. Tous ses gestes lui semblaient lourds et patauds en sa présence. Navrant. Parfois, Alec lui rappelait douloureusement Jildun. Alors, il détourna les yeux et s’écarta discrètement d’un pas après qu’ils s’eurent frôlés. « Ce n’est rien, » répondit Sindon avec neutralité. Il en était à deux mensonges en moins de cinq minutes. Ce jugement sévère, et même faussé, qu’il se portait puisait sa source en la honte d’être un cracmol et, plus encore, la terrible honte d’être homosexuel. Très tôt, Ornatus avait décidé que Sindon n’aurait pas le droit à ses miettes de bonheur, et lorsqu’il réussit à s’échapper de lui, le roux continuait de lui-même à entretenir cette pensée formatée, selon laquelle il ne méritait rien de beau et de tendre. Ryder avait d’innombrables conquêtes quand lui était encore puceau, cette considération bassement virile et sexuelle manqua de le faire rougir et il se prit le pied dans une marche non appréhendée. « Putain ! » jura-t-il en se rattrapant à la rambarde de l’escalier capricieux. Sin se redressa et assura rapidement que tout allait bien, un simple manque d’attention. Troisième mensonge, allait-il vers un nouveau record ?

Les récents évènements l’inquiétaient comme tous, il fallait être un crétin fini pour ne pas se sentir concerné. Il redoublait d’effort, punissait durement les élèves imprudents, flinguant sensiblement sa quote de popularité auprès d’eux. De toute façon, son boulot ne résidait pas dans le fait de leur plaire. Sindon enfonça de nouveau ses mains au fond de son trench et monta rapidement les escaliers en silence jusqu’à ce qu’un vacarme de tous les diables ne l’arrête au cinquième étage. « Tu as entendu ? » lança le concierge, les yeux perdus dans l’obscurité du couloir. Ashen émergea subitement sur le seuil, couinant et affolé. Le furet se rua sur le pied de son maître qui se baissa et le cueillit entre ses mains. Sans attendre la réponse du préfet, il s’engouffra dans le corridor et remonta jusqu’à l’origine de ce raffut. Il passa devant la statue de Boris le Hagard et se rendit compte que de l’eau coulait abondamment de sous la porte de la salle de bain des préfets. Fais chier. Il vérifia brièvement qu’Alec l’avait suivi et prononça le mot de passe ; aussitôt la pièce s’ouvrit à lui et Sindon se crispa de mécontentement. Devant eux, Peeves volait joyeusement dans la pièce en lançant de multiples flacons d’huiles essentielles contre les murs et le sol, saturant l’air d’effluves agressives. Ce n’était pas tout, tous les robinets avaient été ouverts et un véritable lac aux reflets gorge-de-pigeon baignait la salle de bain de marbre blanc, sans parler des innombrables bulles multicolores. La colère prenait Sin, sa crinière embrasée semblait même s’hérisser telle la fourrure d’un félin furieux. « PEEVES BORDEL DE MERDE ! » aboya-t-il en s’avançant de quelques pas ; l’eau ne recouvrait pas ses chaussures mais il la sentait sous ses semelles. Sindon entrevoyait déjà tout le ménage qu’il aurait à faire. Le rire de crécelle de l’esprit frappeur n’arrangeait rien : « Mais c’est le crac-crac-cracmol ! Et son petit-copain Ryder ! » caqueta l’insupportable petit homme coiffé d’un chapeau à grelots. Il exécuta un salto arrière au-dessus de leur tête et eut un regard plein de malveillance. « Tu vas trop loin cette fois, Peeves, je vais appeler le Baron Sanglant ! » Peeves plissa ses petits yeux méchants et rétorqua bien fort : « Je ne fais que donner du travail au cracmol de concierge, faut bien qu’il fasse quelque chose de sa vie celui-là, vu qu’il ne sait rien faire d’autre que nettoyer la saleté des sorciers hihi ! CRAC-CRAC-CRACMOOOOL ! »

Sindon devint écarlate, puis violet, sur le point de s’évanouir de fureur. Il se gardait bien d’avouer que de tels mots le blessaient, sûrement parce qu’ils étaient à demi-vrai. Une gêne d’autant plus grande qu’Alec se trouvait avec lui. Peeves sentit qu’il avait fait mouche puisqu’il ajouta dans un glapissement : « CRACMOOOOL ! – FERME TA GUEULE SALE PETIT ENFOIRÉ ! » Ab irato, il s’élança en avant dans l’intention de frapper Peeves mais celui-ci s’écarta à temps et poussa le concierge dans le bassin débordant. L’esprit riait aux éclats tandis que Sindon émergeait de l’eau iridescente et glacée, sa chevelure orange plaquée contre son visage déformé par la haine. « EEEEH MAIS C’EST UN ROUX MOUILLÉ ! CA SENT MAUVAIS LES ROUX MOUILLÉS ! » Humilié, écumant de rage, le concierge nagea jusque sur le rebord où il déposa Ashen en premier, lui-même empêtré et frigorifié dans son trench alourdi.

Montant les marches tranquillement sur la pointe des pieds -C’est toujours comme ça qu’il montait les escaliers, depuis tout petit- le rouge et or ne pouvait s’empêcher de sourire et de se pavaner. C’était dans ses habitudes, de se pavaner et d’offrir ses sourires à ceux qu’ils croisaient. Après tout, il était beau, il pouvait bien se montrer. En bon narcissique, il n’hésitait d’ailleurs pas à se regarder dans les armures ou des les vitres qui lui renvoyaient son image. Il se regardait même dans sa cuillère au petit déjeuner. Ca amusait beaucoup ses amis d’ailleurs, qu’il se regarde dans le dos de sa cuillère en se souriant à lui-même et en se disant à lui-même qu’il était un véritable beau gosse. Bon, il savait se calmer et ne pas le faire, tout dépendait de qui se trouvait à ses côtés mais il avait certaines manies dont il ne pouvait parfois pas se défaire.

Plongée dans ses pensées, il n’eut pas le temps de faire un geste vers le concierge quand il se prit les pieds dans une marche. Il fit un geste dans sa direction, lui jetant un coup d’oeil pour savoir si tout allait bien. Il haussa les épaules à la réponse de son interlocuteur. Si tout allait bien, tant mieux. Même si son drôle d’air n’avait pas réellement l’air d’indiqué que tout allait bien pour le rouquin. Mais Alec n’allait pas effrontément lui demander plus d’explications, après tout, ça ne le regardait pas.

Il fut une nouvelle fois interrompu dans ses pensées par de drôles de bruit et il n’étais pas le seul à avoir entendu un vacarme. Fronçant un peu les sourcils et prenant un air très sérieux, le jeune préfet-en-chef avait sorti sa baguette magique et la tenait serrée entre ses doigts. S’il y avait le moindre problème, il devait se tenir près à devoir les défendre tous les deux. Mais avant que le Gryffondor ne lui ait répondu, Sindon avait déjà filé. Sans attendre une seconde, il l’avait suivit. Il n’y avait aucune question à se poser, il était courageux et téméraire et fonçait toujours tête baissée. Il y avait de l’eau partout dans le couloirs et ce n’était encore rien comparé à ce qu’il entrevu ensuite de la salle de bains des préfets. Et les noms d’oiseaux franchirent les lèvres du concierge de Poudlard. Et Alec pouvait le comprendre devant l’étendue d’eau aux diverses couleurs et aux diverses senteurs qui s’étalait devant eux. Peeves frappait une nouvelle fois, il allait encore se retrouver dans une drôle de situation, comme dans les vestiaires. Il avait d’ailleurs écopé d’une seconde punition ce jour là. Il y avait une véritable joute verbale entre l’esprit frappeur et le concierge et Alec se demandait s’il était bon d’intervenir entre eux. Peeves était un réel crétin qui ne cessait de gâcher la vie des élèves et il paraissait bien ridicule avec son chapeau à grelots. Toutefois, Sindon semblait dans une telle fureur que le rouge et or n’était pas sûr que prendre sa défense était la chose à faire. Il paraissait avoir prit les choses fort à coeur et le Gryffondor se sentit un peu gêné d’avoir assisté à ça. Cependant, il ne pouvait pas rester là sans bouger, sans rien faire. Mais alors qu’il rangea sa baguette dans sa poche, tout s’enchaina très vite. Le rouquin avait plongé vers l’esprit frappeur, qui lui s’était retiré pour ensuite poussé le concierge dans la grande baignoire de la salle de bain. Sous les cris perçants de Peeves, le Gryffondor se hâta d’aller sur le bord de la baignoire pour offrir son aide à Sindon, trempé jusqu’aux os.

-Viens par là.

Lui avait-il dit en lui tendant sa main pour le faire sortir de là. Ses yeux cherchant ceux de l’homme pataugeant dans l’eau, il pinça les lèvres. Reprenant sa baguette de sa main gauche, il lança rapidement un accio sur les peignoirs moelleux qui se trouvaient plus loin, afin d’en préparer un pour Sindon. Il pouvait le sécher d’un coup de baguette magique mais il n’était pas certain qu’il accepterait.

-Si tu veux bien me laisser faire, je pourrais faire sécher tes vêtements plus rapidement que... Enfin tu vois.

Il eut un regard d’excuse, ne sachant pas très bien comment exprimer sa pensée sans que le concierge ne déploie ses foudres sur lui. Après tout, il voulait juste l’aider lui, rien d’autre. Mais avant que le concierge ait pu saisir sa main, l’esprit frappeur poussa également le gryffon dans l’eau glacée. Perdant sa baguette sous l’effet de la surprise, il ne put que remonter à la surface en crachant l’eau savonneuse et huileuse qu’il avait en bouche.

-Putain, si McGo apprend ça elle ne me croira jamais... Ca fait deux fois que cet abruti d’esprit me fait le coup...

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