PISTE DE DANSE - Aidrian et Salem

Une soirée de fêtes
Fin octobre - Event : Bal d'Halloween

Elle n'y croyait pas vraiment, pourtant elle se faisait bel et bien entraîner sur la piste de danse par une main glissée dans dans la sienne. La main de la femme qui hantait un peu trop souvent ses pensées depuis le début de l'année et malgré le malaise grandissant en elle, Aidrian ne pouvait s'empêcher de sourire à la situation, comme dans un rêve. D'ailleurs si les détails l'entourant n'avait pas été aussi présent dans son esprit, elle aurait pu s'y croire. 'Rian n'avait que trop conscience de la chaleur qui émanait de la main de Salem, de la forte musique qui n'était pas exactement dans ses goûts habituelles, mais qui n'était pas mauvaise, des gens qui partageaient déjà la piste de danse, ils étaient très nombreux, trop à son goût, la piste de danse elle-même semblait un peu trop étouffante avec tous ses gens, tout en elle criait de simplement partir, lâcher cette main douce et un peu calleuse qui la tirait vers l'endroit le plus effrayant de la grande salle et pourtant...

Pourtant, Aidrian continuait à se laisser trainer avec un sourire un peu béat et un léger rire. La professeure de potion n'offrait pas beaucoup de résistance à sa comparse. Ses yeux observait avec plaisir les courbes de la femme qui lui tournait le dos, languissant qu'elle se retourne pour voir son visage angélique et cette lumière unique qui illuminait son regard, une petite étincelle qu'elle espérait secrètement en être la cause. Les quelques instants que cela prit à Salem pour amener l'alchimiste de la table furent rapidement passés et pourtant ils semblèrent être une petite éternité pour Aidrian qui ressentait l'envie d'y aller et de s'enfuir par la porte la plus près. 'Je vais te protéger.' C'était ce que la sang-pur lui avait dit et elle voulait le croire autant qu'elle le craignait, parce que ces simples paroles contenaient tous les espoirs et les doutes qui la hantaient depuis la première fois que ses yeux avaient vu la cascade doré de ses cheveux et la mer de ses yeux.

Enfin, elles étaient sur la piste de danse et Aidrian rougissait d'une nouvelle teinte de rouge en fixant ses pieds. Tous ses doutes l'assaillaient, qu'est-ce qu'elle faisait là? Aurait-elle à souffrir à nouveau? N'était-ce pas vain toute cette situation? N'avait-elle pas déjà appris que les faux espoirs n'étaient qu'une douleur inutile? Pourquoi se laissait-elle encore prendre au jeu? Salem ne faisait-elle que se jouer d'elle? Pourtant elle semblait si sincère et authentique... Mais les faux-semblants n'étaient-ils pas une spécialité des sang-purs? Il n'était peut-être pas trop tard pour s'excuser poliment et partir sans causer de scènes ou de situations inconfortables pour l'avenir? Oui, ça serait pour le mieux... 'Rian était décidée à s'excuser et partir rapidement.

L'alchimiste s'apprêtait à parler quand son regard croisa celui de Salem et les mots bloquèrent dans sa gorge, la laissant comme un poisson hors de l'eau, complètement paralysé sur place par la peur, mais incapable de dire un seul mot en plein milieu de la piste de danse...

« Euh, » Aidrian chercha désespérément quelque chose à dire pour s'expliquer, s'éclipser, disparaître, mais ne trouva pas grand chose à l'exception de : « Je ne sais pas vraiment danser... »

Ce n'était pas vraiment vrai, elle savait danser, elle avait même pris des cours durant l'enfance et l'adolescence, à cause de sa sa mère, mais c'était les seules paroles qui lui était venues.

Et bien c’était parti, elle allait danser avec la jolie Aidrian, qui oui, était plutôt jolie. Bonn Salem elle s’en fichait un peu des regards des gens et de ces choses la, en même temps c’était Salem, elle savait qu’elle était belle, du moins on lui disait parfois, mais elle faisait abstraction des regards depuis bien des années. Alors ça passait plutôt bien. Elle offrit un grand sourire à sa partenaire, et l’entraina donc à sa suite sur la piste de danse. Parce que oui, elle avait comprit que la professeur de potions voulait danser avec elle, et elle était bien décidée à profiter de cette occasion. Parce qu’elle l’aimait beaucoup, Aidrian. Et elle la protegerait tout en dansant. Bien qu’il n’y ait pas nécessitée de beaucoup de protection. Soit. Elles s’étaient donc retrouvées dans, sur la piste de danse, avec des chansons issues du monde sorcier et Salem, étant Salem elle n’avait pas spécialement réalisée qu’Aidrian se sentait mal. Du coup elle était assez légère dans sa tête.

Sauf qu’Aidrian se remit à parler, et qu’elle fit une moue à briser le cœur, Salem. Oui, la professeur d’etudes des moldus, ressemblait à un chaton triste et malade a qui on avait arraché son jouet preferé. Elle secoua la tête cependant, tentant de se reprendre. Les caprices ne menaient jamais à rien, elle n’avait jamais eu ce qu’elle désirait, elle n’était meme pas sure de savoir ce qu’elle désirait. Alors elle haussa un peu les épaules.

« Ce n’est pas grave. » Un sourire un peu plus joueur. « Je vais t’apprendre. C’est un peu comme caresser un crocodile, au début ça fait peur, et puis après ça vient tout seul. » Quelque chose comme ça. Elle fronça les sourcils. « Enfin, je ne suis pas une très bonne danseuse, mais on s’en fiche, regarde, ça ne sera jamais pire que d’autre, et au pire, ils ne nous regardent pas les gens. » Elle lui sourit un peu plus, et sans la prévenir elle lâcha sa main pour poser ses mains sur ses hanches. « Fais comme moi. Je crois. »

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Aidrian avait l'impression d'étouffer sur la piste de danse, elle avait l'impression que tout le monde les regardait et cette impression était des plus désagréable. Sauf que rapidement ses idées furent préoccupées par autre chose quand la belle blonde lui lança son regard de chaton attristé. Aussitôt elle regretta ses paroles et décida d'essayer d'oublier les gens autour pour tenter de faire revenir le sourire à Salem... Plus facilement dit que fait et la professeur d'étude moldu ne semblait pas du tout se rendre compte du malaise de l'alchimiste. Aidrian restait avec la sensation d'être sans cesse observée et jugée.

« ...un peu comme caresser un crocodile, au début ça fait peur, et puis après ça vient tout seul. »

Hein? Crocodile? 'Rian cligna des yeux un peu perplexe et perdue, flatter un crocodile? Les chances étaient qu'Aidrian n'oserait même pas approcher de la bête alors le flatter... Les grands yeux attristés de Salem revinrent dans sa tête et la professeur de potion décida de ne pas se laisser aller. Elle avait bien remarqué que Salem faisait parfois des allusions assez étrange, alors elle laisserait simplement couler. Comme si de rien n'était. Elle répondit avec un hochement de tête hésitant.

« Enfin, je ne suis pas une très bonne danseuse, mais on s’en fiche, regarde, ça ne sera jamais pire que d’autre, et au pire, ils ne nous regardent pas les gens. »

Aidrian se retint de justesse de regarder autour d'elle pour confirmer les paroles de Salem. Elle devait tenter de la croire sur parole autrement elle risque de prendre les jambes à son cou et aller se cacher très loin dans le sous-sol.

« D'accord, sauf que je n'ai jamais caresser de crocodile, j'en ai même pas vu un de près. Enfin, sauf sur image, mais c'est pas la même chose. Alors je ne sais pas vraiment ce que ça fait comme sensation, mais si tu dis que c'est semblable... »

Aidrian avait des frissons qui lui parcourait le dos, est-ce que c'était dû à la proximité de Salem ou à cette petite pensée paranoïaque qui lui triturait l'esprit? Bon, il fallait oublier tout ça, pour se concentrer...

Toutes pensées figèrent dans son esprit tandis que sa collègue posait ses mains sur ses hanches. Salem avait de meilleurs moyen qu'elle pour arrêter le cours de ses pensées. Par instinct, 'Rian posa ses mains sur les bras de Salem et répondit une fois de plus par un hochement de tête.

« D'accord, je te suis, » accepta-t-elle avec une grande inspiration, « mais j'ai de la difficulté à croire que tu ne sois pas une bonne danseuse. Tu es toujours en train de chantonner et tu es très gracieuse... »

Euh, oups? Ouais, son cerveau ne marchait plus très bien, mais bon, c'était juste un compliment, rien de grave non? Mouais, sauf que Aidrian détourna quand même le regard et se racla la gorge.

« Ah, euh... tu me montres? »

Elles étaient là pour danser, pas parler, non?

A l’evocation des crocodiles Aidrian sembla un peu surprise, ça n’étonna pas Salem, elle avait fait beaucoup de choses quand elle était allée en amazonie, ou dans d’autres pays, et les crocodiles avaient toujours eu une place prépondérantes dans son cœur. Alors, oui, elle, elle comprenait, et son allusion lui plaisait assez.  De plus, elle voulait juste qu’Aidrian se sente a l’aise, car si celle ci n’était pas à l’aise, Salem finirait forcement par être triste parce qu’elles devraient arrêter de danser. Ce qui au fond, ne  serait pas une bonne chose. Salem voulait danser. Elle aimait ça.  Et partager ce moment avec une jolie et agréable jeune femme comme Aidrian. Ca lui plaisait assez.

 «  Je t’amenerais voir des crocodiles. » Elle ne rajouta pas un mot. Elle comprenait la peur de sa collègue, mais ce n’étiat pas la peine d’epiloguer. Parler d’une peur ne la ferait pas partir. Elle se contenta alors de poser ses mains sur les hanches de ‘Rian, savourant la façon dont son corps chaud avait une forme parfaite pour ses mains – sans réaliser que ce n’était pas une pensée innocente – et  elle s’appreta à danser.  

Tu es très gracieuse. Les mots tombèrent dans ses oreilles, provoquant un immense sourire sur ses lèvres, et elle allait répondre quand Aidrian se reprit.   Tu me montres ?   «  A vrai dire je disais particulièrement ça pour te rassurer, mais d’une manière plus réaliste et sincère, je n’ais pas l’habitude de danser avec des gens. J’ai tendance à souvent me méprendre sur ce qu’ils désirent ou veulent vraiment dire. »

Elle lui offrit un grand sourire, et commença à danser doucement.  La musique était calme, presque comme une sorte de … Valse ? Elle ne savait pas trop comment elle aurait pu la décrire, mais c’était chouette oui.

«  Alors comme ça tu me trouve gracieuse ? » La déveine pour les deux ça serait que la musique devienne un slow non ?

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Pendant un moment, tous les doutes d'Aidrian s'envolait, un peu prise au dépourvu par la situation. Salem Rembrandt l'avait invitée à aller danser. Oh bien sûr, ça devait être purement innocent, une simple danse entre amies, mais quand même c'était beaucoup pour Aidrian. Rembrandt, c'était un nom de famille au sang pur et Salem acceptait d'aller danser avec elle comme ça, tout simplement sur la piste de danse. Elle se fichait apparemment des apparences. Ou peut-être que c'était Aidrian qui y faisait trop attention pour ne pas s'exposer. Enfin, elle devait arrêter de penser et profiter un peu, non? Ce n'était probablement pas pour se reproduire comme occasion sauf qu'elle était bien trop stressée.

«Très bien. »

L'alchimiste acceptait que Salem l'amène voir des crocodiles, oh, elle ne promettait rien de ce qu'elle savait des reptiles, tout était là pour la faire fuir, mais simplement voir, Aidrian était prête à essayer pour l'amitié qui se créait avec la belle sorcière.

Puis il y avait des mains sur ses hanches et l'alchimiste perdait un peu le cours de ses pensées, parlant plus vite qu'elle ne pouvait analyser ses paroles, mais si elle était sur le point de les regretter, l'immense sourire de Salem balaya tous ses doutes et ses regrets. Pour la voir sourire comme ça, 'Rian la complimenterait à longueur de journée.

À part que ça ne serait pas très discret de sa part, alors elle se reprit rapidement ou tenta. Elle eut bien l'impression de réussir, trouvant adorable que Salem s'humilie pour tenter de la rassurer, 'Rian ne trouvait aucune réponse à lui dire, alors elle fit la chose la plus logique qu'il y avait à faire, les bras de Salem dans ses mains, les mains de cette dernière sur ses hanches – et quelle sensation agréable – Aidrian se mit à suivre le rythme de Salem et celui de la musique. Ses pieds se déplaçait naturellement au rythme de la musique, le souvenir mécanique d'anciens pas de danse s'emboitant sans difficulté avec la musique joué sur la scène. Tout était naturel pour l'alchimiste et elle savourait chaque seconde passé sur la piste jusque-là, elle avait enfin réussi à éliminer les murmures de paranoïa dans sa tête ou peut-être que c'était Salem qui avait réussi à les faire fuir. Peu importe, un grand sourire avait pris place sur ses lèvres et elle profitait de ce moment qui ne se répéterait sûrement jamais.

«  Alors comme ça tu me trouve gracieuse ? »

Les paroles pénétrèrent dans son esprit comme un couteau dans du beurre chaud. Salem n'avait clairement pas manqué le compliment et elle n'était pas pour laisser filer apparemment. La question causa le rouge à remonter sur le visage d'Aidrian malgré ses tentatives pour se contrôler. Elle déglutit avec difficulté en cherchant ses mots.

« Oui, enfin, ta démarche, ton pas est léger et il y a comme un-euh, petit rebond comme si tu dansais tout le temps. Tu donnes l'impression d'être chez toi partout où tu vas. » Elle sonnait comme un mauvais film d'amour là, non? Elle était mieux de se reprendre. « Enfin, c'est juste quelque chose que j'ai remarqué. » Haussement d'épaule. « C'est pas grand chose, juste une observation. »

Bon, aller, vite changement de sujets...

« C'est Ludovic qui ne sera pas content, » commença-t-elle en riant, « il m'a demandé toute la soirée pour venir danser et je n'ai jamais accepté. » Un rire léger. « Comment va la famille canard? »

Voilà un bon sujet, les animaux, ceux que Salem semblait adorer dans le lac. C'était sécuritaire comme sujet.

Salem avait beaucoup moins de choses qui passaient dans sa tête, que ce qui devait se dérouler dans la tête d’Aidrian. Ce n’était pas qu’elle était stupide, bien loin de la, elle avait une intelligence très poussée et une culture fantastique, non c’était juste qu’elle ne se posait pas de questions sur les conventions de la vie, sur le relationnel, sur l’humain. Elle savait ce qu’elle faisait, et elle profitait plus ou moins au jour le jour des choses qui se passaient. ET si pour l’heure elle avait envie de danser avec Aidrian, elle dansait avec Aidrian. Point.

Et elles s’étaient mises à danser l’une et l’autre, tandis que Salem finalement se retrouvait à mener la danse. Ce n’était pas dérangeant finalement, ça lui plaisait bien d’être le leader pour une fois. Elle n’avait pas l’occasion de danser avec d’autres gens, mais elle essayerait d’avoir d’avantage l’occasion de danser avec elle. Aidrian était une agréable et charmante partenaire.

Qui se mit à rougir d’un coup, a la question de Salem, qui arqua un sourcil en retour. Oh elle était gênée. Si gênée. C’en était tellement amusant qu’elle … sourit d’avantage, et fixa quelques instants la jeune blonde en face d’elle. – Ok, pas si jeune que ça –

« Tu as l’air gênée. Ce n’était qu’un compliment, je ne vais pas mal le prendre tu sais. » Un moment de Silence et finalement Salem fronça les sourcils. « Ca te derange de danser avec moi parce que je suis une femme ? » C’était la seule hypothèse qu’elle venait de tirer de la gene évidente de ‘Rian.

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Finalement c'était très agréable de se permettre de danser et simplement oublier ce qui les entouraient, même si Aidrian se doutait qu'un certain ami lui sauterait dessus à la première occasion après ce bal pour prendre des nouvelles de comment avait été sa danse. Au moins, ça ne la dérangeait pas que ce soit Ludovic, il voulait simplement bien faire après tout. Pendant un moment, l'alchimiste ne fit que profiter de la danse et se força un peu à oublier tout le reste, suivant simplement les gestes que faisaient Salem avec aisance. Elle pourrait rester ainsi longtemps, si ses pensées ne fusaient pas dans toutes les directions et l'obligeaient à revenir à la réalité que deux femmes qui se côtoyaient étaient rarement bien vue, ou enfin, de la façon que Aidrian le voyait. Par contre là, ce n'était qu'une simple danse, non? Pas besoin de s'alarmer...

En plus la conversation était facile, même si Aidrian s'emmêlait les pattes dans sa gêne et son esprit un peu trop rapide. Sauf qu'elle ne s'était pas attendu à la réaction de Salem ou plutôt sa question et son air désolé qui lui fendit le cœur. De nouveau son esprit recommença à s'emmêler, cherhant désespérément un moyen pour s'excuser et rectifier le tir, se réprimandant mentalement.

« Non, non, ce n'est pas ça, danser... avec toi, ça ne me dérange pas du tout, même tout le contraire, » il y avait un peu de panique dans sa voix. « Ça me fait vraiment très plaisir. Tu es une excellente partenaire et c'est, c'est très agréable. Danser avec toi, ou une femme, ne me dérange pas du tout, même que je préfère ça, » Eh merde, qu'est-ce qu'elle était en train de dire? « Enfin, c'est juste que... je, j'ai toujours été facilement gênée. Je me suis améliorée depuis mon enfance, mais... ah comment dire... Tu es très belle et gentille et, » De nouveau, elle rougissait et maintenant son regard était fuyant, ses pas devenaient un peu plus lent que ceux de Salem, « et je ne suis vraiment pas douée avec tout ça. Sache juste que ça n'a rien avoir avec toi. La situation est parfaite, tout va bien. »

Eh, Aidrian ne devrait pas enseigner les potions, mais plutôt comment se mettre les pieds dans les plats 101. À chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour parler, elle devenait un peu plus gênée et désirait que le sol s'ouvre sous ses pieds pour l'engouffrer.

« Je m'excuse si je t'ai offensée, c'est juste... moi. »

'Rian ne dansait presque plus, elle ne faisait que suivre Salem étant certaine d'avoir commis une énorme bévue. C'est tout juste si elle se retenait de prendre la fuit le plus rapidement possible.

Salem avait posé une question des plus…. Intéressantes. Est ce que ça dérangeait Aidrian de danser avec elle parce qu’elles étaient deux femmes et que c’était quelque chose de mal vu ? Oh, Salem s’en fichait elle. Elle aimait les femmes, et elle savait que c’était la raison pour la quelle elle avait brisée ses fianciailles. Elle aimait les femmes… Enfin, quelque chose comme ça. Elle les trouvait belles quoi. Soit. Elle ne s’était pas attendue à provoquer une telle réaction chez la jolie blonde (encore plus jolie qu’elle) et elle sourit tandis que celle ci se mettait à paniquer.

« Je vois ce que tu veux dire. » En fait elle ne voyait pas trop, mais elle était Salem, et elle essayait de lire entre les lignes. Est ce que ça voulait dire qu’elle aimait les femmes ? Comme elle ? Ah ce monde était plein de taboo que Salem ne comprenait pas, et ne supportait pas. Alors elle glissa un peu mieux ses mains sur les hanches de la professeur de potions, et elle continuait de danser.

« Arrete de t’excuser. » Un grand sourire. « Je ne sais pas pourquoi tu m’offenserais. J’apprécie tes compliments et je te trouve belle et gentille, et une agréable partenaire de danse aussi. » Peut être que finalement la jeune prof’ d’etude des moldus était plus – comment dire – perspicace qu’elle n’en avait l’air. Ou peut être juste qu’elle comprenait certaines choses. Parce qu’on ne lui accordait pas assez de crédit.

« Tu sais Aidrian. Ce n’est un secret pour personne. Je prefere danser avec les femmes moi aussi. » Et elle esquissa un petit sourire mutin Salem – parce que oui, elle savait faire ça aussi – alors que la danse terminait. « Tu veux continuer ? Ou bien tu as besoin de repos ? » Elle, c'était sur que ça ne la derangerait pas de continuer. Et elle se fichait royalement des regards qu'elles pouvaient attirer. De toute façon, elles pouvaient danser autant qu'elles voulaient non. C'était un bal.

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Elle se mettait encore les pieds dans les plats, comme toujours. C'était toujours comme ça avec elle, Aidrian n'osait pas dire ce qu'elle pensait, ce qui la tourmentait et après c'était toujours trop tard. Ou elle trouvait un moyen de repousser ceux qu'elle aimerait garder près d'elle et maintenant Salem la renierait probablement, la repousserait, elle ne faisait que rester polie à continuer à danser et se promener et...

Aidrian se laissait faire, suivant le pas de Salem sans trop penser, elle était trop paniquée et se confondait en excuse, elle n'entendait pas vraiment l'autre professeure parlé, ou si elle l'entendait, mais sans vraiment écouter. Les paroles tombaient dans son oreille sans vraiment s'y arrêter. Les mots se rendaient à son cerveau sans laisser leur signification derrière. Enfin, jusqu'à ce qu'elle entende le mot 'arrête'. Et elle fit exactement ça, Aidrian arrêta au complet, jusqu'à se sentir tirée par les douces mains sur ses hanches et elle reprit maladroitement le rythme, terminant d'analyser les paroles de la belle devant elle.

Finalement le stress la quitta, la panique céda place au calme et son visage légèrement affolé se détendit. Salem ne la repousserait pas, même si elle n'avait aucune chance avec elle, les deux femmes pourraient toujours êtes amies. C'était mieux que rien, c'était quelque chose, quelque chose de précieux, parce que si Aidrian avait été attiré par Salem au début parce qu'elle la trouvait particulièrement belle, depuis le temps, elle l'appréciait aussi toujours plus pour sa personne, pour ses qualités et ce que d'autres considéraient parfois comme des défauts.

Sauf qu'elle ne s'attendait pas aux prochaines paroles. Non, pas du tout à ce genre de déclaration. 'Rian avait assumé de multiples choses selon ce qu'elle connaissait de Salem, mais ça, c'était probablement, non, c'était la dernière chose à laquelle elle s'attendait. Son regard se leva vers Salem, plein d'espoir, mais les paroles ne lui venaient pas pour répondre. Elle ne fit que sourire et acquiescer de la tête, un peu trop émotionnelle pour parler. Au moins elle ne pleurait pas, les larmes lui venaient en général un peu trop facilement, joie, peine, douleur ou peur. Là c'était surtout du soulagement et de la joie. Et de l'espoir, mais ça lui coupait la parole. Alors elle suivit simplement le pas de Salem, la laissant les guider et profitant simplement de la légèreté qui s'était installée. Il y avait un secret de moins qui pesait sur Aidrian et un secret qui avait mené à une révélation inespérée. Elle avait toutes les raisons du monde de se sentir légère présentement.

Puis la chanson arriva à la fin, la fin de la légèreté parce que la question de Salem la ramena à la réalité. Une réalité bien dure et désagréable.  

« Je... » Elle réfléchit à qui était dans la pièce et surtout si des gens connaissaient sa mère pour lui rapporter la scène qui venait d'avoir lieu. Aidrian travaillait si fort pour s'éviter les foudres de sa mère, pour lui cacher la vérité... Sa mère connaissait beaucoup de gens, beaucoup trop. « Je crois que ce serait bien d'arrêter un peu, non? » Salem était plus jeune et se fichait complètement de ce que pouvait penser les gens ou elle ne s'en rendait pas compte, mais 'Rian ne voyait pas les choses de la même façon. Sa réponse était un peu hésitante, elle aimerait continuer à danser, mais devant tout le monde c'était... gênant et elle ne voulait pas que des rumeurs inopportunes arrivent aux oreilles de la maternel. C'était l'une ses plus grandes peurs, avec les orages. « Ce n'est pas que ce n'est pas agréable, mais... Les gens regardent. Et parlent. Il y a certaines choses que je n'aimerais pas que certaines personnes entendent. » Sa voix était basse et douce, elle tentait de la contrôler pour éviter que la peur s'y glisse, mais inconsciemment ses mains se resserraient les bras de Salem, là où elle les avait déposé au tout début de la danse.

Elle n’aurait pas pensé danser de la oirée, du moins, pas comme ça, pas avec la jolie Aidrian, dont éventuellement elle reconnaitrait avoir parlé à Rhiannon une fois ou deux – Mais soit. Elle s’en fichait, parce que la douceur des hanches de la professeur de potion sous ses mains, et leurs pas qui bougeaient dans la même cadence c’était quelque chose qu’elle appréciait. Et si Aidrian était gênée, elle comprendrait – un peu – (elle ne comprendrait pas) et elle la lâcherait (a regret) l’envoyant probablement danser avec un homme pour que l’honneur soit sauf. Non, vraiment, elle ne comprenait pas ce taboo du aux relations de même sexe. L’epoque n’était pas bonne, et pourtant quand elle avait voyagé dans d’autres strates de la société elle avait vu des choses différentes, des gens heureux qui ne se souciaient pas de ce qu’il pouvait y’avoir la dessous. C’était juste , juste bien. De vivre comme on le voulait. Comme le vent nous poussait.

La révélation était faite en tout cas, et elle espérait qu’Aidrian ne prenne pas peur, sinon ça aurait été vraiment triste. Un peu. Enfin, elle avait pris le risque, et la déclaration avait été faite à voix basse. Pas qu’elle ne s’interesse a ce que les autres puissent penser mais juste… C’était juste comme ça. Point. Il y’eut un sourire, et la suite de la danse continua en silence.

Jusqu'à la fin de la chanson. Jusqu'à ce qu’Aidrian ne lui demande si elles pouvaient s’arreter. Salem, haussa les épaules. C’était fini elle supposait. Ce n’était pas grave, elle avait vu pire, elle avait brisé le cœur (et le portefeuille) d’un mec, devant l’autel le jour de son mariage. Enfin, elle ne l’avait jamais vu. Et c’était peut être avant. Elle s’en fichait, Salem. Elle vivait avec le vent. Et elle ne souffrirait pas, parce que la vie était toujours un peu un jeu, un peu quelque chose de … qu’importait. Elle hocha la tête. « Comme tu le desire. » Un sourire, et elle la lâcha. Aidrian semblait vouloir la … réconforter ? Mais elle n’en avait pas besoin. C’était Aidrian qui avait l’air mal en point et qui la serrait un peu.

« Respire ‘Rian. » Un doux sourire, et elle fit quelques pas pour reculer. « Contrairement aux rumeurs, je ne suis pas idiote. Viens, on peut aller parler sur un balconnet si tu le désires. »

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La fin de la chanson arriva bien trop vite... Aidrian ne voulait pas arrêter et pourtant elle le demandait. Parce qu'elle avait peur, parce qu'elle n'avait jamais été courageuse et qu'elle voyait plus loin que les simples yeux de biche de Salem, ces étangs cristallins où elle aurait bien aimé se perdre sans pensée du lendemain. Par contre la réalité n'était jamais bien loin et surtout sa mère qui s'obsédait à tenter de diriger sa vie depuis les dernières années. C'était stupide, qu'une femme adulte comme 'Rian soit encore sous le contrôle de sa mère comme elle l'était, l'alchimiste le savait et pourtant, elle n'arrivait jamais à se dresser contre elle. Alors même absente, sa mère régissait sa vie, la forçant à couper des moments magiques courts pour éviter de recevoir ses foudres, Aidrian avait déjà assez peur des orages comme ça.

Et en face d'elle, il y avait Salem, un ange de lumière qui souriait et ne s'en faisait pas plus qu'il fallait. Elle acceptait sans un mot ce que Aidrian lui demandait et ne s'en faisait pas alors que l'alchimiste stressait et s'inquiétait apparemment sans raison valable.

« Bien sûr que tu n'es pas idiote! Qui irait dire ça? » Et pendant un moment, 'Rian se sentait légèrement offusquée. Qui oserait bien dire ça de Salem? La jeune femme était très vive d'esprit si on demandait à Aidrian, peut-être un peu distraite à l'occasion (ok, souvent), mais pas idiote ou stupide. « Et ça va, je respire, » finit-elle en riant un peu et se laissant relaxer.

Une danse, une seule, ce n'était pas bien grave et ça ne risquait pas d'envoyer un mauvais message aux gens autour, juste deux amies qui s'amusent un peu. Elle pouvait bien continuer à passer du temps avec Salem et accepter son offre pour aller sur le balcon, non? De toute façon, Jon et Ludo couvrirait probablement pour elle sans problème si quelque chose ne tournait pas en sa faveur. Elle était vraiment bénie d'avoir des amis comme eux qui restait malgré les disputes et le temps qui passait.

« Oui, on pourrait aller parler un peu. » Au privé, loin des gens, là où elle ne se sentirait pas aussi gênée.

Dans un élan de témérité – parce que le courage, elle ne connaissait pas vraiment, mais pour la témérité sans vraiment penser, ça Ludovic avait un peu déteint sur elle – Aidrian prit la main de Salem et l'entraîna avec elle, prenant le rôle de meneuse cette fois.