Let me take care of you

Elle savait qu’elle ne devrait pas. Elle n’avait pas forcément le droit de faire ça, même si rien ne l’interdisait. Mais quand même. Ce n’était pas une chose normalement acceptée. Mais après tout, qu’en avait-elle a foutre ? Vêtue de son habituel uniforme, bien que raccourcit par ses soins, la demoiselle était sortie de sa salle commune et avait entreprit de grimper les étages pour arriver au final devant une porte bien précise. Elle failli frapper mais se retint un instant. Que pourrait-elle bien lui dire ? Elle n’était pas là par hasard, ça il le saurait, c’était un homme intelligent. Elle espérait juste que il ne serait pas mécontent de la voir.

Alors elle se planta une nouvelle fois devant la porte, la main en l’air mais elle ne bougea pas. Il y avait quelque chose chez lui qui attirait énormément la demoiselle, sans trop qu’elle ne sache pourquoi. Mais qu’importe ? Elle ne s’était jamais privée niveau attirance alors... Sa main heurta sa porte deux fois. Elle était un peu tendue, bien que sa position nonchalante laissait supposée qu’elle était très à l’aise, au contraire. Et elle attendit. Chaque seconde semblait s’égrainer tellement longuement et lentement que s’en était presque douloureux. Et si il n’ouvrait pas ? Ou ne voulait pas la voir ? Elle avait eut tellement peu de refus qu’elle ne savait pas trop quelle attitude avoir. Après tout, c’était pas tous les jours qu’elle se tapait le bibliothécaire de Poudlard hein !

Elle failli partir, constatant que la porte ne s’ouvrait pas. Et ne s’ouvrirait probablement jamais. Mais au moment où elle allait bouger, la porte s’ouvrit sur son nouveau partenaire de jeu.

-J’avais envie de te voir. Mais je tombe sûrement mal.

Elle n’aurait jamais du être là. Sa place était dans les cachots avec ses amis vert et argent, avec Elladora, Daniel, Rodolphus Et Vaan, pas ici, devant la chambre du bibliothécaire de Poudlard. Mais en fait, Amélia n’en avait rien à foutre de là où elle aurait du être, elle était là où elle avait envie d’être. Cependant, au début la porte ne semblait pas vouloir s’ouvrir, peut-être était-il ailleurs. Mais il avait finalement ouvert et la demoiselle fut choquée de ce qu’elle vit.

Elle avait d’abord détaillé son visage. Il avait pleuré, c’était certain. Il n’avait vraiment pas une bonne tête. Mais ce n’était pas le plus choquant. Sa chemise était complètement déchirée, laissant voir son torse. La jeune femme restait là, sur le pas de la porte, le regardant d’un air surpris, ne sachant pas vraiment ce qu’il convenait le mieux de faire. Avec ses amis, elle aurait su. Mais c’était différent avec lui, il était plus âgé et... Mais au final quoi ? Parce qu’ils baisaient ensemble elle ne pouvait pas l’aider ? Non, c’était débile. Elle n’allait pas le laisser comme ça.

-J’avais juste envie d’être à tes côtés.

Elle le regardait, un peu soucieuse et contrariée. Qu’est ce qui avait bien pu le mettre dans cet état? Elle fit un pas pour sa rapprocher de lui, déposant un baiser léger sur sa joue gauche. Elle ne savait pas ce qu’elle pouvait ou ne pouvait pas faire. C’était ridicule, ils s’étaient déjà vu nu ! Alors elle avait prit sa main, tout doucement et l’avait entrainé à l’intérieur de son appartement.

-Viens, je vais te préparer un chocolat chaud.

Elle ne s’était cependant pas attendue à ce que son appartement soit sans dessus dessous. Lachant sa main, elle entreprit de remettre le matelas à sa place, replaçant couette et oreillers par la même occasion. Et elle s’était assise sur son lit, tapotant la place à ses côtés.

-Est-ce que tu as besoin de quelque chose ? Tu veux en parler ?

Sympathique n’était pas un mot qui caractérisait Amélia. Conciliante non plus. Gentille encore moins. Mais pour ce qui était de donner de l’aide à une personne qu’elle appréciait, là, c’était différent. On ne pouvait pas mettre en doute sa fidélité envers les siens. Alors si le bibliothécaire avait besoin d’elle, la blonde serait là. Les câlins et les sentiments, c’était pas son truc mais elle pouvait essayer de faire comme elle pouvait.

En l'occurrence, elle avait remit un peu d’ordre, au moins son lit quoi, histoire qu’ils puissent au moins s’asseoir. A peine assit, il avait posé sa tête sur l’épaule de la demoiselle. Elle s’était légèrement tenue à ce contact si... Familier. Ouais, les contacts autre que charnel, ça lui posait un peu problème. D’un geste maladroit, elle lui avait tapoté l’épaule. L’écoutant attentivement, elle était heureuse qu’il n’ait pas bu. Après tout, qu’est ce que ça aurait donner s’il en avait eu ?

Après qu’il ait fini de parler, la jeune femme s’allongea sur le lit, attirant Anthony avec elle, tout près d’elle. C’était bien mieux comme ça. Regardant le plafond, elle réfléchit un instant avant d’ouvrir la bouche.

-Alors je pourrais te donner des rumeurs, mais la plupart me concerne et sont vraies. Mais si tu y tiens, je vais t’en raconter une bonne. Elle est exclusive parce que je suis la seule à la connaitre. Il parait que je couche avec le bibliothécaire super sexy de Poudlard. Et il parait que c’est un bon coup aussi. Enfin, c’est ce qu’on m’a dit. Mais moi je préfère le voir pour le croire.

Elle lui avait fait un petit sourire, espérant qu’il comprenne l’humour et la subtilité de ses propos, et que peut-être il lui fasse un sourire.

-Sinon, les rumeurs, c’est pas mon truc. Mais on peut parler de nous si tu veux. J’ai fuis la salle commune pour venir ici aujourd’hui. Et je ne sais même pas pourquoi. Enfin si, je sais. Mais c’est pas hyper cool comme raison. Pourtant ils sont mes amis, ma famille. Plus que ma famille, puisque ma véritable famille c’est de la merde, d'ailleurs.

C’était étrange d’être là, étrange d’être si proche et d’apporter du réconfort à une personne qu’on connaissait à peine. En fait, de lui, elle ne savait que son nom et son prénom, son métier actuel et l’endroit où se trouvait sa chambre. Voilà, c’était tout. Et c’était presque effrayant. Mais ça  n’avait pas vraiment d’importance tout ça, pas pour l’instant. Peut-être avait-il une femme, des enfants, une autre vie autre part. Mais ça n’avait toujours pas d’importance aux beaux yeux d’Amélia, pas dans l’instant présent du moins.

Il l’avait embrassée dans le cou, arrachant un frisson à la demoiselle, trop sensible à ce genre de contact. Elle eut un peu envie de rire pendant qu’il parlait. Levant les yeux au ciel, elle avait sourit, ça ressemblait à un dialogue de personne qui ont trop bu...

-Ouais moi aussi ça fais longtemps que j’ai pas eu d’hommes dans mon lit, mais c’est normal, aucune personne ne met les pieds dans mon lit. Quant à toi, tu m’as moi, n’est-ce pas suffisant pour te satisfaire ?

Oi, Amélia était du genre possessive et jalouse. Mais qui ne l’était pas ? Elle aimait qu’on ne regarde qu’elle, qu’on ait d’yeux seulement pour elle, qu’on aime qu’elle, sans doute son côté d’enfant unique... Il se mit à lui parler de lui et elle fut un peu surprise, bien qu’elle ne montra rien. Elle finit quand même par froncer un peu les sourcils face à ce qu’il lui disait. Etait-il en train de lui demander de dégager ? Ca y ressemblait fort et ça ne lui plaisait pas. Se relevant pour se mettre assise, la demoiselle ne lui accorda plus un regard.

-Si tu préfères que je me tire d’ici, dit le. J’viendrai plus t’importuner à l’avenir.

C’était voulu neutre mais c’était un peu froid quand même. Ah la la... Il n’avait décidément aucune manière de parler aux femmes !

Au vu de son égo et de sa fierté, Amélia savait qu’elle pouvait satisfaire quelqu’un, peut-être pas dans tous les domaines mais dans le sexe, ça oui. Et quand il lui répondit, elle eut un grand sourire. Bien sûr qu’elle était magnifique. Elle était une incarnation des Dieux et de Merlin, ça se voyait, quand même ! Elle n’avait nullement besoin des pouvoirs des vélanes pour séduire et attirer le regard des hommes, elle s’en tirait très bien naturellement. Par contre elle s’était légèrement figée quand il lui avait dit que ça le touchait qu’elle soit venue. Waow. Du calme. S’il commençait à faire dans le sentiments, ça n’allait pas le faire. Après tout, Amélia et les sentiments, autre que la colère, la jalousie, c’était pas vraiment compatible.

Puis son visage et son ton s’était fait plus dur, plus froid. Il était en train de la foutre dehors cet ingrat. Alors qu’elle se relevais pour être assise, il s’était levé lui, se dirigeant vers son balcon. Et encore une fois, il l’avait choquée. Elle restait bouche bée un instant, le regardant dans les yeux. Il voulait qu’elle reste toute la nuit ? Mais le pire la dedans, c’était qu’il semblait gêné maintenant, timide. Il avait rougit et il avait timidement posé sa main sur son genou. Non mais... Sérieusement ? Il l’avait vue complètement nue, il l’avait prise dans les douches et maintenant il rougissait de lui demander de rester avec lui ?

-T’en fais pas, je compte pas venir ici tous les jours. C’est juste qu’aujourd’hui, j’avais envie de passer te voir, je ne pensais pas que tu serais dans un mauvais jour.

Elle retira son genou. Les petites caresses, c’était pas son truc.

-Autant t’avertir, les fleurs et les chocolats, les caresses et les câlins, c’est vraiment pas mon style. Pas besoin de faire dans le romantisme, pour ce qu’on fait.

Ca voulait tout dire. Elle préférait pas risquer de s’attacher à ce genre de trucs pour un gars qui ne faisait que la baiser de temps à autre. Fallait dire ce qui était.

Amélia n’avait jamais eu de délicatesse ou de tact. C’était pas son truc ce genre de choses. Elle aimait dire les choses comme elle les pensait et que ce soit bien clair entre elle et les autres. Elle n’avait d’ailleurs jamais eu honte de dire les choses en face ou ce qu’elle attendait de l’autre. Comme du sexe par exemple. Et juste du sexe. Parce que non, l’amour ça ne fonctionnait pas avec elle et qu’elle n’en voulait pas. S’attacher c’était dur pour elle. Ou plutôt, montrer qu’elle était attachée à quelqu’un. Il n’y avait que peu de personne à qui elle l’était, comme Daniel ou Zack. Ou Lexie. Mais c’était tout.

Devant ce qu’il lui avait dit, elle réalisa qu’avec lui, elle y avait peut-être été trop fort. Ouais bon, en même temps, elle était comme ça mais c’était peut-être pas une façon de parler comme ça à un adulte. Mais au diable l’élève et l’adulte, puisqu’ils avaient couchés ensemble.

-La première fois qu’on s’est réellement parlé, tu m’as pris dans les douches des vestiaires de Quidditch, c’est pas des mieux pour commencer une relation stable. Je pensais qu’on était sur la même longueur d’ondes.

Il avait l’air un peu choqué quand même. Peut-être refroidi par ce qu’elle avait dit et surtout par sa manière de le dire ? Elle se mordit la lèvre inférieure en le regardant dans les yeux. Se rapprochant de lui alors qu’il venait de s’éloigner. Ah non, fallait pas qu’elle perde son objet sexuel, son jouet. Il n’était pas vraiment que ça, sinon elle ne serait pas venue ce soir mais elle ne savait pas comment l’appeler autrement.

-J’espère que je ne t’ai pas choquer. Mais j’aime à dire les choses clairement. Je ne cherche pas l’amour ou la tendresse. Ce sont des choses pour lesquelles j’ai du mal. Mais je ne suis pas venue ce soir juste pour le sexe, si tu te poses la question.

Voyant qu’il semblait dans ses pensées en train de réfléchir, la jeune femme prit les devants pour venir se mettre près de lui, n’attendant pas une seconde pour poser doucement ses doigts dans la nuque du bibliothécaire, son autre main vint se poser sur sa joue, la caressant très légèrement. Un mince sourire sur les lèvres, elle déposa un baiser léger, délicat et doux sur ses lèvres à lui. Elle lui en fit un second, un peu plus entreprenant cette fois, ressentant des petites choses bizarres en elle.

-Faisons comme ça, et nous verrons où tout cela nous mène. Et si ça ne nous mène nulle part, on aura passer de bons moments ensemble. Mais par contre, j’attend de ta part une grande franchise. Si tu as des sentiments pour moi ou si tu vois quelqu’un d’autre, je veux être tenue informée. Et j’en ferai de même dans l’autre sens. Sauf si tu souhaites que nous soyons des partenaires exclusifs ?