Do I have the choice ?

C’était étrange tout ça. Elle avait le choix sans vraiment l’avoir. On ne l’obligeait pas, on lui recommandait fortement. Etre enfant unique n’avait en fait pas grand chose comme avantage, elle se devait d’être l’enfant parfait. Pas de droit à l’erreur, seulement la perfection. Alors la demoiselle se donnait à fond, dans ses cours. Elle était une très bonne élève quand elle le voulait, bien qu’elle ait quelques lacunes. Elle faisait du sport, aussi pour impressionner sa famille. Et elle recevait des entraînements réguliers, bien qu’elle n’ait rien demander. Son grand-père l’avait demandé à sa place et il lui avait fortement recommandé de les pratiquer avec sérieux. D’abord elle avait eu une véritable enflure comme chaperon, un sadique qui s’en donnait à coeur joie, pour la faire hurler de douleur. Heureusement il avait du partir et Zack l’avait remplacé. Ils se connaissaient bien tous les deux, entre sang pur en même temps, ils avaient amenés à se croiser souvent. Il était même sorti avec l’infirmière de Poudlard, quand ils étaient encore à Poudlard tous les deux. Enfin soit.

Assise dans l’herbe, la demoiselle arrachait des brins sans vraiment s’en rendre compte. Ils venaient d’en terminé pour aujourd’hui dans la leçon et ça l’avait remonté à bloc. Peut-être qu’elle faisait tout ça pour rien au final. Parce qu’au fond, à la fin de l’année, elle pouvait toujours saisir sa chance et partir, tellement loin pour ne pas qu’on la retrouve. Mais ce n’était pas réellement envisageable. Elle pouvait le faire, mais qu’adviendrait-il du peu de famille qu’elle avait ? Surtout que son grand-père avait fait de grandes promesses à son sujet. Elle en était fière au début, mais maintenant qu’elle apprenait à se faire sa propre opinion, elle n’était pas vraiment sûre que ce soit ce qu’elle voulait.

Les yeux dans le vague, elle avait finalement secoué la tête en soupirant. Qu’ils aillent tous se faire foutre. Elle jeta un coup d’oeil vers son mentor, son très sexy mentor.

-Pourquoi tu as choisi d’en faire partie ? Fin... T’as fais ça par choix ou par "choix" ?

C’était sortit comme ça, d’une voix blanche bien qu’un peu tendue. Elle en avait ras le bol de cette pression constante sur ses épaules. Peut-être qu’en parlant avec Zack, il allait lui dire que c’était moins pire qu’on ne l’imaginait.

Elle était bizarre, il l’était aussi. Au final, elle se rendait compte qu’elle ne connaissait pas Zack aussi bien qu’elle l’avait cru. Mais en fait, elle aurait pu parfaitement deviner ce qui avait motivé son... Choix. Elle avait un gout amer dans la bouche, un arrière gout acide. Elle était piégée. Comme l’était Zack et probablement un tas d’autres. Elle avait soupiré, longuement. C’était presque à croire qu’elle avait une véritable conscience. Non, en fait, elle était juste égoïste. Elle s’en fichait bien des autres, elle voulait juste être libre, elle. Mais si elle avait véritablement été égoïste, elle s’en foutrait de ses parents et de ce qu’on attendait d’elle. D’ailleurs ses parents n’attendaient pas ça, m’enfin bon, ça ne changeait rien au final.

Alors la demoiselle lui avait posé une question qui lui brûlait les lèvres. Histoire de savoir si il était comme elle. Et il l’était. Elle en était pratiquement sûre. Quand il lui avait répondu par une autre question, la demoiselle eut un sourire ironique, presque mauvais et le regard sombre.

-Regretter ?

Elle eut un rire, sans aucune joie.Elle était excédée en fait. Excédée de cette situation débile où elle se posait bien trop de questions.

-Pour le regretter, il aurait fallu que je l’ai choisi.

Ce qu’il disait était parfaitement juste, il s’appliquait à lui autant qu’à elle. Sauf qu’elle n’avait aucun frère et soeur, pas comme Zack. Dans leur famille, ils seraient 3 à devoir faire leurs preuves. Elle, elle était seule. Alors elle s’appuyait un peu sur Zack. Intérieurement d’ailleurs, elle s’intima l’ordre de na pas alourdir les épaules du jeune homme déjà lourdement chargée probablement.
Maintenant assis à côté d’elle, elle lui accorda un regard en coin.

-Où qu’on aille, nous serons des pions. A moins de t’exiler en Islande et d’élever des moutons dans la montagne.

Elle avait haussé les épaules, un brin fataliste. Ce n’était pas du tout envisageable de faire ça. Devant l’attitude du mangemort à côté d’elle, elle se questionna mentalement. Le mot sacrifice vint dans son esprit.

-S’y faire, je n’en doute pas, tu n’as pas le choix. Marche ou crève, pas vrai ?

Elle avait presque envie d’en rire, de façon ironique bien sûr. Le sarcasme, c’était mal mais elle ne pouvait pas s’en empêcher. Elle était bien trop frustrée et c’était une des seules façons qu’elle avait trouvé pour ne pas péter un câble.

-Je me demande bien tout ce sur quoi tu as fais une croix pour protéger les tiens.

Elle avait chuchoté sans même s’en rendre compte. Peut-être juste parce que c’était très personnel comme remarque...

Si Amélia avait décidé d’en parler à quelqu’un d’autre, il n’aurait probablement pas compris. C’était d’ailleurs pour ça qu’elle avait choisit Zack, parce que lui serait parfaitement à même de comprendre le sens de ses phrases, ses sous entendus et le moindre de ses gestes. Elle était fatiguée. Épuisée autant moralement que physiquement. Mais si elle laissait Zack la voir dans un état vulnérable, il allait sans dire que dès qu’elle serait dans le château, elle redeviendrai la glaciale et vil Serpentard qu’elle se devait d’être. Un moment de faiblesse était toléré, mais seulement un moment. Après, les apparences devaient reprendre leur place et tout serait d’une normalité étonnante.

Lui aussi, il était fataliste. Mais pour ce qu’elle en avait a foutre... Il était le mieux placé pour la comprendre. Elle l’appréciait beaucoup, tout comme elle appréciait Vaan et Lexie. Ils représentaient pour la blonde une sorte de famille, la famille qu’elle n’avait pas. Et d’un côté, heureusement. Comme ça il n’y avait aucun risque de chantage sur eux.

-Ouais, chiante, mais libre.

Libre. Ce qu’ils ne seraient probablement jamais. Leur seule chance c’était qu’il y ait un renversement du lord, ou quelque chose comme ça. Et ce n’était pas pour demain alors bon. Alors oui, il y avait toujours une lueur d’espoir quelque part, mais au fond, ce truc d’espoir, c’était un genre de carotte pour faire avancer l’âne.

Ce qui était sûr, c’est que le mangemort ne voulait pas parler de ce qu’il avait perdu en acceptant et la demoiselle n’en fut guère surprise. Non, en effet, il valait mieux ne rien savoir. Le déni restait une bonne solution aussi. Et sa question laissa la blonde sans voix. Elle arracha l’herbe, un peu rageuse.

-Disons que de grandes promesses ont été faites. Elle hésita un instant. Et si je veux un temps soit peu que ma famille reste entière, il veut mieux que je ne déçoive pas.

L’amertume. Quel gout infecte. Mais tant qu’à être dans la confidence, elle n’était plus à ça près.

-Mon grand-père a pris une grande place dans mon éducation. Je ne te fais pas savoir pour quel camp il est, alors il a fait sur moi ce qu’il n’a pas pu faire sur son propre fils. Pouvoir, fierté, reconnaissance et puissance, une argumentation et un embrigadement certain pour une fille de 13 ans, je ne réfléchissais pas, j’ai juste eu à dire oui. Nous ne sommes que simple marchandise, mais ça je l’ai compris un peu tard. Et c’est trop tard pour faire marche arrière. Je préfère briser le coeur de mes parents plutôt que d’être celle qui devra leur enlever la vie. Si tu vois ce que je veux dire.

Toutes les histoires commencent pareil. Pour Zack et Amélia, elles n’avaient pas seulement commencés pareil, elles avaient continués et encore maintenant, c’était pareil. Même s’ils n’avaient pas le même âge, ils étaient passés par les mêmes étapes à quelques détails près. C’était un peu pour ça aussi qu’Amélia avait toute confiance en lui. Et il était son ami, un ami proche, un frère. Et comme un frère qui ne peut pas en montrer trop, il avait posé sa main sur l’épaule de la demoiselle. Sa paume chaude fit un contraste parfait avec sa peau froide.

Appréciant ce contact réconfortant, elle lui fit un mince sourire, très mince. Il était comme elle et il la comprenait parfaitement. Alors elle l’écouta attentivement pendant qu’il lui racontait qu’il avait voulu changer et qu’en plus, il était en train d’y arriver jusqu’à ce que quelqu’un s’en mêle évidemment. Et elle le comprenait parfaitement, sachant ô combien son frère et sa soeur comptait pour lui. Ils étaient aussi un peu la seconde famille d’Amélia, et elle ne savait pas encore à quel point ça allait l’être. Elle n’eut pas besoin de lui demander de quoi ils avaient été menacés, elle pouvait le deviner, il n’y avait pas 36 solutions. Et la fin était souvent la même : Souffrance, torture et mort.

Bien qu’il tenta de lui donner une once d’espoir à laquelle s’accrocher, la demoiselle n’y croyait pas. Elle n’était pas du genre optimiste de toute façon et l’issue semblait déjà toute tracée.

-Ils vont bien tu sais. Je garde un oeil sur eux autant que possible et tout va bien. De toute façon, au moindre problème majeur je t’écrirai. Mais je ne crois pas que quiconque osera faire du mal à ta soeur, ils savent qu’elle est bien protégée.

L’inconscient qui oserait jouer avec elle se verrait immédiatement pendu par les couilles dans un coin de Poudlard. Et il valait mieux éviter d’embêter les protégés d’Amélia. Après tout, elle était réputée pour ses coups tordus.

-C’est pour ça que tu n’es plus avec l’infirmière ?

Sa question ne se voulait pas indiscrète, au contraire, ça intéressait fortement Amélia pour son futur. Au moins, elle serait fixée sur le fait de s’attacher à quelqu’un ou non avant la fin de l’année. Elle ne voulait pas s’attacher pour rien. Elle ne voulait pas avoir mal pour rien. Mais Amélia n’avait pas mal, parce qu’elle n’avait pas de sentiments amoureux, pas vrai ?

Bien que la fidélité n’était pas de mise toujours avec Amélia quand elle fréquentait un garçon, on ne pouvait rien dire sur le fait qu’elle était une amie parfaite. Elle en avait peu, des vrais amis, mais c’était suffisant comme ça. Autant elle pouvait s’avérer être la pire des salopes, autant elle se couperait un bras pour un de ses amis. Elle veillait sur eux, toujours. Elle les écoutait, les aidait au possible. Et ils étaient peu nombreux à avoir cette chance. Alors, bien qu’il n’avait rien demandé, elle lui avait dit qu’ils allaient bien, tout les deux. Elle gardait toujours un coup d’oeil sur Vaan, mais lui, il allait bien. Elle traînait parfois avec lui mais il savait parfaitement se défendre. Lexie aussi d’ailleurs mais Amélia gardait un oeil plus attentif sur la plus jeune des Rembrandt.

-Pas de quoi. Vous êtes la famille que je n’ai pas, quelque part.

C’était sortit tout seul mais bon, Amélia n’avait jamais caché ses liens étroits avec eux. Leur famille respective se connaissait bien, ils avaient souvent participé aux mêmes réunions, aux mêmes fêtes, c’était normal qu’ils se s’apprécient. Il lui avait sourit, sincèrement. Et elle lui avait retourné un sourire tout aussi sincère, ayant un peu l’envie de rire à sa remarque. En sécurité ? Ca oui. Amélia avait un penchant assez vicieux, presque pervers quand on touchait aux siens. Elle avait déjà démontré son esprit ô combien tordu quand on l’avait embêté et elle n’y allait jamais de main morte. Attaquant dans l’ombre, utilisant les points faibles et la perfidie pour se venger. Y’avait pas mal de connasses chez les vert et argent, mais Amélia... Elle pouvait aisément concurrencer pour le titre de reine des salopes.

-Ils le sont.

Elle n’avait pas posé la question pour l’emmerder, le culpabilisé, lui rappeler des souvenirs. Non, en fait, elle avait posé la question pour elle. Serait-il possible pour elle d’être avec quelqu’un en dehors du cercle mangemort sans que cette personne ne soit en danger ? Quelque part, être avec quelqu’un, c’était exposé une faiblesse mais...

-C’est ce que je me dit souvent. Vaut mieux emporté personne avec nous, hein ?

C’était une constatation. Valait mieux être seul que de mettre en danger une personne qu’on aime. Et c’était probablement la raison pour laquelle ils avaient rompus, tous les deux. Mais ça ne la regardait pas, de toute façon. Alors, pour détendre l’atmosphère, elle changea de sujet.

-Comment tu trouves que je m’en tire, niveau entraînement ? Et ne me ménage pas.