Time for a friend and a nib ? { PV Phoebe }

Pré-au-lard. Une espèce de petit village que les sorciers, surtout les étudiants de Poudlard, aiment fréquenter. En ce qui me concerne, je n'y vais que rarement, en cas " extrême " comme le besoin d'encre, de plume, de parchemin, parfois d'une nouvelle cape ou robe de sorcier ( c'est rare mais oui, ça arrive ), ou encore lorsque j'ai besoin de faire réparer quelque chose.
Mais si aujourd'hui j'y allais, c'était pour tout autre chose. J'avais retrouvé une lettre dans les quelques affaires de mes parents que je gardais toujours avec moi, une lettre que je n'avais jamais vu avant. Je ne saurais vous dire comment j'ai pu la loupé, on aurait dit qu'elle avait été déposée là de façon à ce que je ne puisse pas la rater. Peut-être était-ce le cas. Mais qui l'aurait fait ? Cette lettre était adressée à mon père, et la personne - un homme si l'on se fiait à l'écriture - qui la lui avait adressée lui donnait rendez vous à la Cabane Hurlante. J'avais lu et relu cette missive en quête d'un indice, de quelque chose qui m'indiquerait qui la lui avait envoyé. Elle n'était pas signée, uniquement datée. Une rapide calcul m'avait informé que je devais avoir un an, voire un peu moins, lors de l'envoie de cette lettre. Ce qui correspondait également à la possibilité de la naissance de Raphaël, ou peut-être était-il encore dans le ventre de ma mère à cette époque... je ne sais pas.
C'était pour lui que je faisais cela. Pour comprendre. Parce qu'il le méritait, et que je le méritais également. Savoir ne changerait sans doute rien, il ne voudrait pas de moi pour autant, mais je ne savais pas quoi faire d'autre. Il m'en voulait, à juste titre. Mais un abandon, ça laisse des traces. Je suis certaine que savoir l'aiderait, mais avant, il fallait que je découvre ce qu'il s'était réellement passé. Il ne chercherait pas lui même, et je veux être en mesure de le protéger. Et si la vérité le blessait davantage ? Et si les choses ne s'étaient pas passées selon l'un des scénarios que mon esprit concevait ? Et si c'était pire ? Je m'en voulais de penser des choses pareilles, résolument convaincues que mes parents étaient de bonnes personnes qui n'auraient jamais abandonnées leur fils s'il n'y avait pas eut une excellente raison à cela. Mais après tout, pourquoi ma tante ne voulait rien me dire à ce sujet ? Elle savait des choses, beaucoup plus qu'elle ne laissait l'entendre, et si mes parents n'avaient été que les victimes dans l'histoire, tout comme Raphaël avait été une victime, je suis convaincue qu'elle m'aurait tout expliqué.
Voilà donc ce que je faisais à Pré-au-lard, séchant sans m'inquiéter plus que cela les cours de l'après midi. Tout en marchant, je chantonnais The Bells, une chanson qu'Addison avait été écrite pour moi - si si, je vous assure - et que j'avais en quelque sorte adoptée. Je ne chante jamais une chanson qui ne signifie rien pour moi, et celle là me touchait particulièrement, et me semblait bien retranscrire mes sentiments. C'est arrivée au niveau de Scribenpenne que je me fis accostée par quatre types portant fièrement l'uniforme des Serpentards. Plutôt imposants et visiblement des fils à papa riche et sans doute mangemort, ils semblaient plutôt... confiants à propos de ce qu'ils étaient en train de faire.
-Hey les gars, mais c'est la p'tite Bouffy ! T'as l'air vachement triste la Sang-de-Bourbe... !
Là je devais avouer qu'il marquait un point. Mais c'était souvent le cas lorsque je chantais une chanson qui me touchait à ce point. Hm. Inutile de le lui préciser, primo il n'en n'a rien à foutre, secundo ça ne le regarde pas ! Prétendant ne pas l'avoir entendu, je continuais de marcher, chantant toujours. L'un d'eux - probablement le même que celui qui m'avait " parlé " - se dressa devant moi.
-Où tu penses aller comme ça toi ?
Aucun doute, c'était le même type...
-Boucle la un peu la Bouffy, tu chantes comme une casserole !
Ses paroles me faisant l'effet d'un déclic, je tournais la tête vers les deux types qui riaient, leur lançant un regard assassin, mais ne décrochant pas un mot. Attendez là... deux ? Me retournant, je trouvais le troisième derrière moi, me bloquant la route également. Leurs compères ne tardèrent pas à nous rejoindre, me bloquant ainsi contre le mur.
-Mais je la reconnais elle, pas vous les gars ? C'est pas toi la petite salope qui joue aux gros bras avec les gens de notre maison ?
-Maxens dis pas de connerie, tu l'as vu ? Elle ferait pas de mal à une mouche la petite...
Le type qui avait parlé pinça ma joue à la manière qu'on le ferait à un bébé, avec un peu plus de force cependant. Je plantais mes ongles dans sa main, l'éloignant de moi.
-Oh mais je vois que je suis célèbre ! Tu devrais écouter ton pote, il semble un peu plus intelligent que toi ! ... Remarque ça m'a pas l'air bien compliqué.
-Houuuuuu Phoenix elle t'as mouché la Bouffy !
-Ta gueule imbécile !
Alors que ses amis se moquaient de lui, le dénommé Phoenix s'approcha un peu plus de moi, l'air menaçant.
-Elle essaye de me ridiculiser devant mes potes la moldue ? Tu sais ce que je fais aux gens comme toi ?
-...Tu les intoxiques avec ton haleine je présume ? Tu sais le dentifrice, ça existe !
Sa main se referma sur mon cou tandis que je le sentais serrer jusqu'à me bloquer tout moyen de respirer, et donc de parler.
-Tu veux la jouer comme ça ? On va la jouer comme ça.
En tant que chanteuse s'entraînant régulièrement, j'ai tendance à inspirer plus d'air et je peux garder une note suffisamment longtemps pour qu'une personne dite normale soit déjà morte étouffée depuis longtemps si elle essaye de tenir autant que moi. Autant dire que cela me conférait un sacré avantage ! Je ne me décombattais pas, mais me félicitait d'avoir mis des talons haut aujourd'hui. Je n'eus qu'à lever la jambe suffisamment haut pour pouvoir lui donner un coup dans le ventre avant de lui écraser le pied.
-Règle numéro 1 : ne jamais me sous estimer !
Un autre qui n'avait pas encore été nommé m'attrapa par les cheveux, me tirant sans ménagement en arrière - au risque de me casser la colonne vertébrale... je ne peux pas le blâmer, à sa place j'aurais fait pareil ! A cela près où j'aurais VRAIMENT cassé sa colonne vertébrale.
-Règle numéro 2 : ne jamais t'en prendre à un Serpentard, pétasse.
-Eh, arrêtez vous quatre !
Ohoh une voix familière... Lins. Pitié ne me dites pas qu'il va venir se foutre dans la merde alors que je m'en sors très bien toute seule... Maxens me regarda.
-Oh comme c'est mignon, ton chéri vient t'aider...
Me dégageant de l'emprise de l'autre imbécile au moyen d'un violent coup de coude, j'attrapais Maxens et l'envoyait contre un mur.
-Ce n'est pas...
Je le relevais pour mieux le fracasser contre les briques.
-...mon petit ami !
Rejetant le corps un peu sur le côté, je les regardais un à un.
-Compris ?
J'en avais marre que les gens me charrient constamment là dessus simplement parce que nous sommes proches, Lins et moi. Mais merde à la fin, l'amitié, ils ne connaissent plus ? Mais ce n'était pas tant le fait qu'ils le disent que le fait que j'avais peur qu'un jour, Lins s'éloigne de moi simplement à cause de cela. Je sais qu'il n'est pas comme n'importe quel autre mec, après tout il arrive à me supporter et croyez moi c'est déjà un exploit, mais ce n'est pas pour autant que cela signifie qu'il ne prendra pas ses distances si ils continuent tous comme ça !
-Cette fille est folle ! lança l'un deux.
C'est vrai que la vue du sang devait faire un petit peu peur... trouillard ! Je fis une petite révérence, la situation m'amusait.
-Je te remercie. Quelqu'un d'autre veut voir jusqu'où je peux aller quand on me cherche ?
Croisant les bras, je les toisais, un sourire serein et limite courtois sur les lèvres, le genre de réaction qui, en général, choque et fait peur. C'est vrai, n'importe qui d'autre que moi aurait l'air... moins... désinvolte face à la situation. Je ne l'étais pas vraiment. J'avoue que ce genre d'attaque ne me rassure pas, malgré le fait que ma colère me permette toujours de l'emporter. Enfin presque toujours... Mais pourquoi laisser transparaître quoi que ce soit ? Qu'ils pensent que je ne suis pas humaine, qu'ils me craignent : je ne demande que cela.

-Et c'est généralement pour ça qu'il ne vaut mieux pas s'y frotter.
Je souris aux paroles de Lins. Il y avait au moins une personne censée - autre que moi - dans cette école alors ! Et il avait bien retenu sa leçon qui plus est ! Non c'est vrai, Lins me connait bien, et sait que qui s'y frotte s'y pique. Il serait plus que temps que les autres l'intègre également, même si d'un autre côté, si tout le monde se conformait aux règles, j'aurais une vie beaucoup plus tranquille et donc, par définition, beaucoup moins marrante !
J'avais donc lancé un défi aux autres : me provoquer un peu plus, pour voir jusqu'où Phoebe Parker peut aller lorsqu'elle est hors de contrôle.
-Oui, moi, bouffone !
Je fus quelque peu surprise de voir que c'était celui à qui j'avais pourtant cru avoir si bien fracassé le crâne quelques minutes auparavant. Décidément, c'était un coriace mais j'étais prête à lui redonner quelques coups, jusqu'à ce que je sois sûre qu'il ait besoin d'un docteur. Mais je n'eus pas même le temps de me retourner, un bras c'était déjà enroulé autour de mon coup, bloquant toute arrivée d'air et me forçant à m'agenouiller. Là pour le coup, j'étais prise au piège. Pire encore, je n'arrivais plus à penser, le manque d'oxygène n'étant pas le meilleur moyen pour se focaliser sur une tactique. C'était un peu con comme mort tout de même... Mais Lins, une fois encore, s'interposa. Un éclair de lumière rouge me fit comprendre qu'il avait utilisé la magie. L'autre s'écroula, ma vue redevint meilleure et l'air parvint à retrouver son chemin jusque dans mes poumons. Pourquoi fallait-il toujours qu'on me sauve ?!
-Je vois que tu ne te lasses pas de ton métier à plein temps, Phoebe, mais les Serpentards se lasseront de toi si tu continues, tu sais !
Mon rire joignit le sien tandis que je me rapprochais de lui.
-Se lasser de moi ? Voyons Lins, tu sais bien que j'ai toujours un tour dans mon sac, je ne cesserai jamais de les surprendre...
Je le regardais malicieusement avant de lui donner un petit coup d'épaule.
-Tu n'aurais pas dû t'interposer, j'avais la situation en main !
J'avoue, c'était peut-être mon égo qui parlait. Il faut dire que j'ai une sainte horreur d'être en position de faiblesse, et qui plus est, je n'accepte jamais qu'on me vienne en aide, même si en général, on ne me demande pas mon avis avant.
-...Mais merci quand même.
Je lui fis un petit sourire, croisant les bras. Que voulez vous, on ne me changera pas...
-Alors dis moi.. Qu'est-ce qui t'amène dans ce village dénué de tout intérêt et visiblement très mal fréquenté ?
Non non, je ne critiquais pas le fait que Lins soit ici. C'est Pré-au-lard que je critiquais. Je n'ai jamais aimé cet endroit... bon j'avoue, j'aime pas tout ce qui est sorcier !

Voir Lins effrayer ces idiots de Serpentard était particulièrement drôle, notamment parce qu'il était d'ordinaire si calme et si gentil. Mine de rien, il avait de la chance : il devait en faire deux fois moins que moi pour à peu près le même résultat ! Je veux dire : moi je me montrais violente, psychopathe, et c'est limite si ils retenaient la leçon, lui il se ramenait, stupéfixait l'un d'eux ( chose beaucoup trop gentille à mon sens ) et n'avait qu'à les gratifier d'un regard particulièrement méchant pour les faire détaler comme des rats ! N'empêche. Je préfère ma méthode ! Plus d'action et plus de fun !
Plusieurs minutes plus tard, je reprochais à Lins de s'être interposé, lui disant que j'avais la situation en main et par conséquent, pas besoin de son aide.
-Oui je m'étais préparé à cette réaction, mademoiselle je refuse d'être vulnérable et douce pour couper les ponts avec la faiblesse. Mais je crois qu'étant donné ton étouffement, et les trois autres gars à côté, un coup de main n'était pas de trop. « La situation en main » ne le néglige pas, c'était assez corsé comme expression pour ce type de circonstance, t'avais la moitié de tes alvéoles vides.
-Hey je sais être douce ! protestais-je, l'air faussement outrée. Si je ne l'étais pas, tu serais déjà par terre, en train de suffoquer !
Pourrais-je réellement battre Lins si je le voulais ? Pourrais-je réellement avoir le dessus sur lui ? Je n'en sais rien. Pas suffisamment pour qu'il finisse dos à terre avec mes mains autour de son coup... non, ça serait même plutôt l'inverse... Mais bon, allez savoir ! Après tout, ce n'est pas comme si j'aurai à le vérifier un jour !
Je ne relevais rien sur le reste de sa réplique, sachant pertinemment qu'il avait raison. Et puis, pour une fois je ne trouvais rien à répliquer ! Je l'avais simplement remercié, c'était la moindre des choses après tout...
-Mais de rien, ça restait un plaisir, surtout pour en faire prendre plein la gueule à ce genre d'énergumène qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez au niveau des objectifs de la vie.
Il s'avança vers le type qu'il avait stupéfixé, l'air mauvais.
-T'as quand même autre chose à faire à ton âge alors que t'étudie dans une école, que de croire que tu vaux mieux que tout le monde et que brutaliser une Gryffondor dont la réputation est salie chez vous pas t'aider à mener une belle vie, imbécile de première.
Il s'acharnait pour rien, je n'étais même pas certaine que l'autre l'entende réellement. Je lui avais alors demander, pour détourner son attention... et par réelle curiosité je dois avouer, pourquoi il était venu ici.
-Mal fréquenté, je pense que tu exagères, il s'agit quand même de l'un des rares villages de sorciers dans le monde entier, c'est quasiment historique..Enfin, j'vais pas non plus te donner cours d'histoire, ce n'est pas vraiment le moment. Pour ta gouverne, je m'en allais justement ici, à cette boutique que tu vois, pour changer ma plume qui a rendu l'âme cet après midi. D'ailleurs, rentrons, ne restons pas là.
D'un sens, je lui fus reconnaissante de m'épargner le cours d'histoire sur la création de Pré-au-lard. D'un autre, ceci aurait été New York, et j'aurais été à sa place... j'aurai sans doute moins contrôlé mon flot d'information qu'il ne l'a fait à l'instant. Lorsqu'il m'invita à le suivre, je ne su trop comment réagir. Devais-je le suivre ou m'excuser en lui disant que j'avais autre chose à faire ? D'un autre côté, peut-être aurais-je le temps de faire les deux, sauf s'il se mettait à tête de m'entraîner dans une autre boutique après...
-Je te suis...
J'entrais dans la boutique, laissant Lins aller faire son achat. N'ayant rien de mieux à faire, je flânais un peu parmi les rayons, restant pourtant non loin de la sortie. Ce que je ne vis pas, c'était la lettre que j'avais trouvé quelques jours plus tôt qui s'était échappée de ma poche...

- Oui bien sûr, par terre, en train de suffoquer...
Son sourire était communicatif, et je le frappais gentiment pour faire bonne mesure, sachant que mine de rien il se payait quand même ma tête. Comme convenu, nous entrâmes au magasin de plumes, et bien évidemment, la vendeuse ne tarda pas à nous sauter dessus. Je déteste quand les vendeurs font ça...
-Je suis Madame Scribenpenne, jeunes gens, que puis-je faire pour vous ?
Tandis que Lins lui faisait part de ce qui l'amenait, je me détournais pour regarder les plumes proposées.
-Ne nous en faites pas jeune homme, on a l'habitude de recevoir de « grandes malades » dans notre boutique à réparer, elle sera vite remis sur pied, j'vous demanderai de me suivre pour attendre au comptoir pendant que je la répare dans l'arrière boutique .
Dans l'absolue, toutes ces plumes étaient magnifiques, et celui ayant du fric à dépenser aurait sans doute prit un peu de tout, mais soyons réaliste, les trois quart ne servent à rien. Quelle différence y a-t-il à écrire avec une plume de chouette et une de paon ? La seconde étant de toute évidence moins pratique en plus... Sans compter les plumes à différents parfums, les plumes qui écrivent toutes seules, celles qui ont déjà toutes les réponses, bref une panoplie de plumes plus inutiles les unes que les autres. Me tirant de mes réprimandes intérieurs sur l'inutilité de toute cette marchandise, Lins ré engagea la conversation.
-Regarde quand même quelle pagaille c'était..Ne me dévisage pas comme ça, je sais que tu tiens à ton absolue indépendance et liberté, mais faire souffrir les Serpentards, je t'ai déjà vu trouver mieux comme passe-temps, je ne sais pas moi, le chant par exemple.
Je soupirais. D'un sens, c'était un terrain glissant.
-Lins, tu me connais depuis suffisamment longtemps pour savoir comment je fonctionne. Et ça, ce n'est pas nouveau. J'ai toujours rendu le double à ceux qui prenaient plaisir à faire du mal autour d'eux, qu'ils soient Serpentard, Gryffondor, Poufsouffle ou Serdaigle. Si je ne le fais pas, qui le fera ? Les trois quart sont mort de trouille devant eux, combien ose se défendre ? Et ceux qui osent, en général ils payent le prix fort par la suite. Moi j'en ai rien à foutre, et ils le savent. J'aurais toujours l'avantage. Alors je suis désolée, mais tant que je serais coincée ici, navrée mais je vais pas chanter pendant qu'on essaye de me violer dans un coin, pigé ? C'est eux qui sont venu à ma rencontre, pas l'inverse. J'étais censée croiser les bras et attendre de voir ce qu'ils allaient me faire peut-être ? Je ne suis pas comme ces poules mouillées de Poudlard ! Ca dépasse une question de liberté ou d'indépendance, c'est une question de respect. Ils ne veulent pas me respecter ? Je les force à le faire. C'est parce que tous ces connards de béni oui-oui leurs laissent le pouvoir qu'ils sont si fort, et il faut que ça change, même si je suis la seule à me battre pour les rabaisser à ce qu'ils sont vraiment : de la vermine !
Je savais d'avance que Lins ne serait pas d'accord avec moi, même si il n'insisterait sans doute pas pour éviter une dispute, ou une prise de tête où chacun de nous campe sur ses positions, créant ainsi un dialogue de sourd. C'est comme si lui, rien ne pouvait l'énerver. Il acceptait la situation, et ne faisait rien simplement parce qu'on ne pourrait pas changer les choses. A l'inverse, il semblait toujours partant quand il s'agit de mangemorts !
Puis un grand bruit rompit le calme, comme si la porte de la boutique venait d'exploser. Il était impossible de voir de qui ou de quoi il s'agissait, mais quoi que ce soit, je n'allais pas rester là sans rien faire.
-Qu'est-ce que c'est ?
N'ayant pas la réponse, je ne pris pas la peine de lui souligner cet état de fait : si il ne savait pas, puisque j'étais à quelques centimètres de lui, je ne pouvais pas savoir davantage. Et vous me connaissez : je vais toujours au devant du danger, je suis même la première sur les lieux en général, droit devant, en première ligne. Inutile de vous dire que j'ai foncé...

Un silence de mort s'était installé suite à « l'explosion » de la porte. A un point tel que nous aurions pu nous demander si nos tympans n'avaient pas explosés eux aussi... !
-Mais c'est quoi ce délire ?
Non, nos tympans allaient bien finalement... La voix de Lins sembla résonner dans toute la pièce. Peut-être avait-il commit une erreur, du moins c'était sans doute ce qu'il pensait, mais pour moi.. c'était un coup de génie ! Et ce même si cette bande d’ignare tenta de nous écraser sous une énorme étagère, intention que je n'appréciais que très moyennement d'ailleurs... Heureusement, autant Lins que moi avions de bon réflexes, et un rapide mouvement sur le côté nous sauva la vie.
-Espèce d'enculés de médeux... grognais-je.
Si Lins m'entendit, il ne releva pas pour autant. Se dirigeant vers d'autres étagères plus loin, afin de rester dans l'ombre, il observa l'entrée, tentant sans doute de voir nos agresseurs.
-Il est là-bas..
Me déplaçant légèrement, je regardais dans la même direction que mon ami. Si je nourrissais déjà des envies de meurtre à l'égard de ces personnes, quelle qu'elles soient, les voir ne faisait que renforcer cette envie, certes malsaine, mais amplement méritée. Suivant toujours Lins, des bribes de conversations nous parvinrent.
-Tu les as eus ?
-Je l'ignore.
Et tandis que je concoctais déjà un plan pour les affaiblir/torturer doucement sans qu'ils ne sachent où nous sommes, Lins se rapprocha de moi pour me parler le plus discrètement possible.
-Ils sont plusieurs. Je me demande si ce ne sont pas ceux de tout à l'heure qui seraient venus se venger.
Je le regardais, comprenant soudain qu'il avait raison. Ohoh, mais c'était encore mieux ! Si je me savais capable de combattre des mangemorts, et de gagner contre eux, j'étais encore plus sûre de mon coup quand il s'agissait de misérables vermines de Serpentard venues " se venger ". Ahahahah ! La première leçon ne leur avait pas suffit ? PARFAIT ! Je serais ravie de leur donner une seconde. Et une troisième. Et une quatrième. Et ce jusqu'à ce qu'ils en aient marre... ou crèvent.
-Ne mets pas la charrue avant les hipogriffes, tu veux?
Je ne répondis pas, regardant Lins avec malice, et tirait ma baguette pour un sort non prononcé. Déplaçant quelques objets de l'étagère, je me positionnais bien afin d'en avoir un dans mon viseur. Deux secondes plus tard, le type était en train de s'étouffer avec sa langue, qui en devenait si grosse qu'elle en dépassait de sa bouche.
-Toi tu restes là, lançais-je à Lins, même si je savais qu'il ne m'écouterait pas.
Sans attendre son consentement cependant, je m'éloignais de lui, toujours en rampant, et une fois suffisamment éloignée de là où nous étions, je me relevais.
-On ne m'a pas si facilement, les gars. Par contre vous, c'est facile de vous piéger !
Un éclair en ma direction. Je l'esquivais de justesse. Et pourtant, même si j'avais conscience qu'il ne s'agissait là que d'un coup de chance, j'en rajoutais une couche.
-Houlà, faudrait apprendre à viser ! Y'a du boulot ! Allons, j'attend. Soyez de véritables adversaires, que ça soit plus fun de vous faire bouffer la poussière ! Un peu de nerf !
Je pris soin de ne pas regarder du côté de Lins. Un regard dans sa direction serait presque pire que de dire " il est là, attaquez le ". Et bien que j'admet volontiers que ces Serpentards n'étaient pas malin, du moins pas selon moi, je préférais ne pas prendre de risque. Ainsi il pourrait s'amuser un peu plus longtemps lui aussi. Tant qu'ils ne le voyaient pas, il pouvait tout faire...

Les sortilèges continuèrent à fuser. Ils étaient beaucoup trop bien cachés derrière ces étagères, et il me fallait les mettre totalement à découvert. Si j'en chopais un, ce que je lui ferais subir hanterait ses nuits à jamais et les autres ne s'y reprendraient plus. Mais en attendant, je ne pouvais rien faire d'autre à part faire voler des étagères, des chaises, des objets. En bref, Scribenpenne ne ressemblait plus du tout à la boutique propre et bien rangée que tout le monde connaissait, et semblait avoir été dévalisée par des cambrioleurs. Je me sentais mal pour la pauvre gérante, mais d'un autre côté, un simple sort suffirait à tout remettre en place !
-Aller ! Montre toi un peu si t'as les couilles au lieu de te planquer derrières les étagères ! Je t'attend !
Un nouveau sort. De nouveaux éclairs. Et moi qui commençait à m'échauffer sérieusement, car s'ils avaient jugé bon de venir me défier, alors qu'ils aient au moins le courage de venir se planter là, juste en face de moi. Et ils verraient.
Soudain, Lins réapparu à côté de moi, en ayant visiblement assez d'attendre... pour rien.
-J'allais pas rester indéfiniment les bras croisés à te regarder pêter un plomb. Non mais vous allez vous calmer, vous aussi !
-Oh mais tu n'as encore rien vu mon cher, répondis-je d'un air beaucoup trop doucereux pour que cela soit réellement sympathique.
Si ils ne voulaient pas venir à moi, j'allais venir à eux. Et puisque je n'étais pas du genre à jouer franc jeu, j'allais les prendre à revers. Contournant Lins, je reparti là où nous étions à la base, contournait l'étagère, et arrivait sur le côté non " gardé ", moins attaqué ( même si au final, rien n'avait réellement été épargné ici ). Et là, je me la jouais psychopathe version sorcier. Un sortilège informulé et le premier gars qui me tombait sous la main hurla en se tenant la tête. Il se laissa tomber à terre, ne sachant plus comment se mettre pour faire cesser la douleur. Mais quel vile sortilège lui avais-je donc lancé vous demanderez vous ? C'est simple à vrai dire, très simple. Ce cher ange avait la sensation infâme que chaque parcelle de son cerveau se faisait écrabouiller lentement mais sûrement, et croyez moi si je vous affirme que ça ne fait pas du bien. Pourtant....
-Oh la ferme espèce de chochotte...
Toutes les baguettes se tournèrent immédiatement sur moi. Je levais un index en signe d'avertissement.
-Ah non non non... j'ai encore le pouvoir sur votre pote les gars... c'est moi qui maîtrise le sortilège, si l'un de vous lance ne serait-ce qu'un sort, j'approfondis le sien quitte à ce que ça soit la dernière chose que je ferais sur cette terre. Et je ne bluffe pas, vous pouvez demander à Lins, lui mieux que quiconque sait qu'il ne faut jamais prendre mes paroles à la légère. Le choix est à vous.
Une lueur de défi dans le regard, je les observais à tour de rôle. Alors ? Quelqu'un ? Personne ?