Rencontre dans une ruelle... ? [PV Lisbeth]

Une crinière auburn flamboyait à la rencontre des rayons du soleil couchant. Des bottes à talons claquaient en rythme sur le trottoir. Lisbeth s'ennuyait, énormément. Hans était encore parti pour un de ses interminables séjours à Poudlard et, à l'appartement, il était sa distraction principale. Elle se demandait ce qu'il trouvait de si passionnant là bas. Elle voyait clairement ce qu'elle pourrait trouver intéressant là bas, mais elle s'avait que les jeunes corps en fleur ne l’émouvait pas tant que ça. Ce qu'elle n'aurait pas donné pour le torse bien dessiné d'un joueur de Quiddich. Enfin, elle était à Londres et pas question de trop s'éloigner. Elle était supposée s'occuper de l'appartement et pour une fois qu'elle avait un domicile plus ou moins fixe, sans mentir sur elle-même ou cacher la moitié de sa vie, elle comptait bien le garder.

Elle marchait maintenant depuis trente bonnes minutes à la recherche d'un centre d'intérêt. Aller boire un verre et attendre une rencontre ? C'était d'une banalité affligeante mais elle s'y résignerait bientôt. Si elle n'avait pas eu l’œil entraîné à voir arriver les cognards, elle ne se serait peut être aperçue de rien. Elle en était persuadée, il y avait quelqu'un dans cette ruelle qu'elle venait de passer. Simple précaution, elle se saisit de sa baguette et entra dans l'étroit passage, où le soleil déclinant ne pénétrait pas et qui était plongé dans la pénombre.  Elle s'avança jusqu'à faire face à un homme plutôt pas mal et, détail important, assez ensanglanté. Il y avait quelqu'un d'autre avec eux, un peu plus loin, appuyé contre un mur de façon désarticulée, quelqu'un qui était manifestement passé de vie à trépas un instant auparavant. Elle sourit à cette vue qui lui rappelait quelques souvenirs.

« Je suppose qu'il l'avait mérité. En tout cas, maintenant, il ne peut plus dire le contraire. »

L'homme en face d'elle avait l'air de prendre le meurtre avec beaucoup de naturel. Comme si il venait de reverser son café. Ou de lancer un lumos. C'était étrange et un peu fascinant. Elle souriait, légèrement, en coin. Il s'approcha d'elle et elle pu mieux le dévisager. Il avait un physique avantageux, bien que son visage soit marqué de quelques cicatrices... Enfin, quand on avait pour hobby de tuer des gens, elle supposait que c'était logique. Et puis, elle avait déjà profité de pire. Il rangea son couteau et elle rangea sa baguette, pour lui montrer qu'elle n'était pas spécialement là pour le menacer. Il lui demanda de décliner son identité. Quel côté lui présenter en premier ? Elle se décida pour l'approche non officielle, puisqu'il semblait aimer traîner dans les milieux obscures, il en avait peut-être entendu parler. Elle plongea ses yeux bleus dans les siens.

« Dans certains cercles, on me connait comme la Luxure. Mais tu peux m'appeler Lisbeth. »

Elle tendit le bras vers lui. Un geste qui pouvait s'interpréter de plusieurs façons, un baise main ou une poignée de main ? Il pouvait faire ce qu'il voulait de sa main.

« Et tu es ? »

L'annonce de son statut fit son petit effet. Ce n'était pas tous les jours qu'on croisait quelqu'un s'annonçant comme l'un des défauts les plus montrés du doigt par la morale de l'époque. Elle l'escomptait, ces mots furent des plus efficaces sur le meurtrier. Il se présenta à son tour, un nom chantant et mélodieux, accompagné d'un pseudonyme bien connu des journaux, sorciers et moldus confondus. Ceci expliquait donc en partie le cadavre à quelques mètres d'eux.

Charmant, il opta pour le baise main. Le sang, le romantisme un brin désuet, la ruelle sombre... On aurait pu se croire dans un chapitre de littérature adolescente. A la seule différence qu'elle était autant un prédateur que lui. Ces derniers temps, l'Angleterre tremblait au rythme de la Confrérie. Si elle n'en était pas la membre la plus meurtrière, elle n'était pas non plus la dernière à faire couler le sang. Surtout quand ses victimes se refusaient à ses charmes.

Il était enchanté de la rencontrer et elle était enchantée d'avoir trouvé une distraction. La situation était peu banale et cela lui plaisait beaucoup.

« J'espère qu'on aura l'occasion de faire plus ample connaissance. »

Le sous entendu était à peine voilé, en effet. Mais il n'avait pas l'air subtil non plus, avec sa chemise tachée. Ils avaient tous deux leurs vices et, visiblement, ils l'assumaient assez bien. Il s'entendrait bien avec Colère, sans doute. Ou du moins, ils pourraient s'énerver sur le monde ensemble.

« Que sais-tu de la Confrérie ? »

Elle souriait, taquine. Elle se demandait ce qu'il savait d'elle. Une manière détournée de savoir qui il était.

Quelques rumeurs seulement ? Ce n'était donc pas un de leurs disciples. On avait pas mal parlé d'eux ces derniers temps mais il avait l'air plutôt enfermé dans son monde sanguinolent. Lentement, elle changea, pour coller à l'ambiance. La nuance de ses cheveux, jusqu'alors auburn, rougit depuis les pointes jusqu'aux racines et prit la couleur du sang qui tachait sa chemise. Elle fit un pas vers lui et posa une main sur son torse, fascinée par les éclaboussures. Elle était arrivée à son poste par la violence. Si elle préférait des gens vivants et plein de vigueur, elle n'était pas très portée sur les remords.

« Ça dépend, cela te plairait que j'en fasse partie ? » lui dit-elle d'une voix aguicheuse en le regardant à travers ses cils.

Elle glissa une main caressante dans son cou. Faire du rentre dedans alors qu'il y a un cadavre à un jet de pierre n'est pas quelque chose qui vient à l'esprit d'une personne normale. Un personne normale penserait d'abord à... Appeler la police. Les secours. Les aurors. A prendre ses jambes à son coup. Elle, tout ce qu'elle voyait, c'était que le jeune homme qui avait répétitivement planté un couteau dans un innocent était terriblement séduisant et qu'elle le voulait. Elle caressa sa joue et les cicatrices qui la traversaient.

« Ça te dirait d'aller chez toi ? »

Elle n'avait pas envie de salir l'appartement de Hans. Surtout qu'elle savait pertinemment bien à quel point il était difficile de nettoyer ce genre de taches. Même avec des détergents magiques.

Hj:

Elle était certaine qu'il ne refuserait pas ses avances et elle avait raison. Il se laisse approcher, ferme les yeux quand elle lui caresse la joue. De plaisir ? Elle n'en est pas certaine et sa main, légère, part se poser sur son épaule. Elle sent la chaleur de son torse et la main qu'il pose dans son dos. Elle réfléchit de moins en moins. Elle sait qu'elle est sur le point d'avoir ce qu'elle veut. Elle sent des lèvres s'approcher des siennes, un tout petit peu hors de portée. Il joue avec elle et ça la fait sourire. Elle noue ses bras autour de son cou, un peu plus pressée contre lui, se préparant à la sensation peu agréable du transplanage. Elle lui embrasse le cou, pour se donner du courage, puis le mordille doucement, parce que ça l'amuse.  Sans avoir peur, elle sait qu'elle se met en danger. Elle a confiance en elle-même, en ses réflexes... Peut-être un peu trop ? Sa petite cervelle, comme a chaque fois que la passion s'éveille en elle, ne fonctionne plus très bien. Quoi qu'il en soit, elle est certaine qu'elle va bien s'amuser.