Jeux d'enfants | Velstein

Que d’émotions avec ce sale vif d’or ! Abigaël avait eu la peur de sa vie en le perdant, s’imaginant déjà être collé jusqu’à la fin de l’année par une McGonagall furieuse. Il était capitaine et donc il avait pas mal de responsabilités, ce qui ne lui plaisait absolument pas dans ce genre de cas, surtout que pour lui, c’était bel et bien Killian le responsable, mais ce bougre ne reconnaîtrait jamais ses tords, il était bien trop lâche pour ça. Le japonais ne comprenait toujours pas comment un cas pareil était entré à Gryffondor alors qu’il avait d’autant plus sa place avec les serpents, les vrais de vrais, les clichés ambulants et pro-mangemorts. Pour les seules personnes qui devaient sortir du lot, ce devait être un enfer, vraiment. Abigaël savait qu’Irélia menait la vie dure à Eirin et ça ne lui plaisait pas vraiment, mais… Comment dire… Il y avait comme un silence radio entre ces deux là, une absence de dialogue qui faisait qu’Abigaël se posait pas mal de questions. Amoureux ? Sans doute, ou presque, il se savait coeur d'artichaut, mais n’était jamais tellement sûr de ses sentiments, puis au fond ça ne marchait pas bien longtemps avec les filles au final. Il savait qu’un truc n’allait pas, qu’Eirin semblait plus disposée au dialogue avec Alix et le japonais ne pouvait lui en vouloir. Chacun méritait de trouver son âme-soeur et il savait fort bien qu’elle serait mieux avec son ami qu’avec lui-même, qui passerait son temps sous peu à lui faire du mal sans même s’en rendre compte. Il n’aimait pas cet aspect de lui-même, mais c’était comme ça, et les gens devaient faire avec. Velrose n’était pas du genre mauvais bougre ni méchant par pure envie avec les autres, mais il était maladroit et complètement à côté de la plaque quand il s’agissait de faire du social, il manquait cruellement de tact et avait parfois un mot plus haut que l’autre qui était à l’exact opposé de sa pensée. Tout cela était affaire d’interprétation et ceux qui avaient appris à bien le connaître parvenaient à bien le décoder pour qu’il n’y ait plus aucun malentendu, en soit, l’affaire était pliée et les bons amis de Velrose étaient souvent amis à la vie, à la mort.

C’est d’ailleurs avec ses amis que le lion avait décidé de passer une soirée de week-end. Tous majeurs, ils pouvaient s’en donner à coeur joie aux Trois Balais et fêter un peu tardivement leurs retrouvailles en cette nouvelle année, qui serait la dernière à Poudlard. En ça, Abi était presque mélancolique. Il ne savait pas encore quoi faire de sa vie, entre Auror ou joueur de Quidditch professionnel, mais ça viendrait sans doute. Il ne voulait pas décevoir son grand-père sur qui il avait tout misé mais ne pouvait pas non plus aller à l’encontre de sa passion. Bref, toutes ces pensées furent bientôt noyées dans le whisky pur-feu et la bière, entre éclats de rire et blagues de mauvais goût, quelques paroles plus sérieuses sur les mangemorts qui se rassemblaient dehors pour en revenir à des larmes de joies étouffées dans l’alcool. Abigaël passait une excellente soirée et bien que tenant plutôt bien l’alcool, celui-ci le rendait joyeux à en perdre pied et le rendait quelque peu déconneur. Il lui enlevait surtout le peu de gêne qu’il avait en temps normal. C’est avec en tête l’idée de s’amuser qu’il leva de nouveau une pinte de bière et fit un clin d’oeil à la jolie serveuse avant de tourner la tête et de tomber pile sur… Goldstein. Ah ! La belle Goldstein, vipère parmi les vipère mais sans doute une jolie princesse, comme il savait qu’elle détestait ce surnom, mais lui trouvait que ça la rendait adorable. Il ne savait pas trop par quel bout la prendre celle-là, même s’il ressentait une sorte d’alchimie entre eux, un truc complètement dingue et presque tabou. Mais pas tabou ce soir, ils étaient en dehors de Poudlard et Abi se foutait particulièrement de savoir s’ils étaient de Gryffondor ou Serpentard. Ses amis ne donnèrent pas cher de sa peau en le voyant ainsi l’observer, un sourire de gaillard niais au coin des lèvres. Finissant sa bière d’une traîte et se levant, Abigaël allait faire quelque chose de dingue, pour sûr.

Il approcha la table de Cassiopée et de ses amis qui ne tarderaient certainement pas à le dévisager, mais bien dans sa tête comme il l’était, il s’en foutait royalement. La musique s’était quelque peu calmée pour donner sur des airs plus tranquilles et Abi avait bien une idée en tête. Il se plaça sans gêne à côté de Cassie et lui sourit comme à l’accoutumée. Sans gêne, effectivement. Et sans doute avec inconscience.

— Salut princesse, t’es super jolie ce soir, vrai qu’on peut pas dire que le vert te sied pas, il met tes yeux en valeur. Bref, tu danses avec moi ? Pas qu’on ait toute la vie devant nous mais j’ai envie de danser avec toi, moi. T’es partante ?