« Dans la vie, contrairement aux échecs, la partie continue après échec et mat. » [ Pv Lisbeth ]

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« Il ne reste que mon sang. Prenez-le. Mais ne me faites pas souffrir plus longtemps. » Marie Antoinette

Dehors pour la énième fois contre son gré, revêtu uniquement d'un caleçon et tremblant par le froid glacial de septembre, Skylar se retrouvait, une fois encore, en mauvaise posture. En double mauvaise posture à vrai dire.
Tout avait commencé quelques heures plus tôt, lorsque le petit brun avait été sauvagement mis à la porte, tout d'abord de son dortoir, par ses camarades de chambre. S'il est une chose qu'il vous faut savoir, c'est que Skylar était certes un gamin, ou du moins le laissait-il croire, mais il n'acceptait que moyennement que l'on se joue de lui ainsi. Malheureusement, il avait apprit à ses dépend qu'il n'était pas encore assez méchant pour avoir gain de cause face à quiconque voudrait le piéger. S'il était adorable, ce n'était pas pour autant que ses camarades l'appréciaient. Ils n'avaient toujours vu en lui qu'un enfant dans le corps d'un adolescent, ce qui était un peu vrai d'ailleurs, et sa trop grande gentillesse, ainsi que sa tendance pathologique à aimer tout le monde en faisait rire plus d'un. Au yeux de tous Skylar était un jouet, quelqu'un de plaisant à manipuler et maltraiter... cela avait été le cas toute sa vie. Et malgré tout ce qu'il avait vécu, jamais Skylar ne s'était réellement mis en colère. Jamais encore il n'avait réellement souhaité répondre. Il s'était laissé, des années durant, maltraité par son propre père, et le jour où il avait souhaiter voir les choses changer... il avait simplement quitté la maison. Un acte de courage certes, mais qui ne l'obligeait pas à une confrontation directe. A Poudlard, il en allait de même. Il était toujours calme, facilement influençable. Etrangement, après tout ce qu'il avait pu vivre dans sa courte vie, le petit bouclé voyait toujours le meilleur en chacun, ou du moins s'y efforçait-il. Et lorsque ce n'était pas possible, il parvenait à se convaincre que la personne avait été bonne un jour, comme chaque enfant. Et que quoi qu'il se soit passé, un jour peut-être ladite personne aurait-elle la chance de tomber sur quelqu'un qui ferait ressortir le meilleur en elle.
Mais ce qui était paradoxal, c'était que parfois, comme en cet instant, Skylar n'acceptait pas les choses telles qu'elles se présentait. Alors il avait voulu prendre les devant. Il était rentré, malgré l'interdiction. Et cette fois, il avait été banni non pas du dortoir, mais de l'école. Que pouvait-il faire ? Lui qui l'avait jamais attaqué quiconque, et qui n'en n'avait pas le désir, ne pouvait rien faire face à quatre gaillard qui eux, n'auraient aucun scrupule à lui faire du mal. Ils lui avaient déjà prouvé cet état de fait d'ailleurs. A maintes reprises.
Après l'avoir violemment fait descendre les escaliers ( et pour sûr : ils ne lui avaient pas franchement donné l'occasion de les descendre, ils l'avaient poussé pour les lui faire dévaler ), ils l'avaient jeté dehors comme un malpropre, et avaient exigé de lui qu'il retire ses vêtements. Un « Pitié non... » couiné de la part de Skylar lui valu de se faire tirer par les cheveux et envoyé un coup de poing dans le ventre. Le corps déjà bien douloureux de cette descente des escaliers hors normes, et ce coup ne faisant qu'accentuer sa douleur, Skylar avait entreprit de ses déshabiller honteusement sous les regards et les rires moqueurs non seulement de ses camarades de chambrée, mais aussi de bon nombre des autres élèves de Poudlard.
-Tu peux récupérer tes affaires, Micelli. Pour cela il faudra que... tu lèches ma chaussure.
Gelé, effrayé, Skylar cru pourtant avoir le choix. Sans oser prononcer une parole, il secoua doucement la tête en se reculant, se retrouvant bientôt collé contre le mur, ne pouvant plus se sauver.
-Je crois que t'as pas compris, morveux. On te laisse pas le choix ! lança un autre.
Très vite, le petit brun fut attrapé par le cou et le Poufsouffle le projeta avec une telle force qu'il fini à plat ventre, le nez pile sur la chaussure d'un de ses agresseurs - celui qui voulait l'humilier totalement.
-Aller j'attend. On a pas toute la journée !
Voyant qu'il n'obtempérait pas, le jeune homme qui l'avait poussé posa un pied sur le dos du petit Skylar et appuya, pas assez fort pour lui briser la colonne vertébrale, mais suffisamment pour qu'il accède à leur exigence. Une vague de dégoût se fit entendre, quant à Skylar... il n'eut droit qu'à un coup de pied en plein sur le nez qui le fit saigner abondamment, tandis que les quatre comparses repartaient, riant et critiquant, et évidemment sans lui rendre ses vêtements...
Des heures passèrent. Des heures sans que Skylar n'ose bouger de là où il était. Il s'était accommodé plus rapidement au froid... à vrai dire, il commençait à avoir l'habitude ! Il devait souvent dormir à la belle étoile, rarement en tenu aussi légère, mais que ce soit dehors ou dans le château, il y faisait toujours si froid... Mais alors qu'il espérait qu'on lui donne le droit de rentrer, ce fut cette fois à une bande de Serpentard que le pianiste eut à faire. Que croyez vous, le petit Sky Micelli, dehors, en caleçon... cela les attirait comme une mouche !
-Eh regardez les gars, un exhibitionniste !
-Alors le Pouffy, on drague ? T'es en manque à ce point ?
Plus rouge qu'une tomage, Skylar resta collé contre son mur, fermant les yeux si fort qu'il s'en serait fait mal. Comme si cela lui permettrait de disparaître. Ce n'était pas le cas. Il était toujours là, et les choses s'annonçaient mal pour lui...
Car en effet, il ne tarda pas à se faire empoigner par deux costauds tandis qu'un troisième lui empoignait ses attributs masculins, créant une douleur atroce chez le Pouffy qui fondit en larmes. Il se sentait violé ET maltraité... ce qu'il ne savait pas, c'est que violer était le verbe parfait dans les circonstances présentes. C'était bel et bien ce qu'avait son nouvel agresseur en tête...

Comme ne pas apprécier le nouveau pouvoir qu'elle avait entre les mains ? Lorsqu'elle s'était présentée à la réunion de la Confrérie, dans la forêt interdite, comme ils le faisaient parfois quand le temps était beau et qu'ils se plaisaient à narguer à sécurité du parc, la plupart de ses confrères avaient élevé un sourcil méfiant. Certains s'étaient crispés sur leurs baguettes. Eden avait sourit. Peut-être cette nouvelle maitrise parviendrait à faire fondre le vampire. Elle était sur la bonne voie. La lune brillait, claire et presque pleine, dans un ciel étoilé et sans nuages. Une belle nuit. La réunion avait du être écourtée. La Gourmandise s'était absentée quelques secondes et ils avaient préféré la raccompagner avant qu'elle ne se décide, encore, à laisser une carcasse dans la forêt. Lisbeth avait décidé de profiter de la nuit, de sentir le léger picotement sur ses joues et les changements dans son ossature.

L'apparence qu'elle avait pour le moment était celle d'un charmant jeune homme, pas extraordinairement large mais néanmoins très séduisant. Quelques boucles rebelles encadrant un visage expressif, elle connaissait le potentiel de séduction de cette face, puisqu'elle y avait elle même succombé. Pour l'occasion, elle avait été faire quelques courses : elle, ou plutôt il, portait une chemise parfaitement ajustée, une cravate en soie, un tailleur complet réalisé sur mesure et un manteau en laine épaisse, chaud et élégant. Elle n'avait jamais eu l'expérience d'être un gentleman. Elle aurait pu emprunter quelques affaires à Hans ou à Malcolm, mais ils étaient tous les deux trop... bien bâtis. Elle ne parvenait pas encore à s'imposer une transformation aussi radicalement différente de sa stature d'origine, pas pendant plus de quelques secondes. Sa poitrine avait néanmoins disparu et elle balladait un torse mince mais dépourvu de tout attribut féminin. Elle avait conscience que ce n'était pas encore parfait. Elle y travaillait néanmoins. Le manteau, la veste et leurs épaulettes n'étaient pas dans l'ensemble que pour le froid mais aussi pour renforcer l'illusion de sa masculinité.

Ses pas la menèrent dans une zone où la forêt commençait à s'éclaircir, les arbres à s'espacer. Elle entendit un bruit. L'un des membres l'aurait-elle suivie ? Elle en doutait. Les voix venaient du parc, près des murs du château, des voix qu'elle ne reconnaissait pas, des voix de gamins. Elle sortit sa baguette et la maintint fermement dans sa main gantée. Elle avait encore des doigts trop féminin à son gout. Elle se dirigea vers le petit attroupement, d'un pas léger et silencieux. Quand elle comprit ce qui était sur le point de se passer... C'était si... Vulgaire. Ce domaine était le sien. Et ce n'était pas du tout comme cela qu'on s'y prenait. Comment voulez-vous inspirer la Luxure en dégoutant à tout jamais un être humain de se laisser tenter ? Le sortilège qu'elle lança ne passa pas ses lèvres mais des éclairs jaillirent de sa baguette, stupéfixant les agresseurs. Ils étaient faciles à reconnaître, ils étaient habillés. Un soupir las, aux accents masculins qui la surprirent un tantinet, franchirent ses lèvres. Elle combla les quelques pas qui la séparait du groupe et s'adressa au seul encore en mesure de lui répondre.

Il fait un peu frais, non ? Pour ce genre de tenue.

La question était réthorique, évidemment. Elle regarda les Serpentards, ils finissaient par mériter les préjugés à leur égard, et fini par en décider lequel était le plus du calibre du jeune homme toujours en caleçon. Sa baguette se leva à nouveau et le vert et argent s'envola, manipulé dans tous les sens tandis que les boutons se détachaient et que le tissu fuyait son propriétaire, comme animé d'une volonté propre.* Toujours concentrée sur son sort tandis qu'elle le reposait à terre et qu'ils étaient maintenant deux à être en sous-vêtements, elle précisa :

La taille n'est pas exactement la bonne. Cependant, cela devrait t'éviter d'attraper une pneumonie, si tu ne l'as pas déjà.

Replaçant sa baguette dans sa poche, elle n'était pas prête de leur lancer l'enervatum qui leur permettraient de s'enfuir en courant, elle tourna un visage souriant, un peu triste mais souriant tout de même, vers le jeune homme auquel elle avait donné l'uniforme, tel un Robin des Bois vestimentaire. Elle le reconnaissait. Elle l'avait déjà vu, elle en était certaine, à Pré-au-Lard ou ailleurs. Elle avait été invisible, chose plutôt rare, il fallait bien l'admettre. A l'époque, elle était encore dans sa propre peau. Correction : sa peau avait toujours son apparence d'origine, éventuellement une légère variante. Ici, c'était différent. Tout était différent. Elle était quelqu'un d'autre. Mieux, elle était un prince charmant venu sauver un damoiseau en détresse. Seulement, elle ne pouvait décemment pas se présenter sous le nom de Lisbeth Richards. Elle réfléchit quelques secondes avant de décider que tant qu'à prendre l'apparence de quelqu'un autant prendre aussi son nom.

Cooper. Timothy Cooper. Au cas où tu voudrais me dénoncer au concierge pour observation d'étoiles clandestine.

*Je ne me souviens pas de la combinaison de sort qui fait ça, mais c'est un PNJ alors on peut dire que c'est possible xD

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« Il ne reste que mon sang. Prenez-le. Mais ne me faites pas souffrir plus longtemps. » Marie Antoinette

Le petit bouclé s'était fait une raison : il ne pourrait que subir. Il avait peur, tremblait ( et pas de froid ), pleurait, mais il ne pouvait pas s'échapper. Et quand bien même l'aurait-il pu... il ne l'aurait pas fait. Car si savait que ses assaillants l'auraient rattrapé. Ils lui auraient donné exprès l'occasion de fuir, pour mieux le rattraper et le traumatiser. Ils ne comprenaient pas. Skylar était déjà traumatisé. Sa vie n'avait été qu'un traumatisme quasi permanent. Il était habitué.
Mais alors que tout semblait perdu, l'espoir refit surface de lui même sous les traits d'un beau jeune homme que le Poufsouffle n'avait jamais vu. Il ne comprit pas tout d'abord. Il ne comprit pas ce qui arrivait aux Serpentards, cependant il prit peur. Il avait peur qu'on lui fasse subir le même sort, et malgré lui, il s'inquiétait pour ses agresseurs. Certes, il aurait aimé que quelqu'un le défende. Certes, il aurait aimé que plus personne jamais ne lui fasse de mal. Mais il ne voulait pas que quelqu'un soit blessé, ou attaqué... par sa faute. Après tout, tout ceci était de sa faute ! ...Ou du moins en était-il convaincu. C'est alors qu'il aperçu celui qui l'avait sauvé. Mais sa réaction ne fut pas de lui courir dans les bras, de se blottir et de le remercier. Ce fut de se pelotonner par terre contre son mur, en attendant de voir si il lui ferait du mal lui aussi.
-Il fait un peu frais, non ? Pour ce genre de tenue.
Skylar déglutit pour toute réponse. Il ne comprenait pas. Il n'arrivait pas à comprendre comment cet homme pouvait parler avec autant de légèreté après avoir mis cinq Serpentards K.O. D'un point de vue technique, il avait de quoi être fier ! D'un point de vue moral... il devrait se sentir mal ! Et sous les yeux ahuris de petit brun, le nouveau venu déshabilla magiquement l'un des Serpentards. Skylar regardait la scène, toujours passif comme à sa bonne habitude, se demandant pourquoi l'homme faisait cela. Et comme s'il avait lu ses pensées, le grand bouclé lança.
-La taille n'est pas exactement la bonne. Cependant, cela devrait t'éviter d'attraper une pneumonie, si tu ne l'as pas déjà.
-Mais... ce n'est pas bien ! Il va attraper froid lui ! Et... je ne suis pas un Serpentard ! J'ai l'habitude ! ajouta-t-il avec soudain un grand sourire. Le j'ai l'habitude concernait le fait qu'il était souvent dehors. Rarement en caleçon, mais presque jamais avec le luxe d'avoir un manteau, ou même un pull. Il était résistant au froid à force, et... à vrai dire, il en était fier !
-Cooper. Timothy Cooper. Au cas où tu voudrais me dénoncer au concierge pour observation d'étoiles clandestine.
Clignant plusieurs fois des yeux, le petit brun pencha doucement la tête sur le côté, signe qu'il ne comprenait pas. Il ne tarda pas à poser sa question d'ailleurs..
-Pourquoi je voudrais vous dénoncer ? C'est mal de dénoncer les gens !
Et tel un enfant, il passa de l'incompréhension à la joie, comme si tout ce qui s'était passé auparavant n'était pas arrivé. De nouveau un grand sourire sur les lèvres, il se présenta.
-Je m'appelle Skylar !

Le jeune homme avait l'air de le craindre au moins autant que la bande de serpentards commateux qui les entouraient. Lisbeth avait l'impression d'être face à un petit chaton, abandonné dans un carton, sous la pluie. Etait-il effrayé par le sort qu'elle venait de lancer ? C'était impressionnant certes. Parce qu'ils étaient cinq et qu'elle était arrivée seule, silencieuse comme une ombre, surgie hors des ténèbres. Seulement, c'était cinq gamins, surpris leur garde baissée, alors qu'elle avait eu tranquillement le temps de préparer son incantation.

Quand il lui donna le petit tas de vêtement, la voix du jeune homme se fit enfin entendre. Pour les défendre ? Elle n'en revenait pas. Il y a quelques minutes, il n'avait pas eu l'air d'accord. Pas du tout. Et il défendait ses abrutis ? Ils ne l'auraient pas frappé un peu trop fort par hasard ? Son visage, plus expressif que d'habitude, affichait une profonde stupéfaction.

Il a sa baguette, non ? Il n'a qu'à se lancer un sort pour se réchauffer. Si à son âge, il n'y arrive toujours pas, il mérite de tousser un peu.

Décidé à passer autre chose, pour lui laisser le temps de s'habiller, elle lui présenta sa fausse identité. Timothy Cooper. Elle se demandait ce qu'il était devenu. Il y a une dizaine d'années, il était le Capitaine des Frelons de Wimbourne et maniait la batte comme un dieu. Elle avait entendu qu'il avait continué après son départ, avec succès. Elle aurait presque aimé qu'il la dénonce. Juste pour imaginer le véritable Timothy recevoir une demande à comparaître pour avoir pénétré sans autorisation dans le parc de Poudlard. Où il n'avait probablement plus mis les pieds depuis longtemps. Mal de dénoncer ? Le pauvre. L'art du chantage était bien loin de son esprit naïf. Elle secoua doucement la tête, jouant avec ses nouvelles boucles. Enfin, tant mieux pour elle, supposément. Il souriait. Elle ne doutait pas qu'il allait bientôt devenir bleu et perdre des orteils, mais il souriait.

Enchanté de te rencontrer, Skylar. Je te serrerai bien la main pour fêter ça, mais tu es toujours en slip.

Pour être certaine qu'il s'habille, elle tapa sur le clou.

Si tu ne veux pas de ceux là, je vais être obligé de te prêter les miens. Mais ça sera moi qui aurai froid. Tandis que lui, insista-t-il en désignant le serpentard d'un coup de menton dans son état, il ne se rappellera même pas ce qui lui arrive maintenant.

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« Il ne reste que mon sang. Prenez-le. Mais ne me faites pas souffrir plus longtemps. » Marie Antoinette

Le petit brun avait des scrupules. Il avait des scrupules à laisser ses agresseurs dans le froid et à en dépouiller un de ses vêtements. Et il avait peur. Il craignait les représailles, et il savait déjà qu'il y aurait droit, même s'il n'avait rien fait pour que les choses tournent de cette manière. C'était toujours ainsi. Il payait pour les autres.
-Il a sa baguette, non ? Il n'a qu'à se lancer un sort pour se réchauffer. Si à son âge, il n'y arrive toujours pas, il mérite de tousser un peu.
Le jeune italien avait du mal à saisir. Comme un enfant, il prenait plus ou moins tout au pied de la lettre, et dans le cas présent, il notait une contradiction flagrante entre ce que disait le beau jeune homme et la situation dans laquelle ils se trouvaient.
-Mais... il ne peut pas se servir de sa baguette ! Il est paralysé !
Puis, craignant que le bouclé qui s'était présenté comme Timothy Cooper ne soit pas content de sa remarque, il baissa la tête et attendit. Il attendit une remarque, une punition qui ne vint pas. Avait-il réellement le droit de parler ainsi ? Il ne le savait pas. Mais il voulait comprendre, et c'était là la seule raison pour laquelle il avait insisté. Accessoirement, il aurait aimé convaincre son interlocuteur, mais cela.. ce n'était pas le genre de compétence de Skylar. Il n'avait jamais réellement pu s'exprimer. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il pourrait commencer !
Puisque Timothy s'était présenté, Skylar fit de même, toute peur et gêne soudain envolée. Il était une petite girouette ambulante, passant de la tristesse à la peur, et de la peur à... non pas de la joie, mais plus de l'insouciance. Et de la confiance.
-Enchanté de te rencontrer, Skylar. Je te serrerai bien la main pour fêter ça, mais tu es toujours en slip.
Ce petit rappel fit rougit Skylar jusqu'aux oreilles et il se tortilla sur place. Il aurait aimé se cacher derrière les buissons... s'ils n'avaient pas été aussi loin. Alors dans une tentative désespérée il croisa les bras, fit de même avec ses jambes, tout en continuant de gigoter dans tous les sens.
-Si tu ne veux pas de ceux là, je vais être obligé de te prêter les miens. Mais ça sera moi qui aurai froid.
Dès l'instant où Tim avait mentionné le fait qu'il se sentirait obligé de retirer ses vêtements, un Skylar encore plus rouge que tout à l'heure se mit à secouer vigoureusement la tête. Non ! Il ne devait pas faire cela ! Pas à cause de lui ! Par ailleurs, l'idée de voir le beau brun en caleçon gênait encore plus le petit bouclé qui était loin d'être habitué à ce genre de chose.
-Tandis que lui, dans son état, il ne se rappellera même pas ce qui lui arrive maintenant.
Quelques minutes s'écoulèrent. Skylar réfléchissait, ne sachant trop que faire. D'un côté, il ne voulait pas dépouiller ce Serpentard, et la peur le tenaillait toujours. De l'autre, il y avait Tim qui allait ôter ses vêtements si il ne se décidait pas, et qui lui avait assuré que les Serpentards ne se souviendraient de rien. Le choix lui semblait dur, très dur. Mais finalement, il choisit d'écouter l'homme qui l'avait tiré d'affaire. D'un geste hésitant, il attrapa la chemise qu'il boutonna, ainsi que le pantalon. Il ne mit toutefois pas la cravate, ni le pull comportant l'insigne Serpentard, ni la cape, ni les chaussures. Et sous le regard probablement ahurit - du moins je pense qu'il devait l'être - de Timothy, Skylar se mit à genoux devant le Serpentard et il le recouvrit du reste des vêtements. Il savait que ce n'était pas grand chose, mais cela lui éviterait le froid malgré tout. Une fois qu'il eut accomplie sa bonne action, il se releva et s'avança vers le beau brun.
-Diiiites... Pourquoi vous m'avez aidé ?
C'était réellement une question qu'il se posait. Personne ne l'aidait jamais, ou si rarement... il avait l'habitude d'être un spectacle permanent, comme un oiseau en cage dont on observe les mouvements, et que l'on torture pour voir les réactions et pour profiter du fait qu'il ne pourra pas se défendre.

Oui, il est paralysé. Pour l'instant. Elle compte bien lancer, à un moment ou à un autre, l'enervatum qui lui rendra sa liberté de mouvement. Pas de suite. Quand elle leur aura glissé entre les lèvres quelques gouttes des potions de confusion de Malcolm. Et qu'ils seront dans l'ombre, à la lisière de la forêt. Si possible habillés. Elle sourit, goutant à la sensation des muscles tirant sur sa bouche d'une manière différente. La remarque du jeune homme n'est pas stupide mais, cela crève les yeux, il manque de second degré. Il mérite de tousser un peu. Beaucoup. Mais pas parce qu'il sait ou non manier sa baguette. Elle ne compte pas passer la fin de la nuit là dessus, elle sent que ça serait comme se battre dans de l'eau. Inutile et fatiguant.

Il y a des signes qui ne trompent pas. Le jeune homme semble presque honteux d'avoir osé parler. Ce n'est pas la première fois que ce genre de mésaventure lui arrive. Il en a l'habitude, il le lui a dit. Elle devine que ce n'est pas que du froid. Elle tente de détendre l'atmosphère avec de la gentillesse et un trait d'humour, seulement, cela ne fait qu'ajouter à la gêne du jeune homme. Elle l'observe gigoter. Toujours sans se saisir des habits, disponibles et préparés pour lui. Elle tente une autre technique, jouer de manière détendue de sa timidité pour le forcer à se rebeller. Un tout petit acte de rébellion, juste reprendre un bout de dignité. C'est déjà pas mal non ? Pendant un moment, elle pense que c'est sur le point d'échouer. Skylar a l'air d'avoir besoin d'y réfléchir. Beaucoup. Avant de se décider à enfiler au moins la chemise et le pantalon, juste de quoi être décent et un tantinet plus chaud. Le reste ? Il l'étala sur le corps comateux du serpentard. Ce garçon était gentil. Lisbeth se demande sérieusement où est la frontière entre la gentillesse et la bêtise. Ou peut-être ne sait-il juste pas penser un peu à lui même ? Elle aurait pu s'attendre à la question qui allait suivre. Elle répond en commençant à farfouiller dans les poches de son manteau.

Parce qu'il y a des moments où on ne peut pas se contenter de laisser faire.

Elle se dit qu'ils ont eu de la chance qu'elle ne les a que stupéfixiés. Après plusieurs poches vides, elle finit par tomber sur ce qu'elle cherche, une petite fiole transparente, scellée magiquement, contenant un liquide bleuté. Elle explique à Skylar, pour ne pas qu'il tente de l'en empêcher en pensant que la bande de brutes risque quoi que ce soit. Pour ne pas le traumatiser d'avantage par des choses inattendues et autres émotions fortes du genre.

Ce délicieux breuvage est une potion de confusion et le plan est le suivant : je vais leur en donner quelques goutes chacun, puis on s'éloignera un peu et je les réveille pour qu'ils ne meurent pas de froid. Quand ils seront partis, tu m'expliqueras pourquoi tu n'es pas dans un lit, rideaux fermés, en pyjama. Ça te parait correct ?

Il doit y avoir une bonne raison à ça. Si il n'a vraiment nulle part où aller, elle pourra toujours l'inviter à aller avec elle jusqu'à Pré-au-Lard, histoire de se réchauffer un peu et de boire une boisson chaude. Il n'y a pas grand chose d'encore actif à cette heure-ci, mais elle est persuadée de pouvoir faire ouvrir l'Auberge. Sinon, il y a toujours la possibilité d'invoquer des sacs de couchages et de trouver une jolie clairière. Oui, c'est une bonne idée. La nuit est vraiment belle ce soir. Tenter quoi que ce soit avec lui aujourd'hui serait prématuré. Elle sait se montrer patiente. Elle a tout son temps.

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« Il ne reste que mon sang. Prenez-le. Mais ne me faites pas souffrir plus longtemps. » Marie Antoinette

La question de Skylar n'était pas une tentative désespérée de conversation. Il se demandait réellement pourquoi quelqu'un aurait envie de l'aider, lui qui ne recevait quasiment jamais de gentillesse de la part de qui que ce soit. Ca lui manquait la gentillesse. Alors parfois, il se montrait gentil avec lui même. Il se berçait doucement et se chantait la chanson que sa maman lui fredonnait avant qu'il s'endorme, il y a trèèèès très longtemps. Il ne l'avait jamais oubliée. Ni sa maman, ni la chanson.
-Parce qu'il y a des moments où on ne peut pas se contenter de laisser faire.
Le jeune sorcier ne répondit pas. Peut-être n'y avait-il rien à dire. Il ne savait pas trop. Tous les jours ou presque, il voyait des personnes se faire embêter et qui ne se laissaient pas faire. Ces gens là avaient de l'assurance, de la crédibilité. Skylar lui, n'avait rien de tout cela. Il avait tenté, maladroitement, de les imiter. Le résultat fut qu'il avait dû passer une semaine enfermé dans les cachots, hormis durant les heures de cours. Alors non... Skylar ne pouvait QUE se contenter de se laisser faire. Il avait lu, du temps où il vivait encore parmi les moldus, une fable d'un Monsieur LaFontaine durant un cours de français. Elle parlait d'un loup et d'un agneau, et le phrase La raison du plus fort est toujours la meilleure l'avait profondément marqué. Cette phrase seule résumait tout. Elle expliquait les raisons des misères du petit Micelli. Il était l'agneau, les autres étaient les loups. Ils étaient les plus fort. Qu'ils aient tort ou non, ils avaient raison.
Il observa Timothy chercher quelque chose dans ses poches, et se demanda de quoi il pouvait bien s'agir. Quelques secondes plus tard, il obtint sa réponse : une petite fiole contenant un liquide bleuté. Skylar avait beau être fort en tout - ce n'est pas comme s'il n'avait pas du tout de temps pour étudier ! -, des potions de cette couleur n'étaient pas rares et il ne pouvait l'associer à une potion plus qu'à une autre. Pour cela, il aurait eut besoin de la sentir. Allait-il devoir boire cette potion ?
-Ce délicieux breuvage est une potion de confusion et le plan est le suivant : je vais leur en donner quelques gouttes chacun, puis on s'éloignera un peu et je les réveille pour qu'ils ne meurent pas de froid. Quand ils seront partis, tu m'expliqueras pourquoi tu n'es pas dans un lit, rideaux fermés, en pyjama. Ça te parait correct ?
Le petit brun hocha la tête, signe qu'il avait bien tout compris. Puis il se réfugia derrière le beau jeune homme pour ne pas être vu, comme s'il craignait que la potion ne les réveille quand même avant que son sauveur et lui n'aient le temps de partir. Tout se passa correctement cependant. Timothy leur glissa quelques gouttes de potion entre leurs lèvres, tel que prévu, et entraîna le Poufsouffle plus loin avant de les réveiller. Mais même là, alors que personne ne pouvait les voir et qu'ils ne se souvenaient sans doute même pas d'être venu l'attaquer, Skylar avait peur. Si peur même, qu'il grimpa dans un arbre et s'accrocha aussi fort à sa branche qu'un enfant se serait accroché à son doudou. Il resta ainsi, tel un panda bienheureux sur sa branche, durant quelques minutes. Les éclats de voix s'estompèrent, mais Skylar n'était pas sûr....
-I..Ils sont partis ? Ils me cherchent ? Je vais avoir des ennuis ?
Que les craintes du petit bouclé soient fondées ou non, Timothy lui fit toutefois signe de descendre. Peut-être pensait-il que si la horde de Serpentards se souvenaient d'assez de choses malgré tout pour revenir à la charge, il pourrait s'interposer. Mais Skylar ne le voudrait pas. Il ne voulait pas que quelqu'un se sente obligé de le protéger. Il ne voulait causer d'ennuis à personne...
Il obéit néanmoins au beau brun et descendit de son perchoir. Après tout, il avait toujours une explication à lui fournir tel qu'il le lui avait demandé avant de leur administrer la potion... Mais le Poufsouffle ne savait pas trop par où commencer. Il ne parlait jamais de ce genre de chose, à personne. Il s'y essaya néanmoins. Les bras croisés derrière son dos, se balançant d'avant en arrière d'un air embêté, il expliqua donc.
-Je n'ai pas le droit de rentrer... Je dois dormir ici.
Telle était son explication. Tout tenait en une phrase, et alors qu'il aurait probablement dû développé, Skylar essayait d'en dire le moins possible. Il n'avait pas le droit de rentrer, tel était les ordres de ses camarades de chambre. Il devait dormir dehors, en caleçon, ce qui signifiait qu'il aurait tout intérêt à retirer la chemise et le pantalon du serpentard une fois le gentil monsieur parti. Sinon il aurait encore plus de problème. Il devrait dormir tout nu la nuit suivante !!!

Skylar semble réfléchir, en silence, à la raison de son intervention. Elle a dit la vérité. Lisbeth a une drôle de conception de l'honnêteté. Elle donne toujours un bout de faux avec le vrai. Ici, ses paroles étaient vraies, mais son apparence est trompeuse. Quoi que ? Ce n'est pas comme si elle avait pris du polynectare. Cette image changeante est dans sa nature. Bon, elle ne lui a pas donné son vrai nom. Mais elle n'allait tout de même pas lui donner un nom féminin, le pauvre était déjà assez en état de choc comme ça !

Lorsqu'elle lui annonce son plan, elle attend confirmation qu'il a bien compris avant de se mettre en action. A l'abri derrière des buissons, elle sort sa baguette et murmure pour chaque silouhette figée :

Enervatum

Lorsqu'elle se retourne vers Skylar et... Il a disparu ? Elle regarde à gauche, à droite, les sourcils froncés. Où a-t-il bien pu passer ? Un pied dans un arbre. Pas juste un pied. Skylar entier est caché entre les feuilles. Ce jeune homme est décidément bien perturbé. Elle se poste à un endroit où elle peut le voir et croise les bras sur sa poitrine... heu son torse. Cela lui fait bizarre de ne rien avoir à cet endroit là. Elle est patiente. Il finira bien par arrêter de paniquer et par redescendre. Effectivement, il finit par bafouiller ses craintes. Elle secoue la tête, mélangeant ses boucles, et lui fait signe de désescalader. Lorsqu'ils se retrouvent de nouveau tous deux sur la terre ferme, habillés, le moment est venu des explications. Elle hausse les sourcils quand il lui annonce qu'il doit dormir dehors. Doit ? Elle n'a pas envie de le pousser à en dire plus. Pas pour le moment. Pas au risque qu'il remonte dans l'arbre. Elle réfléchit un petit moment avant de se décider.

Dans ce cas, on devrait se mettre en route ! dit-elle en désignant d'un geste la direction à prendre.

Plus profondément dans la forêt. Elle enfonce l'une de ses mains dans sa poches et agite sa baguette de l'autre en incantant :

Lumos

D'un pas léger, elle commence à marcher, confiante que le jeune homme la suivra. Si elle ne peut pas le convaincre de se battre pour sa dignité et de rentrer dans son propre lit, elle peut au moins essayer de rendre sa nuit plus confortable. Elle se demande de quelle couleur elle fera apparaitre les sacs de couchage...*

*Il me semble que Dumby fait apparaître pleins de sacs de couchages quand les élèves doivent dormir dans la grande salle. Je suppose que c'est possible, même si ce n'est que pour quelques heures.

lisbeth ҩ skylar

« Il ne reste que mon sang. Prenez-le. Mais ne me faites pas souffrir plus longtemps. » Marie Antoinette

L'aveu du jeune homme intrigua peut-être le beau bouclé, mais ce dernier ne releva pas. Si un petit silence avait suivit ses paroles, il fut de courte durée puisque Timothy parvint à une conclusion que Skylar n'avait pas prévu - si tenté qu'il ait prévu quoi que ce soit.
-Dans ce cas, on devrait se mettre en route !
Et sous le regard ahurit du petit Poufsouffle, Tim se détourna, s'éclairant à la lueur d'un Lumos. Skylar aurait pu décider d'en rester là et retourner dans le parc, mais il était trop étonné pour penser de la sorte. A l'inverse, il couru derrière le grand brun, puis sautilla derrière lui.
-Non mais... mais !
Le jeune homme ne s'était pas retourné, continuant de s'enfoncer dans la forêt tandis que Skylar partait dans tous les sens.
-Je n'ai pas le droit de quitter le parc ! Je dois dormir là bas ! C'est mal, très mal de désobéir ! Pourquoi on va dans la forêt ? C'est dangereux ! Monsieur le Directeur nous l'a interdit ! Il y a des méchante bêbêtes là bas ! Dangereuses ! Vous voulez me donner à manger à un scroutt à pétard ?
Il cala finalement son pas sur celui de son nouveau compagnon, puis tira sur sa manche comme un petit enfant qui voudrait quelque chose. Et en un sens, c'était le cas. Dans l'immédiat, il était plus enfant qu'autre chose, et il souhaitait effectivement obtenir quelque chose : l'attention du bouclé.
-Maiiis heuuuu ! Je vais avoir des problèmes ! Je veux pas dormir tout nu...
Sa dernière phrase avait été dite sur un ton triste, embêté, et le simple fait d'avoir pu ne serait-ce que donner cette idée à Timothy le fit rougir de honte. Mais c'était pourtant vrai. Il ne voulait pas ça !
La forêt avait toujours fait peur à Skylar. On disait qu'elle regorgeait de créatures immondes, méchantes et qui n'auraient aucun scrupule à le manger tout vivant. Aussi chaque bruit le faisait sursauté, chaque son l'effrayait et il regardait tout autour de lui comme un chiot en détresse. Si bien que notre petit bouclé manqua même de se prendre un arbre en pleine figure ! Un nouveau bruit lui parvint, sur le côté cette fois. Faisant tout d'abord un bon sur le côté, il tourna la tête par curiosité et fut de suite attendrit par ce qui s'offrait à son regard : un bébé sombral. Skylar avait déjà lu des choses sur eux, et il savait par exemple que seul les personnes ayant déjà vu la mort pouvaient les voir. Il savait également qu'ils étaient bien souvent considéré comme démoniaque en raison de la cause pour laquelle il était possible de les voir, mais qu'ils ne l'étaient pas tant que cela en réalité.
Ce bébé sombral attira tout particulièrement le jeune Micelli. Parce que Skylar aimait de nature tous les animaux ou presque, et qu'ils les trouvaient attendrissant étant bébé, mais aussi de part la posture du petit qui était allongé. Aux yeux de Skylar, ce bébé semblait triste. Avait-il perdu sa maman ? Avait-il un papa méchant ? Etait-il rejeté de tous quand ses intentions n'avaient jamais cessé un seul instant d'être honorables ? Alors sans rien dire, le petit bouclé rejoignit le bébé sombral. Il n'avait pas peur. Il était juste triste, très triste pour lui. Il voulait l'adopter. Il fallait lui trouver un nom !
En attendant, le Poufsouffle s'allongea doucement par terre, sa tête près du souffle chaud du petit. Et tout doucement, il lui souffla.
-Ca va aller tu sais. Je suis là maintenant. Tu n'es plus tout seul !

Comme elle s'y attendait, elle entend Skylar trottiner pour la rattraper. Il a beau protester, divaguer et zig-zaguer, il la suit tout de même. Elle l'écoute tout de même et tente de comprendre la situation. Pour une raison ou une autre, il doit dormir dans le parc. En slip. Au lieu de prendre une batte, il prend ça comme la parole sacrée de Merlin. Ca la dépasse vraiment. Soit. Dangereux ? Il n'a même pas idée d'à quel point. Quelle tente ferait-il en apprenant que la créature la plus dangeureuse à des lieues à la ronde, il l'avait à côté de lui ?

Les scroutts à pétards ne sont pas vraiment mes animaux favoris... Tu fais vraiment toujours tout ce qu'on te dit ?

Il doit bien y avoir moyen de tirer ça à son avantage. Seulement, elle n'est pas sûre du tout qu'il est capable de lui fournir son genre d'avantage à elle. Elle sent qu'il tire sur la manche de son manteau et se retourne, la baguette toujours éclairée dans sa main. Elle est un peu énervée, il faut bien l'admettre. Elle commence à se demander ce qu'elle aurait pu faire de sa soirée si elle n'avait pas volé à son secours. Un tas de choses en fait ! Il se plaint, pour ne pas changer. Dormir tout nu ? Elle hausse un sourcil. Elle ne voit pas où est le soucis exactement. Elle ne voit pas comment on est supposé dormir autrement. Elle réajuste son vêtement en demandant :

Et ? Qu'est-ce que ça a avoir avec ma manche ?

La nuit est belle et elle a envie de regarder les étoiles. Elle se demande si elle devra les observer seule. Une branche qui craque lui fait tourner la tête. Un petit équidé, squelettique, sombre et ailé, se tient non loin d'elle. Elle pense passer son chemin mais Skylar ne semble pas du même avis. Lisbeth l'observe s'éloigner et s'allonger aux côtés de l'animal. Tête à tête. Bon et bien, il a de la compagnie, non ? Elle ne s'étonne qu'à moitié qu'il soit capable de le voir. Ils vivent dans une époque troublée. Elle sourit, un peu forcée.

Bon, j'ai signé pour un sauvetage héroïque pas pour une garde d'enfant. Porte toi bien !

Elle, sa baguette, sa lumière et sa petite tête séduisante s'enfoncent dans la forêt. Elle compte bien rentrer à Londres avant que le soleil ne se lève. Et puisqu'il est impossible de transplaner dans l'enceinte de Poudlard, elle devra retourner à Pré-au-Lard à pied. Qu'est-ce qu'elle ne donnerait pas pour un balais ! Elle serait déjà presqu'arrivée. Qu'il s'amuse avec son sombral et continue à grimper aux arbres. Sa patiente est trop entamée. Elle ne veut pas prendre le risque de perdre le contrôle et de laisser un cadavre trainer dans les bois. Elle a trop d'estime d'elle même pour ça.