Ludovic Descremps; Des-crem-ps, pas Descrampes ><

Dès sa naissance, Ludovic avait envie de se faire remarquer. Né un 24 Décembre, histoire de bien faire savoir à tout le monde qu'il était venu au monde, il a obligés ses pauvres parents à passer tout l'après-midi et une bonne partie de la nuit à la maternité. Autant dire que le repas de réveillon pour son anniversaire avec les cadeaux le lendemain, il a toujours adoré ça.

Mais soyons un peu plus sérieux, après tout, c'est tout de même une histoire qu'il faut raconter, pas une blague.

L'enfance de Ludovic à été des plus heureuses. Des parents aimants, de nombreux amis d'enfances, sorciers ou non. Il a été élevé dans une bonne entente avec les moldus, a toujours su que son père était sorcier et qu'il le deviendrait sans doute un jour, bref, aucune ombre au tableau.
Ce que le jeune garçon aimait particulièrement, c'était aller voir sa mère travailler. Lorsqu'il entrait dans sa boutique remplie de millions de fleurs odorantes, il avait l'impression de s'aventurer dans une forêt vierge du bout du monde. Il pouvait passer des heures à se cacher parmi les plantes à s'amuser à lancer des sorts ou faire comme s'il était un animagus. Car oui, petit, Ludovic rêvait de devenir animagus, un petit animal, pour pouvoir se faufiler partout et espionner les conversations.

Le travail de son père le passionnait moins. Il faut dire qu'il est assez difficile de trouver un intérêt dans les longs procès de magie ou des colonnes de papiers administratifs à envoyer par hibou express. Lorsqu'il lui arrivait d'aller voir son père à son bureau, Ludovic attendait sagement une heure ou deux puis s'éclipsait discrètement pour aller vagabonder dans les couloirs du ministère. Il aimait particulièrement suivre les chouettes qui transportaient les petites notes d'un bureau à un autre, se mettre en plein dans le passage des employés pressés, visiter les bureaux des affaires de magie chez moldus et puis, bien sûr, jouer avec les ascenseurs.

Vous l'aurez compris, Ludovic était un enfant survolté, toujours occupé par des dizaines de petites lubies et à la créativité débordante. Paris ne lui suffisait pas, aussi fut-il très content lorsqu'il intégra l'école de Beauxbâtons. C'était synonyme pour lui de découvertes, de nouvelles escapades et de magie bien sûr. Quand à ses parents, ils espéraient que le jeune hyperactif apprendrait enfin à ne pas utiliser ses tous nouveaux pouvoirs pour faire exploser les boites aux lettres à tout bout de champ.

La première année se passa à merveille, Ludovic s'intégrait bien, avait d'excellents résultats dans à peu prêt toutes les matières - à l'exception de l'histoire de la magie, mais qui est bon dans ce domaine ? - Il aimait particulièrement les cours de sortilèges, car, après tout, il avait toujours voulu faire comme son père et apprendre à manier une baguette plus sûrement qu'un escrimeur. C'est son empressement dans ce domaine qui provoqua un terrible accident qui fit tout basculer.

Un jour de vacances, Ludovic avait enfin réussi à entrer dans la bibliothèque privée de son père. Il y avait trouvé des tas de livres passionnants, terrifiants, bref, magiques sur des domaines si variés qu'il y avait même des bandes dessinées dans un coin. Mais ce qui intéressa le plus Ludovic ce jour là, c'était un ouvrage très complet sur "L'art subtile de la légilimencie". Il avait été écrit par un vieux mage inconnu, bien des siècles plus tôt et interdit à la vente au grand public depuis prêt d'un soixantaine d'années. A l'intérieur, il trouva une méthode très détaillée et complète supposée permettre à tout sorcier d'apprendre le lancer du sort capable de faire ressortir des émotions ou des souvenirs des esprits les plus retords. Il n'en fallait pas plus pour passionner le jeune garçon qui subtilisa l'ouvrage pour l'étudier dans sa chambre.

Ludovic n'était pas idiot, il n'essaya pas de lancer le sortilège chez lui, ne serais-ce que pour ne pas se faire repérer par son père. Il attendit d'être de retour à Beauxbâtons pour s'entrainer nuit et jour, à chaque fois qu'il avait une heure de libre. Il continua longtemps, mais le sort semblait sans effets. Après plus de deux mois de sortilèges intensifs, il décida de laisser tomber. Curieusement, quelques jours plus tard il commença à ressentir les émotions ou voir surgir les souvenirs de ses camarades, sans même prononcer le sortilège. Au début, cela l'amusa, il avait enfin réussi son projet et même mieux puisqu'il n'avait pas besoin de baguette. Mais, petit à petit, les pensées de ses camarades devinrent de plus en plus limpides et nombreuses. Dès qu'il croisait quelqu'un, il ressentait aussitôt les émotions que cette personne avait à son égard, lorsqu'il pensait à quelqu'un, il lui arrivait de voir surgir des souvenirs qui n'étaient pas les siens.

Même s'il était effrayé et commençait à avoir une terrible migraine avec tout ce boucan spirituel, il cacha le problème durant un mois supplémentaire avant de faire une crise de nerfs en plein cours de potion, manquant de provoquer la plus grande intoxication à la Potion de Confusion qu'on ait connu. Il fut aussitôt emmené dans un centre de soins magiques et dut y passer de nombreux mois avant d'être à nouveau seul dans sa tête.

Après cela, il était hors de question pour lui de retourner à Beauxbâtons. Comment aurait-il réussi à suivre des cours en compagnie de gens dont il savait absolument tout. Surtout avec un groupe de jeunes sorcières dont les pensées avaient été des plus... particulières. Il parvint à le faire comprendre à son père qui fit jouer ses relations pour le faire accepter à Poudlard. Ludovic était aussi ravi qu'inquiet, l'Angleterre semblait le bout du monde pour lui, un véritable paradis, mais parviendrait-il à se faire accepter ? Après tout, les bonnes vieilles querelles Franco-anglaises ne sont pas qu'une légende.

Comme Ludovic avait manqué plus d'un an de scolarité et malgré le fait qu'il n'ait cessé d'étudier dans des livres durant sa convalescence, il fut intégré à Poudlard en première cycle, au beau milieu de l'année scolaire. Après une cérémonie du Choixpeau privée dans le bureau du directeur, il fut nommé à Serdaigle et jeté seul dans le dortoir de sa maison, loin de sa famille et ne parlant pas un mot d'anglais.

N'importe qui aurait complétement perdu ses moyens, se serait renfermé sur lui même en attendant que les vacances scolaires arrivent, mais Ludovic n'était pas comme ça. Il alla s'asseoir au beau milieu de la salle commune de sa maison et attendit. Chaque jour, il écoutait la conversation de ses camarades, s'efforçait de retenir un mot après l'autre malgré la vitesse des paroles. Les premiers temps, il fut un élève modèle, étudiant les manuels avec soin, mais ce n'était pas tant pour apprendre les sorts qui y étaient écrits, car il les connaissait déjà avec son année d'avance, que pour s'en servir comme base de traduction.

Après un certain temps, il fut enfin capable de parler à peu près l'anglais. Malgré son accent prononcé, il parvint à faire connaissance avec Jon Lakenstridge, un Poufsouffle de deux ans son cadet et Aidrian Starkweather, une Serdaigle dans sa classe. Tous deux devinrent ses meilleurs amis. Il chercha souvent à les entrainer dans des combines plus ou moins en accord avec le règlement scolaire, mais parvenait très bien à s'attirer des ennuis tout seul. Car Ludovic s'ennuyait énormément pendant les cours. Ayant déjà vu la plupart du programme de première année à Beauxbâtons et appris celui des deuxièmes années alors qu'il était en centre de soins magiques, il avait une bonne longueur d'avance. Raison pour laquelle il commença à sécher les cours. Pour passer le temps, il allait se promener dans le parc du château, parfois aux limites de la forêt interdite ou à Pré-aux-Lard lorsqu'il fut plus âgé. Il passait également beaucoup de temps à la bibliothèque, prenant sans cesse de l'avance sur le programme et donc s'ennuyant chaque année.

Lorsque vint le jour de la remise des BUSES, Ludovic était devenu un parfait britannique et bien malin celui qui aurait deviné son accent français. Ayant obtenu la note Optimal dans pratiquement toutes ses matières, il aurait put décrocher ses Aspics haut la main et avoir la possibilité de faire n'importe quel métier. Devenir aurore ou ministre de la magie... mais rien de tout ça ne l'intéressait et même si Poudlard avait été pour lui comme une seconde famille, il s'était toujours sentit comme enfermé entre les hauts murs du château. C'est pourquoi, alors que ses amis et ses camarades de promo se lançaient dans la préparation de leurs prochains examens, il décida de faire ce dont il avait toujours eut envie, partir.

Vous raconter tout ce qu'il vécu serait très long, on fait beaucoup de choses en près de quinze ans. Sachez seulement qu'au cours de ce voyage, il a été témoin de certaines choses qui l'on changées, à aussi été victime d'un sort de vieillissement qui lui a rajouté un an de plus, au point qu'aujourd'hui, il ne soit plus tout à fait le même. C'est encore peu visible, mais le simple fait qu'il ait décidé d'intégrer l'Ordre du Phénix à son retour en Angleterre est une métamorphose. Avant, il n'aurait probablement jamais décidé de faire partie d'une "armée". Autre signe, son patronus ne ressemble pas du tout à l'idée qu'on pourrait se faire de son caractère au premier coup d'oeil.

Personne ne sait pourquoi il est revenu après tout ce temps, ni pourquoi il a accepté de devenir professeur de sortilèges alors qu'il n'avait jamais été un élève modèle. Ce qu'on sait, c'est qu'il a beau être devenu un peu plus sage qu'à l'époque où il s'est fait une overdose de legilimencie, il est aussi devenu beaucoup plus excentrique. Enfin, l’excentricité est toute relative, après tout il est français.