Hello again ! - Nath&Lisbeth

Sous l'effet de l'énervement, elle avait souvent envie de faire du mal ou de se faire du bien. Parfois les deux à la fois, ce qui ne manquait pas de la rendre vraiment confuse. Comme aujourd'hui. Sa "discussion" avec Hans n'avait pas vraiment tourné comme elle l'avait espéré. Sous le coup de la colère, elle avait failli tout gâcher. S'embrouiller sévèrement avec lui signifierai perdre tous les avantages qu'il lui apportait. Le logement plutôt confortable et stable, principalement. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser libre cours à sa fantaisie avec lui. C'est pourquoi, après avoir pris une douche et revêtu une tenue confortable, une petite robe en jersey et une paire de bottes légères, elle prend la direction de la cheminée. Ses cheveux sont toujours d'un violet délavé. Un peu de poudre verte est jetée dans l'âtre et les flammes s'élèvent. Elle avance d'un pas et murmure sa destination.

La sensation de tournis s'estompe et elle regarde autour d'elle. Elle est au bon endroit, elle reconnaît l'intérieur. Elle se demande si l'habitant est présent. Peut-être qu'il a de la visite ? Elle a vu la marque sur son bras et sait qu'elle risque beaucoup en revenant ici. Surtout si elle croise un groupe de ses amis. La Confrérie et les Mangemorts ne s'entendent pas très bien, c'est le moins que l'on puisse dire. Soit. C'est une jolie fin de matinée, légèrement brumeuse, qu'on aperçoit par la fenêtre. Elle avance de quelque pas, se demandant si elle doit s'annoncer, partir explorer pour trouver quelqu'un ou simplement... Attendre.

Elle était venue ici sans véritable but, espérant juste trouver en le jeune homme un défouloir, pour qu'elle ne rentre pas à l'appartement en voulant faire exploser la tête de Hans à la batte de Quidditch comme une petite noix de coco. Elle sourit en voyant arriver Nathanael, vêtu uniquement d'un pantalon. Elle le dévora des yeux, parce qu'elle ne pouvait pas faire autrement. La marque des Ténèbres sur son bras aurait du la faire fuir. Parce qu'elle était certaine que son boss aurait bien aimé avoir une petite discussion avec un des dirigeants de la Confrérie. Une discussion où elle serait sans doute privée de sa baguette et qui ne serait pas fort plaisante pour elle. Même si elle aimait assez se prendre des coups, elle avait ses limites. Il avait l'air légèrement surpris de la voir, mais il fallait dire qu'elle était venue à l'improviste, sans s'annoncer. Il la salua cependant et elle s'approcha de lui, toujours souriante.

« Bonjour, Nath. J'espère que je ne te dérange pas. »

Elle n'aurait pas eu de remords à le déranger cela dit. Mais elle préférait qu'il n'ait rien d'autre de prévu. Elle posa son regard et une main sur son épaule pour une petite caresse ; sa peau était chaude.

« Je suis venue te tenir compagnie. Et te demander quelques conseils. » dit-elle en levant les yeux vers les siens.

Si elle ne le dérange pas, c'est absolument parfait. Elle aimerait... parler un peu. Étonnamment. Même si elle ne dirait pas non à des activités un peu plus récréatives plus tard. Qu'il trouve sa compagnie charmante est excellent pour son ego et la fait sourire plus largement. Il semble surpris, cependant, qu'elle soit venue lui demander de l'aide. C'est vrai qu'il ne doit pas avoir souvent ce genre de requête. Surtout venant de personnes connaissant son... hobby. Mais c'est précisément ça qui l'intéresse. Elle décide d'en venir directement à son problème, même si elle a un peu du mal à l'exprimer.

« Comment fais-tu le reste du temps ? » Elle lève ses yeux pour observer les siens. Moui. Ça doit être vraiment très clair pour quelqu'un qui ne voit pas forcément de quoi elle parle. « Pour paraître normal ? Pour ne pas t'en prendre à quelqu'un au mauvais moment ou au mauvais endroit ? »

Si il peut lui donner quelques trucs pour se maîtriser, elle lui en sera très reconnaissante. D'ordinaire, sa violence ne la gène pas. Elle explose et ça la calme. Tant pis pour les conséquences. Mais ces derniers temps... Plusieurs projets un peu délicats l'empêchent de procéder ainsi. Elle ne peut pas se contenter de laisser des corps traîner derrière elle. Pas n'importe lesquels en tout cas.

Elle hocha la tête lorsqu'il lui proposa de s'asseoir et de boire une tasse de café. Cela lui ferait du bien, lui éclaircirait l'esprit. Il se rendit dans la cuisine alors qu'elle observait un peu la pièce autour d'elle avant de finalement s'installer dans un fauteuil, en face de la table basse. Lorsqu'il posa les tasses sur la table, elle se pencha, élégamment, pour attraper la sienne. Le regardant entre ces cils alors qu'elle l'écoutait.

« L'habitude ? Hm. Me voilà bien avancée. »

Elle souffla sur son breuvage pour le refroidir et en profita pour réfléchir un peu. Il devait bien y avoir autre chose. Enfin, pour une fois, son don ne lui facilitait pas la tâche. Maîtriser les changements de son corps lui demandait déjà beaucoup d'énergie pour qu'en plus elle se retienne de foutre des pains aux énergumènes qui ne demandaient que ça. Elle but une gorgée de café, brûlante et revigorante.

« Le café est bon en tout cas. » Elle lui sourit. « Alors comme ça pas d'astuce ? Pas de relaxation, de yoga, de sortilège ou de potion ? »

Elle soupira et laissa son regard se balader, sur son corps puis dans le vide. Elle était dans de beaux draps si elle ne parvenait pas à se maîtriser un peu. Fuir son domicile n'était pas, à ses yeux, une solution acceptable. Surtout qu'elle aimait bien Hans. L'avait bien aimé. Quand il était d'accord de lui offrir de temps à autre un peu de son temps.

« J'ai manqué de tabasser mon colocataire l'autre jour. J'aurai aimé éviter que ça se reproduise. »

Elle se demandait si elle connaissait d'autres psychopathes auxquels elle aurait pu demander conseil. Sans doute, même si aucun nom ne lui venait à l'esprit comme ça. Il y avait Envie, mais elle n'était pas vraiment un modèle de maîtrise d'elle-même. Et en plus, Lisbeth ne pouvait pas la supporter. Colère ? Mauvaise idée. Elle avait l'impression qu'il pétait encore plus les plombs que d'habitude ces derniers temps. Orgueil ? Et pourquoi pas ? En tant que vampire, il devait avoir besoin de se maîtriser. Peut-être. Moui. En attendant, il lui demandait si il n'y avait rien qui pouvait l'aider à se défouler. Elle voyait très bien ce qu'il voulait dire et lui adressa un sourire amusé.

« Certain que tu ne peux pas m'aider ? »

Elle posa sa tasse, maintenant vide, sur la table. Une personne un peu avisée se serait dit que coucher avec quelqu'un d'autre n'était pas du tout une solution acceptable pour régler ses problèmes relationnels. Mais elle n'était pas spécialement avisée, surtout lorsqu'on touchait à ce sujet-là. De toute façon, ce n'était qu'une plaisanterie ou presque. Il avait sans doute mieux que ça à faire, aller maltraiter des moldus, par exemple. Ou une réunion avec leur grand boss au titre pompeux. Elle... Elle avait un agenda, mais il était assez souple étant donné le fait qu'il n'y avait personne au dessus d'elle. Sauf quand elle le voulait bien sûr. Elle se remit debout. Elle allait tenter une virée en balai, ça lui ferai sans doute du bien.

« Je ne vais pas t'imposer ma présence plus longtemps que nécessaire... Merci pour le café. Et si jamais il te vient l'envie de te... défouler, tu sais qui appeler. »

Elle ponctua sa phrase d'un clin d’œil. Quoi ? Déjà qu'il n'était vraiment pas désagréable à regarder, il n'était pas timide non plus, une vraie qualité selon elle. Et le fait de savoir qu'il était dangereux pour elle de le fréquenter ajoutait à la tentation. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait plus été véritablement en danger. Jouer avec le feu ? Toujours.

Ça dépendait de la façon de l'aider ? Heureusement qu'il souriait, sinon, elle se serait vraiment demandée si il avait saisi le sous entendu. Elle sourit aussi. Pour elle, il pouvait l'aider de pleins de façons différentes... Il lui dit qu'elle ne le dérangeait pas et, un moment, elle mit en doute sa décision de s'en aller. Il était tout de même vachement tentant. Mais elle était déjà assez dans la merde comme ça, sans qu'elle ne tente de régler ses problèmes relationnels en couchant. Avec quelqu'un d'autre. Quoique ? Non. Non, non, non. Aller voler, ça c'était une bonne idée. Pas aller se perdre dans les bras d'un presque inconnu avec la marque des ténèbres sur le bras. Cela lui demanda beaucoup de volonté pour ne pas rester, surtout lorsqu'il ajouta qu'elle ne le dérangeait pas, et simplement se jeter sur lui, mais elle finit par y parvenir. Il ajouta qu'il ne manquerait pas de se souvenir de sa proposition et elle lui répondit en souriant :

« J'espère bien. »

Elle pointa sa baguette sur l'âtre et le feu se mit à crépiter. Une poignée de poussière ensorcelée fut jetée dans les flammes qui devinrent vertes instantanément. Après un clin d’œil, elle entra dans la cheminée et murmura sa destination avant de disparaître.