La présence d'un ami fait parfois toute la différence { PV Zoey }

Elle lui avait écrit une lettre. Elle paraissait très troublée. Néanmoins, Lins se portait garant de lui venir en aide le plus vite possible. Il espérait qu'elle n'ait pas fait de bêtise entre-temps. Parfois, l'angoisse..la peur...le vide...la colère, peu importe, un de ces sentiments seraient une bonne excuse pour commettre l'irréparable. Mais il conservait l'espoir que ça ne se soit pas produit. Zoey était bien plus maline que ça. Il marchait, à grandes enjambées, encore et encore, le souffle entre-coupé. Elle se trouvait là, à quelques mètres de lui, derrière cette porte. Il fallait vite qu'il l'ouvre...

[Flashback]

La nuit venait de tomber. Après une longue journée de cours mouvementée, particulièrement dans la cour où l'agitation avait été à son comble et que Phoebe s'était ramassée une retenue pour avoir frappé un Serpentard devant Mr Rusard, tandis que Luka essayait de la calmer et que Lins lui tenait le bras, les élèves de Poudlars s'étaient laissés facilement tomber dans les bras de Morphée. Le château, plongé dans les Ténèbres, se laissait pénétrer par le silence progressivement. Néanmoins, depuis le parc en regardant vers la Tour de Serdaigle, on aurait pu aisément distinguer un point lumineux dans toute cette brume et cette noirceur de la nuit : Lins, dans la salle commune, lisait patiemment une lettre de sa mère.

Les missions d'Auror se montraient de plus en plus abondantes, et lorsqu'il parvenait à revenir à la maison, ils évitaient généralement de remettre le sujet sur le tapis lorsqu'ils étaient à table car c'était long et fatiguant à expliquer toutes ces aventures pour sa maman, dont le corps semblait s'user sans qu'elle ne s'en aperçoive.

Puis, alors qu'il terminait un troisième paragraphe dans la lancée de sa lettre, un cognement de bec contre la vitre devant laquelle il écrivait sur le bureau du salon retentit. Il ouvrit la fenêtre. Un grand duc blanc se dressait sur le rebord, une enveloppe à une de ses pattes. Il se contenta avec un air dédaigneux ( et tellement hautain que Lins en eut les sourcils levés tellement il n'avait jamais vu un volatile se comporter de cette façon comme s'il était né avec une petite cuillière en argent dans la bouche ) de déposer la lettre et de s'envoler aussitôt. Le jeune homme ne perdit pas de temps à ouvrir l'enveloppe, après avoir refermé la fenêtre pour ne pas laisser plus longtemps le froid d'automne s'engouffrer dans le salon. Bouche-bée, il buvait les phrases qui défilaient sous ses yeux..

[Fin du Flashback]

Il ouvrit la portée tellement fort qu'il dut certainement provoqué une rafale en entrant dans la pièce, mais d'un air déterminé et craintif, il lâcha en cherchant Zoey dans la pièce :


« Je suis là, c'est Lins ! »

Ça peut pas être si difficile que ça. Allez Zoey, reprends-toi. Tu vas pas te dégonfler, pas maintenant ! Je respire un grand coup et je rapproche mon visage du sien. Allez, j'ai déjà vu faire ça ! Ça avait l'air si facile. Mais dans la pratique c'est carrément plus compliqué. On croirait peut-être pas, mais pour moi c'est de l'inédit. Je sens mon cœur qui bat, il bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il est dans ma gorge, il résonne jusque dans mes tempes. Bon, garde ton sang froid. Je ferme les yeux. Ça va marcher tout seul. Panique pas, panique pas. Je fais glisser mes doigts sur le menton du garçon avant de poser mes lèvres contre les siennes. Et c'est à ce moment précis que la porte s'ouvre à la volée, Lins débarquant comme une balle dans la salle. Je me redresse, surprise, je ne l'attendais pas de si tôt. Lins est immobile, il me regarde avec des yeux rempli d'incompréhension. Devant moi, le corps allongé, et inerte de Lenny.

« Lins, c'est pas du tout, du tout ce que tu crois. »

Je me relève, je vais vers lui.

« Mais puisque t'es là, j'ai besoin de ta baguette ! »

Aussitôt dit, j'attrape la baguette qui est coincée dans sa poche, sans même attendre son consentement, il a l'air tellement perdu qu'il ne réagit pas de toute façon. Je me retourne vers Lenny,

« Anapneo »

Aussi tôt le garçon se met à tousser, recrachant un filet bleuâtre, quasiment violet, partout sur le sol. Je passe près d'un placard, je l'ouvre et j'attrape un lourd grimoire avant de m'approcher de Lenny.

« Ça va tu respire ?? »

Sans comprendre se qui vient de se passer il hoche la tête, je pousse un soupire de soulagement, et avant que le garçon ne puisse prononcer un seul mot je l'assomme avec le grimoire poussiéreux. Lenny est de nouveaux sur le sol, il est toujours inerte, mais il respire. Je reviens vers Lins et lui rend sa baguette en le remerciant. Puis je vais fermer la porte qu'il a laissé ouverte.

« Merci d'être venu si vite. Avant toute chose, je veux que tu sache qu'il y a une explication absolument, parfaitement et tout à fait rationnelle qui explique tout ce que tu viens de voir. Ah et, merci pour ta baguette, j'avoue que j'avais déjà vu des moldus faire ce truc, mais franchement quand t'es rentré, j'avais aucune idée de ce que je faisais, mais ne parlons plus de ça, n'en parlons même plus jamais, et si ce que tu as vu ce soir sort de cette pièce, Lins Icho, je t'annonce que ce que je te ferai subir te donnera des cauchemars jusqu'à ta mort, j'espère que c'est clair. »

Sur ces mots je commence le récit de mes aventures. Tout avait commencé ce matin. Je marchais dans les couloirs avec ma prestance naturelle, quand, à un tournant, Lenny m'est rentré dedans. Pour moi, la routine, « attention, face de rat », ou « je sais que pour les plus lents d'entre nous c'est dur de faire deux choses à la fois, mais quand même, Lenny, tu pourrai essayer de marcher, ET regarder devant toi, je te jure c'est pas si dur », bref rien qui sort de l'ordinaire. Seulement monsieur, n'a pas dû apprécier. Ceci dit j'en avait pas mal rien à faire, donc j'ai passé mon chemin pour aller en cours de potion. Lenny est un sixième année poufsouffle, et franchement je sais même pas comment je connaissais son prénom, mais c'est un habitué de la salle de colle, apparemment, salle que je ne fréquente pas, mais qui a le mérite de donner une certaine renommée.
Enfin bon ça c'est pas très important. Ce qui est important, c'est que ce petit malin, s'est cru au dessus de moi, et a voulu me jouer un petit tour rigolo. Lenny a un ami de septième année, Dan. Juste avant le déjeuner, Dan est venu devant moi, et m'a bloqué la route. Bon, de nouveau, je lui ai gentiment demandé s'il était perdu, mais celui-ci a continué de me barrer le passage, en me parlant de je ne sais quel devoir sur lequel il voulait mes conseils. Je comprenais rien, Dan ne m'avait jamais parlé avant, et là, il était venu me parler d'un truc complètement idiot. Alors au début il m'a fait le coup du « Je sais que tu es super intelligente alors j'aimerai vriament ton conseil », mais la flatterie je m'en méfie toujours un peu, personne ne flatte quelqu'un qu'il ne connait pas sans rien attendre en retour. Mais je me suis dis que c'était juste un idiot, et je l'ai à peine écouté alors qu'il me déclarait tout un paragraphe mal construit et inintéressant. J'allais finalement et simplement le pousser pour pouvoir passer, quand j'ai senti quelque chose dans mon dos, je me suis retourné pour découvrir Lenny, qui avait l'air surpris de me voir. Je l'ai regardé avec des éclair dans les yeux quand un professeur m'a interpelé. Et par manque de pot c'était Madame Chourave, professeur directeur de la maison pousfouffle. Elle voulait me voir par rapport à un travail, mais m'a également fait une remarque.

« Depuis sept ans je vous connais un peu mademoiselle Shiver, et je sais que vous savez vous montrer dûre envers vos camarades, mais je veux que cela cesse, vous devez apprendre à ne pas toujours avoir le dernier mot ! C'est une leçon que vous serez heureuse d'apprendre, vous verrez ! En attendant, je ne sais pas ce que Lenny vous a fait, mais croyez moi bien que ce conflit vient de s'arrêter, que je ne vous vois pas vous en prendre à lui Miss Shiver ! »

Ça ne m'a pas plu d'entendre ça, bien sûr, mais les deux idiots avaient déjà filé, et j'avais franchement autre chose à faire, qu'à m'occuper d'eux. Je n'y pensais même plus jusqu'à ce que je réalise que ma baguette avait disparu.
J'ai parcouru tout le château pour retrouver Lenny, je vous passe le détail de la colère qui m'avait envahie. Je l'ai enfin trouvé dans un couloir du troisième étage. Lenny est un garçon de taille moyenne, mais il est assez fin, et je n'ai eu aucun mal à l'attraper par le col et à le plaquer contre un mur. Je lui ai simplement et gentiment demandé où cette imbécile de face de rat avait mis ma baguette, et cet idiot ne faisait que rire. Et comme c'était pas ma journée, vous pouvez deviné quel professeur est passé par là à ce moment...

« Miss Shiver ! Retouchez à un seul cheveux de ce jeune homme, et c'est la colle pendant deux mois ! »

Il y a 20 minutes à peine je fulminait dans la salle. J'avais fait passé un mot à Lenny pour lui dire de venir me retrouver ici pour qu'on règle l'histoire.  Bon, faisons là courte, il est arrivé sans ma baguette, il y a eu conflit. Il a pas pu s'empêcher de toucher à tous les objets qu'il y avait dans la pièce, y compris une petite boite dans laquelle il y avait des petites billes ressemblant à des bonbons, mais qui était en réalité des armes assez rares que je connaissais de réputation, aucune idée de ce qu'elles faisaient là, mais elles y étaient. Je sais pas exactement comment notre système respiratoire marche, mais je sais que ce bonbon en empêche le fonctionnement correct. Et c'est là que j'ai commencé à paniquer. J'ai vu Lenny tomber par terre en convulsant en faisant des bruits sourds. Je pouvais pas m'en sortir seule, alors je n'ai pensé qu'à une seule personne, Lins.

J'ai griffonné rapidement un mot sur un bout de parchemin, avant de l'envoyer à sa chambre grâce à Auguste. Et je me suis retrouvé face à Lenny qui devenait tout bleu. Avec une baguette, ça aurait été si facile de régler le problème, mais je n'avais pas la mienne, et je n'étais définitivement pas compatible avec celle de Lenny, je n'arrivais à rien avec. J'en ai même cassé une lampe. Alors je me suis souvenue de ce truc que les moldus faisaient pour aider une personne à respirer...

« … et j'étais désespérée, Lins, je savais pas quoi faire ! Crois-moi j'en avais pas envie, mais Lenny devenait tout bleu ! T'imagine s'il était mort. Heureusement que t'es arrivé.  Enfin voilà l'histoire. Et maintenant je suis coincée avec cet idiot inconscient, pas de baguette, et un professeur qui est sur mon dos. Lins si on apprend ce qui s'est passé là, je suis foutue ! »

C'est vrai que tout ça se présente assez mal. Même vraiment mal. Il fallait que je ramène Lenny chez les Poufsouffles sans me faire prendre, et surtout récupérer ma baguette.

« Bon, ok, l'assommer c'était peut-être pas le mieux à faire, mais j'ai paniqué, Lins ! Imagine s'il était ressorti en courant et qu'il avait dit au professeur que je l'avais empoisonné ! J'aurai été fichu ! Non, non, le plan c'est : on le ramène en douce chez les poufsouffle, on récupère ma baguette, et on lui fait oublier cette journée... Ou alors, on le couche dans son lit l'air de rien, et demain, il pensera que tout ça n'était qu'un rêve, bon il doit avoir un bleu à la tête, mais rien que la magie ne puisse faire disparaitre ! Qu'est-ce que t'en pense, c'est pas trop mal comme plan, non.. ? »

Je peux pas trouver mieux. Pas dans cet état. Bien sûr, je pourrai le corrompre, mais il est hors de question que je m'abaisse à ça. Je soupire. C'est pas gagné.

HRP:

Je me mordille la lèvre, anxieuse. Je sais pas ce que j'aurai fait si Lins était pas arrivé. Mais c'était moins une. Lins était la meilleure personne à appeler, il arrive toujours à réfléchir dans les situations de crises. C'est vraiment un ami en or, et même si je suis une vraie peste, il est toujours là si j'ai besoin de lui.

« Merci d'être là, Lins, vraiment. Je suis désolée de t'impliquer là dedans. »

Lui dire ça c'est la moindre des choses. Mais ne passons pas trop de temps dessus, on a quelques trucs à faire. Bon, on lance un sort de confusion. Après il faut le ramener au dortoir, l'air de rien.. ça, ça va être compliqué. Je fronce les sourcils. Je ne connait aucun sort qui pourrait nous aider. Je soupire. Lins s'avance vers Lenny avec sa baguette. Je le laisse faire, il est très doué en sortilège, je ne me fais aucun soucis pour lui. Je me retourne et commence à faire les cent pas. On pourrait le déguiser, au moins pour la traversée des couloirs, comme ça personne ne nous poserai de questions, on pourrait le momifier avec du tissu, et dire que l'on a fabriqué un pantin, ou une excuse du style, mais ça ne nous aiderait pas à entrer. Ok, sinon, on dit qu'il est blessé, et on le ramène dans sa chambre, mais à ce moment là, on nous enverrai chez madame Pomfresh, et puis je n'imagine pas croiser le Professeur Chourave avec Lenny dans cet état. Très bien, On a qu'à, lui mettre des lunettes de soleil, et faire croire à tout ceux qu'on croise qu'il est conscient, et qu'il s'appuie juste sur nous...Je grogne toute seule, c'est impossible.

« Bon. Très bien, on a qu'à, le déguiser, et faire en sorte qu'il ressemble plus à un pantin inanimé qu'à un élève. Et puis, en arrivant devant la salle commune, on trouve le mot de passe, et on dit qu'il est mort de fatigue aux élèves présents dans la salle commune et on le met dans son lit, ni vu, ni connu ! … Je sais que c'est pas parfait, mais c'est la meilleure idée que j'ai eu, Lins ! »

Je le laisse prendre le temps de réfléchir, lui-aussi. Le plus important, c'est comment passer dans la salle commune. Si seulement on avait un peu de polynectar ! Et puis, si seulement on avait un allier de l'intérieur. Oh, bien sûr, j'ai mon amie Lux, mais à cette heure-ci, elle est probablement en heure de colle, il est donc fort probable qu'elle ne puisse nous être d'aucune utilité, je suis sûre que sinon, elle nous aurait aidé sans soucis. Mais là, nous sommes deux serdaigles, avec un poufsouffle inconscient et un professeur de botanique à mes trousses. Mais soudain une idée germe.

« T'as raison, Lins, on peut pas récupérer ma baguette, au contraire ! Il ne faut surtout pas que je la récupère, ça m'innocentera dans tous les cas... Parce qu'en fait, on a peut-être même pas besoin de le ramener dans sa salle commune ! Réfléchissons, des accidents arrivent tous les jours. Mettons, Lenny accepté de me rejoindre pour régler le problème, mais rien ne dit qu'il est arrivé jusqu'à moi ! Il a pu lui arrivé n'importe quoi sur le chemin, sans que je puisse être impliqué... je n'ai même pas de baguette.. par sa faute ! »

Je fronce les sourcils, tentant de me concentrer, ça peut marcher. Ça peut tout à fait marcher, pas besoin de passer par les Pousfouffle, de cette manière. Mais ça reste risqué, si une seule personne nous voit sur les lieux, on est foutus. Il faut trouver l'endroit parfait. Et mettre tout en place, mais si quelqu'un passe, on est foutu, et je ne pense pas forcément à d'autres élèves, si un professeur a le malheur de passer par là, on est foutu, et je parle même pas du concierge.

« Ok, c'est à réfléchir, mais je pense que si on pense bien le truc, ça peut carrément marcher. Mais ça me paraît plus faisable que d'aller dans leur salle commune, on attirait trop l'attention, à moins qu'il y ai un moyen de passer inaperçu, ou de s'assurer que la salle soit vide, mais là, je vois pas comment. »

Mais c'est pour ça que Lins était la meilleure personne à appeler, il voit toujours les choses d'une manière différente de la mienne, et à nous deux, c'est sûr, on va trouver un truc en béton. Enfin.. j'espère.