Take a breath, enjoy the silence → Regulus A. Black

Cela faisait bien deux semaines que les choses avaient totalement dérapée entre Sirius et moi. Tant et si bien que nous nous étions retrouvés plus d’une fois, brisant mon offre d’un seul et unique tour, d’une seule visite entre mes cuisses, pour au final ne pas résister et faire de lui un amant régulier. Bien évidemment, nul n’avait remarqué un changement dans notre relation : la moindre occasion pour se lancer des pics était bonne à prendre, notre petit jeu était au contraire devenu beaucoup plus violent, beaucoup plus virulent. Tant pis si l’on se disait des choses terribles, blessantes voir hors des frontières de l’acceptable.  Nos baisers secrets n’étaient que plus agréables, excitant. Cette fièvre qui émanait de son corps me rendait folle, cette chaleur, ses mains de joueur de Quidditch, ce torse si musclé si… je comprenais enfin ce que toutes les filles de Poudlard lui trouvaient. Il avait beaucoup de charme, savait en user… Bien évidemment, il se débrouillait aussi entre mes cuisses, mais cela était bien différent de ce que je connaissais. Ayant plus d’expérience que celui-ci, étant habituée a tout contrôler, il me faisait du bien. Une bouffée d’air frais dans mes relations habituelles.
Mes weekends restaient pour autant comble, voyant mes amants récurrents, continuant de converser avec ceux qui finiraient par l’être. Je ne perdais pas de vue mon objectif : trouver un époux avant que mes parents ne le fassent pour moi. Echappée aux projets affreux de mon frère me concernant, continuer ma mission auprès de Severus. Bref.
Ma routine habituelle.

J’avais enfin trouvé un peu de temps pour moi en après midi, nous devions être mardi, la plupart des élèves de ma maison avaient cours, les autres devaient surement trainer à droite et à gauche. Quand à moi, je m’étais isolée loin des regards, sur les bancs du terrain de Quidditch à la fin de l’entrainement de l’équipe de Serpentard. J’avais bien une ou deux heures avant que ce ne soit les rouges qui prennent le terrain pour leur entrainement. Bien évidemment je ne resterai pas pour voir Sirius suer d’un sport bien différent de celui que nous pratiquions. En vérité j’étais à la base, venue applaudir mon équipe –plus précisément Regulus-, sachant que cela faisait plaisir à mon ami. Je n’aimais pas du tout ce sport… Je ne venais jamais aux matchs, préférant profiter de l’école vide de toute âme vivante. Les fantômes ne me dérangeaient guère.
Les entrainements étaient différent. Il n’y avait que peu de spectateurs et ils s’empressaient de partir au chaud !
Moi, j’étais parfaitement installée dans les gradins, assise sur les bancs en bois. Mes jambes pliées, je regardais le paysage depuis quelques longues minutes. M’ayant roulé quelques feuilles de tantaculas de ma propre serre à fumer. Un peu de détente ne me ferait pas de mal. Mon esprit vagabondait beaucoup trop souvent dans le souvenir des soupirs de Sirius, dans la couleur profonde et noir de ses yeux. M’oubliant presque.
J’étais devenue plus froide et sèche avec Hannah, la groupie à la tête des groupies du rouge, envoyant celle-ci sur les roses le plus souvent et rapidement possible. Aspirant à autres choses de mes journées que de devoir supporter une accro au jeune homme. Je savais que parfois, elle se retrouvait à ma place. Mais je n’étais pas jalouse pour un sou : Sirius revenait toujours. Demandant toujours plus. Cela faisait de moi sa drogue personnelle.
Voilà que mon esprit dérivait toujours. Soupirant, je sortis de mon sac un livre sur la médicomagie : cette fois je me renseignais sur les potions de soins plus poussée que celle que nous voyions actuellement en cours. C’était un métier que je voulais vraiment pratiquer un jour, si je le pouvais… Mais je savais au fond que mon destin de pondeuse de sang-pur ne me le permettrait jamais…

Lisant paissiblement, ayant enfin réussi a me concentrée un tant soit peu, j’us comme un sursaut lorsque j’entendis le bois craquer dans mon dos. Claquant mon livre pour cacher la couverture et son titre, cachant sous celui-ci mon joint. Mon masque froid couvrait mon visage, hautaine, je me retournai ayant un maintien digne d’une sang pur. Une comédienne douée pour jouer le seul rôle que je connaissais.
Je me détendis lorsque je vis un visage plus que familier. Depuis que j’étais allée vers lui, compatissante, Regulus était devenu l’un de ces amis à qui l’on pouvait absolument tout dire, sans que cela ne soit répété. Je gardais tout de même quelques secrets pour moi. Surtout ceux concernant Sirius, personne ne savait. Non. Personne… Mis à part Remus… L’exception à la régle.

« Par la barbe de Merlin ! Comme tu m’as fais peur ! » Lui dis-je un grand sourire dessiné sur mon visage devenu plus souple, calme et étrangement doux. « Tu en veux ? Ou toujours pas ? » Lui demandais-je en sortant de sous mon livre ce que je fumais.
Cela n’était pas un secret pour lui : tous ceux comme nous avaient besoin de se détendre un peu. Et nous avions tous notre technique plus où moins efficace.

« Comment s’est passé l’entrainement ? » Question certes polie, mais qui ouvrirait sur une longue conversation.

L'heure avançait et il n'y avait toujours aucune trace d'un jeu correct alors que l'entrainement allait toucher à sa fin. Je soupirais pour la énième fois en une heure. Il semblerait que tout le monde était fatigué et cela expliquait donc le jeu plein de mollesse et d'ennui qui se déroulait depuis bientôt une heure. 
Je me contentais alors de me laisser porter sur mon balais, regardant les autres avec un soupçon de condescendance. Après tout que pouvais-je faire d'autre, les rappeler à l'autre ? Laissez-moi rire, premièrement je n'étais pas capitaine et deuxièmement j'étais le plus jeune. Autant aller direct au pilori et qu'on en finisse. Oui, je tenais à la vie. Non, je n'étais pas hypocrite. 
J'aurais eu beaucoup de choses à leur dire, j'avais des idées, seulement personne pour les écouter. C'était malheureusement trop souvent le cas, bienvenue dans la vie insipide de Regulus Arcturus Black. Le garçon qui se taisait.
Le capitaine annonça la fin de l'entraînement, et c'est avec soulagement que je m'empressait de descendre au sol quand je l’aperçu. Isobel, assise sur un banc à lire, pour changer.
L'ébauche d'un sourire prit place sur mes lèvres. Elle avait plus l'air perdue dans ses pensées que d'être réellement en train de lire, et je savais malheureusement à qui elle pensait bien qu'elle croit le contraire. Lui... Tout le monde n'avait yeux que pour lui de toute manière. 
Pour eux Regulus était trop coincé, trop froid et surtout beaucoup moins beau que son frère. Je ne pouvais pas vraiment démentir, évidemment que j'étais radicalement différent de mon frère ! Chez l'un l'éducation sang pur avait fait son autre tandis que l'autre devenait...un sauvage.
Je m'approchais sans bruits, me cachant derrière un de mes coéquipiers qui se demandait sûrement quelle mouche me piquait et j'arrivais soudainement derrière elle, le boit grinçant sous ma chaussure dénonçant ma position. Alors qu'elle se retournant avec surprise, j'eut le loisir d'observer toute sorte d'émotions passer sur son visage. D'abord le masque "sang pur parfait" comme je me plaisais à l'appeler, ensuite la joie. Elle avait du venir pour moi, sinon elle n'aurait jamais mis les pieds en ces lieux. Elle avait tout bonnement horreur du Quidditch, du moins c'est ce que j'avais cru comprendre.
Je lui adressais alors un sourire sincère, moi aussi j'étais content de la voir.

 « Désolé de t'avoir fait peur », feignais-je avec un rictus moqueur montrant que c'était en vérité mon intention.


Je l'observais alors qu'elle me faisait discrètement voir son joint, m'en proposant sans surprise.


«  C'est toujours non, mais bien tenté », objectais-je.


Je ne pouvais pas me permettre ce genre d'écart, je ne savais pas quel effet ça aurait sur moi et je ne voulais pas endormir mes sens. Je détestais perdre le contrôle, évidemment. Bien que pour moi ce soit hors de questions, je comprenais ses motivations. Si il y avait bien une chose pire que d'être un garçon sang pur, c'était d'être une fille sang pur. Déjà que notre opinion importait peu, les femmes étaient simplement destinées à être mariées pour former de nouvelles alliances et à enfanter. Un sort que je ne souhaitait à personne.
Une idée me passa par la tête, idée que je taisais immédiatement.
« L'entraînement a été une véritable horreur si tu veux tout savoir ! J'ai vraiment eu l'impression de m'entraîner avec une bande de petits vieux, même mon grand père est plus vif » me plaignais-je en faisant de grand gestes.


Et c'était vrai, mon grand père Arcturus avait décidément beaucoup plus d'énergie à revendre.


« Attends moi là si ça ne te dérange pas, je vais me changer et je reviens. Je fais au plus vite », annonçais-je.


Je me pressais alors dans le vestiaire et me déshabillait en vitesse. Si j'avais été pudique au départ, j'avais pris l'habitude et ne l'étais plus du tout désormais. Du moins en présence de mes coéquipiers, en présence étrangère je ne pourrais dire. Je me glissais sous la douche et accueillait avec joie l'eau chaud qui eut le mérite de détendre mes muscles endoloris. Rester assis sur un balais plus d'une heure n'avait rien de très confortable après tout. Je me savonnais, me rinçait en vitesse et j'attrapais une serviette pour me sécher. Ce que je faisais, j'attrapais ensuite mon uniforme et me changeait au plus vite.
Je sortais avec précipitation du vestiaire et la retrouvais sans surprise toujours sur le banc. Je me dirigeais alors vers la cinquième année.


«  Tu veux qu'on reste là ou qu'on aille autre part ? », demandais-je malicieusement.
Je doutais que l'idée de rester ici ne l'enchante particulièrement.

Le jeune homme venait de s’excuser pour cette malencontreuse surprise. Au ton et expression que celui-ci abordait, il était certain qu’il n’en pensait pas mot. Loin de là. Je pouvais lire en lui beaucoup plus facilement que la plupart des personnes qui l’entouraient : son propre frère ne le connaissait pas après tout.  Ils n’avaient pas cette relation presque fusionnelle que j’entretenais avec le mien, bien que depuis quelques temps je m’éloignais de celui-ci. Il me faisait du mal à attendre de moi un destin que je ne désirai pas avoir. Devais-je réellement lui obéir afin d’échapper aux Mangemorts ? Cet acte qui rendait fier n’importe lequel des parents de Sang-Purs de notre époque, n’était-il plus suffisant de se marier à une personne que l’on n’aimait pas, de faire des enfants avec et de passer le reste de sa vie en sa compagnie ? Voilà que maintenant l’on devait tuer des sorciers et des moldus pour y arriver ?
Etait-ce cela la clé du bonheur ?

Il m’observa durant quelques secondes, observant mon joint. Il refusa comme toujours. Haussant tout simplement les épaules, je ne renchéris pas sur le sujet. Je pouvais comprendre à quel point cela pouvait être difficile de se laisser aller, étant moi même particulièrement à cheval sur le control. Mais en ce moment, il n’y avait aucun visage qui pouvait me faire du mal où qui le cherchait. L’un des coéquipiers du jeune homme était partit dans les vestiaires, ainsi, je me retrouvais de nouveau seule dans les gradins du stade. Bien perchée au plus haut. Emmitouflée dans un de mes manteaux en fourrure, je ne portais pas mon uniforme, mais un long pantalon noir, ample, avec des chaussures à talons. Rien de plus simple, mais aussi de plus classe, gardant mon allure de Princesse des Sangs-purs, cet exemple que beaucoup de parents s’accordaient était à suivre. Oui, il y en avait eue des demandes de mariages pour ma main, refusant toujours celle-ci par pur besoin de contrôle.
Regulus répondit assez rapidement concernant son entrainement. Trop lent ? Ennuyeux ? Ce n’était pas les mots que j’avais pour habitude d’entendre. Etait-ce parce que leur prochain match n’était qu’autre qu’avec Poussoufle ?

« Voyons ! Arcturus est encore en pleine forme ! Tu aurais mieux de les comparer à plus réaliste ! Comme mon grand père paternel qui a un pied dans la tombe ! » Dis-je, sur une petite note d’humour. Un sourire en coin. Il était connu que les Mulciber riait facilement de ceux qui allaient les quitter. Nous n’avions pas un réel attachement les uns pour les autres, tant et si bien qu’il était étrange que mes parents s’apprécient un tant soit peu, et que mon frère ait des sentiments pour moi.

Par la suite, Regulus s’excusa pour aller se changer et enfiler quelque chose de beaucoup plus agréable et confortable. Observant la tenue de celui-ci, je pouvais me douter que le confort n’était pas de mise, tout comme le bon gout. Après tout, les uniformes étaient faits pour protéger les joueurs lors de ce jeu totalement aberrant et violent ! Qui avait eu l’esprit assez fou pour créer ce sport et le popularisé ? Sincèrement ?
De nouveau seule, je n’avais réellement pas l’esprit à mes lectures secrètes et pourtant, je savais qu’en fin d’année je devais passer le test de l’école afin de savoir si je pouvais commencer une formation spécifique lors de mon choix de cours et ainsi, devenir médicomage. Mais Sirius… encore et toujours ce brun, embrumait mon esprit, il le rendait fou. Totalement fou. Où bien était-ce le décontractant que je fumais ? Que m’importait.

Le vert et argent, frère de mon obsession, s’installa de nouveau à mes cotés, demandant poliment si je désirai aller ailleurs. En réalité, l’ailleurs était bondé d’étudiants et mon coté solitaire ne désirait pas se retrouvé entouré de têtes blondes. Non, cela fera surement l’affaire en soirée, mais pas maintenant. Je n’en avais ni le gout, ni l’envie.

« Non, il n’y a personne avant deux heures. Ce sera parfait ici, Loin de tous. » Murmurai-je. Secrètement avais-je envie de croiser ma petite drogue personnelle ? Ce fessier bien musclé ? Une gifle fusa dans mon esprit afin de le remettre en place. Non, il fallait que je le sorte de mon cerveau, de mon corps. Soupirant, je détournai mon regard bleu vers mon ami.

« Mes parents m’ont dit que les tiens avaient de grands projets pour toi… Ils veulent que tu en sois… Que vas-tu faire ? » Demandais-je au jeune homme. Ce sujet de conversation, les Mangemorts, était devenu totalement inévitable dans notre société. Inquiète pour lui, j’avais besoin de prendre de ses nouvelles. D’aider bien que j’étais dans une situation similaire.

A ma grande surprise elle préféra rester sur les gradins, je priais intérieurement pour que ça n'ait rien avoir avec le fait que les Gryffondor avait un entraînement juste après nous. Entraînement qui d'ailleurs n'allait pas tarder à commencer. Je m'installait alors plus confortablement puisque quelques instants auparavant je m'apprêtais à me lever. Je lui lançais un regard interrogateur mais n'ajoutais rien. Peut-être que le reste de Poudlard était bondé et que cela était la raison de son refus... Je préférais croire cela car en effet nous étions loin de tous, enfin à peu près.
Lorsqu'elle introduit le sujet épineux de mon avenir, je tiquais. Non je n'avais pas tellement envie d'en parler mais je pense que malgré tout j'en avais besoin. L'idée que j'allais me retrouver à servir un être abject un fois diplômé de Poudlard me faisait froid dans le dos. Surtout que je savais pertinemment qu'il l'obligerais à faire des choses que je ne me pardonnerais jamais.
Je jetais un regard affolé à mon amie et prenait une grande respiration. Ce sujet avait le don de m'affoler à chaque fois, bien malgré moi.

« Hum, je ne pense pas vraiment avoir le choix. Tu doutes que si je répondais par la négative mes parents auraient des problèmes. Et personne ne veut être l'objet de sa colère... » répondais-je avec une assurance feinte, ma voix ayant des accents tremblants.

Je tripotais sans m'en rendre compte le bas de ma chemise, j'étais dans tout mes états. Après tout, à Poudlard c'était un sujet plutôt tabou et je ne m'attendais pas à être confronté à cette triste réalité aussi vite. Une raison pour laquelle j'aimais Poudlard, cela m'éloignait de tout. Bien entendu je devais perpétuellement faire bonne figure mais ici, les histoires d'obligations familiales étaient bien loin et surtout : c'était le dernier rempart qui me séparait lui. Bientôt je serais marqué, et c'est ainsi que je me retrouvais à fixer mon bras gauche, le regard lointain.

Je reprenais soudainement mes esprits, il allait falloir que je travail cette propension à la panique dés qu'on parlait de mon avenir. J'esquissais alors un sourire qui faisait définitivement forcé, histoire de rassurer mon amie. Je ne voulais pas l'inquiéter, d'ailleurs je ne voulais inquiéter personne. Je ne voulais pas paraître faible, je devais être fort et endurer tout ça. Je m'éclaircissait la voix pour reprendre contenance.

« Bon, sinon de ton côté ? Du nouveau ? », l'interrogeais-je.

Je tentais de changer de sujet, si je devais en parler ce ne serait pas ici. Pas alors qu'on pouvait me voir, je ne pouvais pas perdre le contrôle ici. Je jetais des regards furtifs aux alentours et je le vis, lui. Il venait d'entrer sur le terrain, un air impérieux scotché au visage alors qu'il s'installait sur son balais. Je n'osais pas jeter un œil du côté d'Isobel, je savais qu'elle aurait les yeux fixés sur lui et je ne pourrais pas m'empêcher d'être en colère. Et je ne voulais pas qu'elle sache que je savais, comique n'est-il pas ? Je pinçais mes lèvres et me contentais de regarder droit devant moi alors qu'il me lançait un regard mauvais. Sur ce coup-là, je le comprenais. Il devait se demander ce que je foutais là, si on m'avait envoyer ici pour espionner leur équipe, histoire de faire part de leur nouvelle tactique à mon capitaine. Bien entendu ce n'était pas mon but mais à leur yeux je n'étais rien autre qu'un emmerdeur de Serpentard. Je reportais mon attention sur la cinquième année tout en ignorant royalement celui qui me servait de frère.

« Tu veux qu'on fasse quoi du coup ? » demandais-je aimablement.

Bien que je n'avais pas très envie de rester ici à la base, je m'étais ravisé. Nous étions des indésirables ? Très bien, alors nous allions rester ici à leur grand déplaisir.

Je ne pus que remarquer sa surprise lorsque je lui indiquai que je préférai rester dans les gradins. Ne désirant pas aborder le sujet, je n’avais pas réellement envie de rejoindre la foule qui se tassait dans les couloirs de Poudlard. Le froid avait retranché la quasi totalité des étudiants intramuros. Je n’avais pas envie de devoir jouer mon rôle si parfait, où de devoir trainer dans la salle commune des Serpentard, loin de là. Alors, il me semblait que rester était la solution la plus logique. Qu’importait s’il avait des doutes sur celle-ci, s’il s’imaginait d’autres raisons totalement improbables… où au contraire, trop juste. Je n’étais pas venu pour voir le brun  rebelle de la famille. Lui, je savais que je le verrai tôt où tard, lorsqu’un petit hibou viendrait tapoté au carreau de ma fenêtre avec un petit papier m’indiquant une heure, où lorsqu’il s’emparera de mon bras en toute discrétion pour m’attirer dans un passage secret.
Si je n’avais pas été une maitre lorsqu’il s’agissait de me contrôler, physiquement, mentalement cela devenait difficile, j’aurai eue un petit sourire à cette idée. Mais ce ne fut le cas.

Lançant le sujet qui fâchait, je pus voir chez Regulus un signe de malaise, de peur. Il fixa son bras gauche que je le pris doucement entre mes mains, posant préalablement mon joint sur mon livre, me rapprochant du jeune homme. Ma prise était rassurante, douce. Je ne voulais pas qu’il panique à cette idée, il avait deux ans pour apprendre à être fort, débrouillard et surtout, oser se sortir de cette situation. En tant qu’homme, son destin pouvait plus facilement être changé.

« Un jour, quelqu’un se lèvera contre lui. Ce jour là, tout changera pour nous. » Lui dis-je afin de le rassurer sur son futur, sur le Lord qui était toujours une menace mais qui, j’en étais certaine, ne pourra durer dans le temps. Combien de peuple avait souffert de la persécution d’autres civilisations et en étaient ressortit plus fort ?
Une de mes mains lâcha le bras du vert pour se poser sur son visage et le relever en direction du mien, plongeant mon regard dans le sien. Lui souriant. Il pouvait se montrer fort, je savais qu’au fond cela n’était pas facile. Pour lui, pour tous ceux qui étaient à sa place. A notre place. Je savais que personne n’oserait s’opposer aux désirs de nos parents, faisant de la plupart des Mangemorts des adeptes, près à lui tourner le dos.

Coupant ce contact physique que beaucoup pourrait considérer comme déplacer, je repris une position plus correcte. Je me sentais plus légère, ayant soudainement moins de pression sur les épaules. Mais sachant toujours ce que je faisais, ce que je disais. Il y avait une limite entre être totalement défoncée et se sentir bien. Il retrouva ses esprits, laissant la panique derrière lui, reprenant du poil de la bête. Surement voulait-il se donner une meilleure stature, impression. Je continuais de l’observer sans détourner mon regard vers l’équipe des Gryffondor qui arrivait. Sincèrement, cela me sembla réellement difficile, mais je préférai garder toute mon attention sur le plus jeune des Black qui était dans une situation surement beaucoup plus compliquée.

« De mon coté ? » Répétais-je doucement. Voulait-il réellement savoir ? Savait-il que l’histoire était sensiblement la même ? Je repris entre mes doigts mes feuilles de Tentaculas roulée, portant rapidement celle-ci à mes lèvres, soupirant presque sous le geste las que je maitrisais depuis le temps. « Sensiblement la même chose. Rejoindre les forces du mal, trouver un époux digne de ce nom. Continuer à jouer l’objet satisfait de n’être un jouet entre les mains de mes parents avant d’être celui de mon futur époux. Que du bonheur !
Regulus me demanda alors ce que je voulais faire. Il était vrai que l’on se faisait envahir par les Gryffondor. Soupirant, je détournai le regard vers l’équipe qui lançait des regards de travers à mon ami.

« Nous avons encore quarante cinq minutes avant qu’ils ne commencent un vrai entrainement. Nous partirons pour les couloirs bondés de Poudlard à ce moment là. J’aimerai profiter encore un peu du calme du stade… » Je n’aimais pas me sentir oppressée par tous les étudiants entassés dans l’école.

Parfois je me demandais comment j'avais réussi à tenir le coup sans elle toute ces années. Elle était à peu près la seule personne qui arrivait à m'apaiser, à me faire me sentir mieux en l'espace d'un instant. Rien que de la regarder me sourire suffisait à me calmer, ce sourire... Elle cachait aux autres ce qu'elle était vraiment mais pas à moi. Elle jouait la sang pure froide et arrogante alors que c'était à l'opposé de sa personnalité. Dire qu'une fois qu'elle serait mariée à un homme sans pitié aucune, ce côté là de sa personnalité risquait de disparaître. La douce Isobel que je connaissais ne serait plus... Pourrions nous au moins nous fréquenter quand ces temps sinistres arriveront ? J'en doutais sérieusement... Peut-être en secret qui sait. Mais peut-être valait-il mieux que ce ne sois pas le cas, je savais pertinemment qu'une fois mangemort, continuer à la voir ne ferait que me rappeler douloureusement les temps où j'étais entouré et en sécurité. J'aurais sûrement besoin d'un havre de paix pour oublier toutes es choses que j'aurais faites mais je voulais pas lui imposer ça, j'étais persuadé que sa vie serait assez compliqué sans que je m'y rajoute. Surtout si elle continuait de le voir même après son mariage... Ce que je ne lui souhaitait pas, les conséquences seraient alors très lourde et elle risquerait gros. On ne trompait pas un sang pur impunément, surtout lorsque que celui-ci était un serviteur de...Voldemort.
Rien que penser son nom déclencha en moi des frissons incontrôlable. Il fallait décidément que j'arrête de penser à tout ça. Elle était l'objet de sa famille alors que je était un simple pion, notre rapprochement semblait logique. Il semblait normal que nous soyons devenu amis, comme dans l'ordre des choses et l'idée de la perdre un jour me désespérait. Si seulement une personne se dressait contre lui... J'aurais aimé avoir le même espoir fou mais j'avais toujours été quelqu'un de plutôt pessimiste, ou réaliste comme j'aimais à le rectifier. De telles pensées étaient bien trop souvent vaines pour que je me mette à moi aussi espérer.
Après tout, peut-être que Sirius n'était pas une mauvaise chose pour elle. Si il annulait ses fiançailles avec la Greengrass et demandait la main d'Isobel alors peut-être que les choses prendrait un meilleur tournant pour elle. Mais tout cela semblait compromis. Tout d'abord on annulait pas des fiançailles comme bon nous chantait, ensuite il revenait aux parents de choisir le prétendant pour sa progéniture et enfin tout les deux étaient bien trop fiers pour ne serait-ce qu'envisager avoir des sentiments l'un pour l'autre. A leur yeux, il ne s'agissait que d'attirance physique mais je voyais bien qu'il s'agissait de plus que ça. Infiniment plus, du moins je me plaisais à le penser. Etais-je à ce point désespéré pour espérer qu'elle se retrouve à épouser mon propre frère ? Ce frère pour lequel je ressentais tant d’aversion... Peut-être bien. J'étais perdu depuis si longtemps dans mes pensées que je ne lui avais toujours pas répondu, le regard perdu dans le vide et les mains toujours crispées sur le pan de ma chemise. Non seulement j'allais finir par abîmer mon uniforme mais j'allais aussi finir pas me rendre malade à se rythme là. Surtout avec ses rides d’inquiétude qui barraient mon front, il fallait absolument que je me reprenne.

« C'est vrai que c'est plutôt calme par ici. Si on fait abstraction de ces abrutis de Gryffondor, bien entendu. » répondis-je avec une voix que je voulais assurée.

Nous avions encore quarante-cinq minutes devant nous donc. Je les observais distraitement voltiger sur leur balais, il était vrai que le Potter ne se débrouillait pas trop mal même si il m'en coûtait de l'admettre. Je faisais néanmoins tout pour ne pas croiser son regard et je savais qu'il en faisais de même. Des fois j'enviais la relation qu'Isobel avait avec son frère, j'en étais même jaloux à vrai dire.

« Tu crois que tout est perdu pour nous ? » demandais-je amer sans toutefois détourner mes yeux du terrains et de ses joueurs.

Tout ce que nous faisions, nous le faisions pour ne pas décevoir nos proches, à tel point que nous n'avions sûrement jamais rien qui servait uniquement nos intérêts. De véritables pantins sans âmes. Étions-nous nés maudits ? Comme sous une mauvaise étoile ? Ce qui sonnait terriblement ironique lorsque l'on portait un prénom comme le mien. Je balayais toute ces mauvaises pensées d'un geste de la main qui dû me faire passer pour un fou.

« Après tout ne pensons plus à ça. Nous aurons largement le temps de nous apitoyer sur notre sort plus tard ! » continuais-je avec un demi sourire. « Où en-es tu avec tes plantes bizarroïdes dis-moi ? »


Autant repartir sur un sujet plus joyeux et quoi de mieux pour la faire partir au quart de tour que ses plantes bien-aimées.

Regulus se perdait dans ses pensées, oubliant ma présence. Je me demandais à quoi celui-ci pouvait bien penser en regardant droit devant lui. Je fis un petit geste devant ses yeux, voyant bien que celui-ci ne servit strictement à rien. Je passais totalement inaperçue. Totalement.
Le laissant reprendre ses esprits, je portai de nouveau discrètement mon joint à mes lèvres, finissant celui-ci, le lançant un peu plus loin. Je savais qu’aucun des Gryffondor ne ferait attention à ce que je faisais. Ils étaient beaucoup trop occupés à faire leur échauffement. Ce fut seulement à ce moment que mon regard glissa sur les joueurs. Sirius venait de sortir des vestiaires des Gryffondor, tout équipé. Je l’avais observé du coin de l’œil ne serait-ce que quelques secondes. Puisque je me désintéressai de lui assez rapidement, pour prendre le livre que j’avais abandonné à mes cotés. Le posant sur mes genoux, attendant tout simplement que mon ami sorte de ses pensées. Cela ne me dérangeait pas du tout à vrai dire. Cela nous arrivait souvent de partir dans nos pensées, pour certains cette habitude devait paraître étrange, mais que m’importait !
Je patienterai, ne pouvant m’empêcher de me demander à quoi celui-ci pouvait bien penser.
Lorsqu’il revient à lui même en chassant ce qui hantait son esprit, il se tourna vers moi. Un coude appuyé sur le dossier des bancs, ma tête posée dans ma main je l’observais de mes grands yeux bleus, dont la profondeur en avait noyé plus d’un, hypnotisé jusqu’aux profondeurs parfois cruelle où charmeuse de ceux-ci.

« Ils sont tellement occupé à jouer aux sorciers volant que l’on peut facilement les oublier. » Lui répondis-je tout simplement, ne faisant ma curieuse que part la suite : « A quoi pensais-tu ? Cela semblait passionnant ! » Le taquinais-je une mimique amusée dessinée sur mon visage de porcelaine.
Je jouais si bien mon rôle de princesse des verts, que nul ne se doutait du caractère doux et bienveillant qui se cachait sous mon masque. Regulus était la troisième personne a y avoir eu accès. Mon frère, Elladora et maintenant lui. Pas même Sirius avait eu vent de celui-ci. Il devait surement se douter que je cachais quelque chose, mais n’avait pas encore chercher à le voir. Surement trop obnubilé par ce qui se cachait sous mes jupons !

Sans crier gare, le jeune Black me demanda si tout était perdu pour nous deux. Arquant un sourcil, cela me prit quelques secondes pour comprendre qu’il parlait de notre avenir à tous les deux. Un soupir las et résigné s’échappa de mes lèvres, regardant de nouveau les rouges voler sur leurs balais. Voilà encore quelque chose que je ne maitrisais pas et avait en horreur, le vol. « Tu t’en sortira. Ne t’inquiète pas. Cela est toujours plus simple pour les hommes. Après tout, tu as trois ans pour trouver une solution. D’ici là, il se peut que le Lord ait été stoppé. » Commençais-je par lui répondre. Mon avenir à moi était bien plus compliqué que cela. Moi, j’étais une femme, une pondeuse selon tous la sang-pur de notre pays et du monde… « Moi, je n’aurai jamais le choix. Il est déjà bien heureux que mes parents me laissent le choix de mon futur époux. Bien qu’il ne me reste qu’une année pour le trouver. Je serai tout de même un objet que l’on trainera au bras. A qui l’on demandera de se reproduire au moins une fois. A tenir et éduquer une maison selon les percepts de mes parents. Tu seras beaucoup plus chanceux. Ne t’en fais pas. »
Oui, il le serait. Il pourra choisir sa vie. Une fois marié ses parents ne pourront plus le forcer à quoi que ce soit. Il deviendra la nouvelle tête de sa famille, sachant tous deux que son ainé ne tiendrait jamais les engagements qu’il avait envers les siens. Le rouge et or avait crié sur les toits que jamais il n’épouserait Myria. Que jamais il ne ferait ce plaisir aux siens. Il mènerait sa vie égoïstement aux yeux de beaucoup de sang-purs, traite à son sang. Mais lui au moins sera heureux.

Lorsqu’il changea de sujet ce fut pour aborder l’un de mes favoris : mes plantes carnivore. Un grand sourire se dessina sur mes lèvres tandis que je me redressa un peu, ayant soudainement prit beaucoup plus de dynamisme. Mes yeux brillaient d’une lueur d’enfant, joyeuse, passionnée.

« Je vais avoir un optimal aux examens ! Elles sont en pleine forme, produisent un poison de grande qualité ! Pas agressive pour une mornille, elles sont bien éduquées ! Le professeur Chourave est étonné de voir que mon travail porte aussi rapidement ses fruits ! Bientôt l’on pourra faire des prélèvements pour les cours de potions ! » Il avait réussi à me faire changer de sujet et ne pas insister sur les pensées qui lui tournaient dans la tête.

Je n'avais pas oublié qu'elle était dans une position encore plus délicate que la mienne. Je ne me permettrais pas. Mais parfois je devais peut-être sembler un peu égocentrique, comme si j'étais le seul à avoir des problèmes. Je la détaillais légèrement, m'attardant sur son regard doux qui me rassurait à chaque fois. Si jamais j'arrivais à m'en sortir alors je devrais faire quelque chose pour elle également. Je ne pourrais pas me regarder dans une glace autrement. J'acquiesçais alors doucement à ses paroles réconfortantes. J'aimais bien qu'elle me regarde, ainsi je me sentais vaguement important. Cependant j'avais souvent du mal à soutenir ce même regard. Je me sentais comme sonder et je n'avais pas l'habitude. Je n'étais pas habitué à ce qu'on me prête vraiment attention, j'étais après tout le second fils, destiné à réparer les pots cassés du fils aîné qui avait déçu tout le monde. Souvent je lui voulais, énormément. Mais quand j'y réfléchissais je suppose qu'en fait je l'en enviait en quelques sortes. Lui qui avait le courage de s'opposer à nos parents pour construire son propre bonheur, lui qui se fichait du regard des autres et finirait sûrement pas être renié à l'instar d'Andromeda. Lui qui serait sûrement heureux au final alors que je suivrais le sentier tracé par mes parents bien que ça ne me satisfaisait absolument pas. Il se permettait de me juger alors que tout ce que je voulais c'était faire plaisir à tout le monde. Peut-être étais-je faible en effet. Car je ne voyais pas ce que tout cela m'apporterais au final. Eux seraient satisfaits que l'honneur des Black demeure sauf, mais moi je serais coincé à vivre une vie que je n'avais pas choisis.
Il allait vraiment falloir que j'arrête de me déprimer moi-même, comme Isobel l'a dit, j'avais encore trois ans devant moi.
Un délais quoique beaucoup trop court pour trouver une solution concrète. Parce qu'à ce moment-là je me retrouverais tout seul. Sans elle pour me remonter le moral, sans lui pour me casser les pieds car il serait sûrement partit vivre sa vie comme il l'entend. Je secouait la tête pour me remettre les idées en place, j'avais la nette tendance à trop divaguer. Je tournais de nouveau la tête vers elle qui était déjà absorbé par le sujet passionnant qu'était ses plantes. Cela eut le mérite de me faire sourire de nouveau. Peut-être devrais-je me trouver une passion moi aussi pour me sortir tout ça de la tête.

« Au final tes efforts porteront leur fruits. » argumentais-je. « Moi je n'ai toujours aucunes idées de ce que je vais bien pouvoir faire pour mes BUSES, mais après tout j'ai encore le temps hein. » continuais-je avec bonne humeur.

Peut-être que me concentré sur les sortilèges serait une bonne chose. Je devrais probablement demander l'aide du professeur actuel mais disons que je ne l'appréciais pas à outre mesure. Beaucoup trop excentrique à mes yeux et plus il avait quand agressé en quelque sorte la fiancée « provisoire » de mon frère. Qui semblait avoir pris cela à cœur bien qu'il semble décidé à ne pas épouser celle à qui il avait été promis. Des fois il était plutôt changeant je devais l'avouer, voir carrément complexe.

« Faudrait que je trouve une matière dans laquelle me perfectionner. J'hésite entre DCFM et Sortilège, qu'en penses-tu ? » demandais-je pensif. « Après il faudra aussi voir en fonction des options que j'aurais choisies. Je prendrais sûrement Runes et Arithmancie. C'est ce qui m'a l'air le plus intéressant pour le moment. » continuais-je sur ma lancée.

J'aimais bien la botanique mais sans plus, alors je devais avouer que j'avais du mal à la suivre des fois quand elle se lançait dans des monologues passionnés sur ses plantes et la façon dont elle s'en occupait. Sur leur vertus et leur caractéristiques spécifiques. Mais je n'osais pas l'interrompre car elle semblait si heureuse d'en parler. Elle avait une passion et c'était tout à son honneur, d'autant plus qu'elle était doué dans ce qu'elle faisait.
Je tentais d'ignorer le joint sur lequel elle continuais de tirer de temps en temps, j'étais parfois un peu trop coincé mais heureusement elle ne semblait jamais m'en vouloir

Bien évidemment, je ne voulais pas que le jeune homme ne s’apitoie sur mon sort. Celui-ci n’en valait pas la peine, je m’étais déjà résolue à vivre dans un monde qui n’était pas fait pour moi. Et je n’avais toujours pas trouvé la motivation, le courage et surtout le cran de m’opposer aux miens. Comme beaucoup je savais que cela ne se produirait jamais.
Il me détailla, semblant penser que je ne le remarquerai pas. Il avait tord. J’avais un 6éme sens pour ce genre de regards, habituée à les supporter et parer dans ma tenue de petite princesse. Bien évidemment, ici la circonstance était différente.
L’on parlait de mes plantes, de la réussite que cela était pour moi et mes études. Il m’avoua qu’il ne savait toujours pas ce qu’il présentera à ses B.U.S.E.S, qu’il avait certes encore le temps, mais qu’il hésitait encore. Me demandant conseil vis à vis de ses possibilités, je ne pus m’empêcher de sourire. Préférant d’abord répondre sur le sujet de mes plantes.

« Ce ne sont pas des efforts pour moi ! Mais plutôt une passion ! Que ce soit chez moi où ici, j’aime toujours autant m’occuper des plantes, je trouve ca relaxant… Et d’un côté je serai apte à créer mes propres remèdes par la suite ! Qui sait, écrire un livre sur la botanique lors de mes heures perdues ! » Avoir une serre serait aussi l’une des seules activités que mon futur époux ne pourrait me refuser : s’occuper de plantes était une activité féminine, elle permettait aux femmes de s’épanouir, de s’occuper la journée et de décorer leur intérieur. La plupart des hommes n’osaient jamais refuser cette activité.
Rapidement Regulus réfléchit aux nombreuses possibilités de choix de cours. Il hésitait entre la défense contre les forces du mals ainsi que sortilège. Personnellement j’avais pris Potion, Métamorphose, Sortilège, Botanique, Soin aux créatures magiques et malgré moi Défense… Un cours dans lequel je n’excellais pas du tout !
Je n’avais pas pour autant abandonner certains cours comme l’histoire de la magie, mais qu’importait !

« Prends les deux ! Avec les options que tu désires ! Personnellement j’aime beaucoup soins aux créatures magiques ! Certes, il y a quelques activités peu réjouissante, mais l’on apprendre des choses étonnantes sur les caractéristiques magique de tel crin où tel bave d’anima ! » J’avais envie de sauver des vies et j’avais une réelle soif de connaissance. Passant une grande partie de mon temps libre à Poudlard à réviser, m’entrainer aux sorts, à la métamorphose et aux filtres et pommades de soins. Mes weekends sonnaient autrement.
Depuis que j’avais Sirius dans mes conquêtes, mes révisions en pâtissaient, devant à présent lire à table lors des repas et faire mes devoirs entres deux cours ! Je m’en sortais, mes notes restaient les mêmes, mais je devais restée concentrer sur mes études… Oublier mon avenir déjà tracé.

Ayant décidé de le taquiner, je fis un petit sourire en coin, sachant pertinemment qu’il n’appréciait guère mes petites habitudes de fumette. Ce n’était pas souvent, et jamais bien fort. Cela me décontractait juste, rendait mon masque plus simple à retirer. Laissait parfois résonner des rires plus vivant que ceux que l’on entendait entre les murs de notre salle commune. J’avais les yeux qui commençaient à légèrement rougir, et je pétillais d’une nouvelle énergie.

« Fabrication maison, comme toujours ! Celles-là proviennent de mes bébés Tentaculas des serres de l’école. Elles ne font pas réellement effet ! Certain que tu n’en veuilles pas ? »

Il était vrai que la cinquième année ferait une merveilleuse botaniste. Surtout lorsque l'on savait qu'elle élevait des plantes pour le plaisir et non uniquement dans un but pédagogique. Je la voyais bien écrire un livre même une fois mariée, harcelant son mari pour avoir un serre, chose qu'il ne pourrait sûrement pas lui refuser. Il fallait définitivement que je vois les choses à sa façon, elle qui ne se laissait jamais abattre et qui avait toujours l'air terriblement optimiste. Mais peut-être était-ce seulement ma vision des choses, lorsqu'on est pessimiste tel que moi, on a toujours l'impression que les autres sont d'incorrigible rêveur qui voient toujours la vie du bon côté quoi qu'il arrive. Je me faisais peut-être des illusions, mais des fois c'est ainsi que je la voyais, elle avait moins de chance que moi et pourtant ne passait pas sa vie à se plaindre comme j'avais la nette tendance à faire. Je me concentrerais sur mes études tant que j'étais à Poudlard, j'aurais largement le temps de me soucier du reste une fois rentré au manoir familial.

«  Je sais pas trop en ce qui concerne Soins aux Créatures Magiques, j'ai un intérêt limité pour ces choses-là, je préfère largement lire dessus plutôt que d'y être confronté directement... » argumentais-je. « Alors qu'en ce qui concerne la DCFM... Je sais que tu abhorre ce cours mais bon, moi ça m'intéresse, surtout que ça risque de m'être très utile plus tard. » continuais-je. « Mais tu as raison, je prendrais les deux matières plus quelques autres bien entendu. J'aurais l'air fin si je continuais seulement dans deux matières, surtout que ce ne serait pas autorisé. Je pense prendre Potions, peut-être Botanique et Astronomie pour des raisons que tu n'ignores pas. » achevais-je en faisant référence à la tradition de ma famille de donner des noms d'étoiles à ses descendants.

J'arborais un air malicieux. Ce qui était bien avec Isobel, c'est qu'on pouvait parler d'à peu près tout. Il n'y avait quasiment pas de sujets tabous ou de secrets...enfin presque. Je savais bien qu'elle me cachait des choses même si ce n'était pas mon cas mais je ne lui en voulais pas. Il y avait certaines choses que je n'avais pas besoin de savoir et chacun avait le droit d'avoir son « jardin » secret. Elle avait remarqué mes multiples coup d’œil en direction de son joint. Je pouvais pas m'en empêcher, c'était plus fort que moi. Certes j'étais curieux mais pouvais-je vraiment me permettre ce genre d'écart ? Alors qu'elle me le proposait une énième fois, j'haussais les épaules et m'en emparait. Je le détaillais l'espace d'un instant, regardais autour de moi pour être sûr que personne ne nous observait et tirait une latte. Je recrachais alors immédiatement la fumée en toussant bruyamment. Le goût était ignoble et j'avais faillit m'étouffer.

«  Je t'interdis de te moquer ! » m'écriais-je précipitement en lui rendant son joint. « A la réflexion vas-y, mais fait vite. » soupirais-je vaincu.

J'avais eu l'air ridicule à toussoter comme un idiot, d'ailleurs je toussais encore. Ce genre de choses n'étaient sûrement pas pour moi. En plus je ne ressentais aucuns effets, je m'étais esquinter les poumons pour rien alors !

« En plus ça n'a aucun effet... » marmonnais-je mécontent.


Ridicule, c'était le mot.

Nous continuions de discuter des cours du jeune homme. De son avenir, de ce qu’il avait envie de suivre comme études. Tout était encore flou pour le jeune homme. C’était parfaitement normal, il était habitué à faire ce que l’on attendait de lui, jamais ses parents ne lui avaient demandés d’exercer tel où tel métiers, tout ce qu’ils voulaient était qu’il devienne un Mangemort, se reproduise avec une jeune femme digne de son sang et éduque leurs enfants calquant l’éducation de ceux-ci sur celle que nous avions reçus. Bien évidemment, ce n’était pas ceux à quoi l’on aspirait. Non, loin de là. Mais avions nous d’autres choix que de refuser et de perdre les siens ? C’était ce qui finirait par arriver au frère du jeune homme.

« La Botanique est une matière vraiment passionnante ! Je t’aiderai ! Je peux même te donner les premiers cours dispensés en option durant l’été ! Nos parents ne verraient rien contre cela ! » Répondis-je enjouée, portant ce qui restait de mes feuilles à fumer à mes lèvres. J’étais devenue beaucoup plus souriante, calme et enjouée. Parler de plantes, il n’y avait que cela qui me plaisait, me détendait à un point que je ne pouvais me l’imaginer. Ou bien était-ce juste ce que j’avais fumé ?

Regulus finit par me détailler quelques secondes, finissant par accepter que je lui donne mon petit décontractant, le portant à ses lèvres il prit une bouffée de celui-ci. Toussant bruyamment par la suite. Le brun tenta de m’interdire de rire, en vain, puisque je pouffais sans pouvoir me retenir ! Finissant par abandonner, j’us l’autorisation de rire aux éclats. Chose que je fis sans me faire priée ! Mon rire était bien loin de ceux que l’on pouvait entendre dans les couloirs de Poudlard lorsque j’étais en compagnie des autres Serpentard. En réalité, l’on ne m’entendait que rarement rire. Et pourtant, je savais que celui-ci était doux, joyeux et surement bien plus charmeur que je ne voulais me l’avouer ! Je faillis perdre l’équilibre sous mes rires incontrôlables. Mais tient bon !
Bien qu’il toussa et m’ait rendu le fameux joint, il me demanda d’essayer de nouveau. Sous mes rires qui ne se stoppaient, je lui tendis de nouveau le petit bout qu’il nous restait. Regulus tenta de nouveau l’expérience.

Il m’avoua que cela n’avait aucun effet, il avait marmonné tandis que moi je ne pouvais empêcher mes rires de quitter mes lèvres. J’avais totalement oublié la présence des Gryffondor dans le stade, tant je m’amusais. Ce fut la voix de Sirius qui me ramena à la triste réalité. Posant une main sur ma bouche, je tentais toujours de maitriser mon rire. Le calmant un tant soit peu, étouffant celui-ci au plus possible. Je n’écoutais que d’une oreille discrète les remontrances de Sirius qui tenait de rabaisser de nouveau son frère. Je faisais tout pour ne pas le regarder. J’étais dans un état pas possible, et il n’avait pas besoin de découvrir cette facette de ma personnalité.
Je finis par retirer la main de mes lèvres, mordillant l’inférieure pour tenter de me calmer. Mauvaise habitude que Sirius connaissait bien et avait rapidement associée celle-ci a une perte de contrôle. Lorsqu’il s’éloigna de nous, je pris la parole : « Quel rabat-joie celui-là ! » Marmonnais-je, boudeuse.

Faisant fit des paroles du jeune homme je tendis les mains vers Regulus, un sourire se dessina sur mon visage : « Ca ne te fait peut-être pas encore effet, mais ca va venir ! Aide moi à me relever ! Je n’y arriverai pas toute seule ! » Ce qui n’était pas faux lorsque l’on voyait la couleur bleuté de mes yeux qui se parsemaient de roses, effet secondaires des feuilles de Tentaculas. Je pouvais perdre le contrôle de mon don bien trop rapidement avec celle-ci !