Une invasion aussi est parfois source de rencontres II [Fini]

Ludovic entrouvrit doucement la porte qui poussa un long grincement. Certes, il existait bon nombre de sortilèges pour éviter que les vieux gongs ne produisent ce son plaintif, mais il n'y avait pas à dire; une porte qui grince c'est vraiment la classe.

Un foulard sur le nez, des gans en peau de dragon sur les mains, on aurait dit un de ces gangsters qui détournaient les trains et faisaient bailler les coffres au temps de la ruée vers l'ouest. Il entra totalement dans la pièces, armé d'un pulvérisateur de doxycide ayant déjà servis, mais toujours en bonne forme.

"Tremblez microbes", songea-t-il.

Derrière lui, la garde chasse suivait de près.

Il tira un peu sur ses gants qui n'arrêtaient pas de glisser. C'est l'inconvénient lorsqu'on a des mains si longues et fines, c'est qu'aucune paire de gants ne vous va jamais, pas même celles en dragon qui auraient pu contenir des poings de troll.

Il laissa la garde chasse passer devant tandis qu'il refermait la porte, ne laissant aucune échappatoire aux éventuels fugitifs.

— Je prends par la droite et vous par la gauche ? demanda-t-il, la voix étouffée par ce qui lui cachait la bouche.

Il commençait déjà a avoir trop chaud avec toutes ces protections, plus vite auraient-ils fini mieux ça vaudrait. Il s'approcha de la première fenêtre et tira le rideau doucement en pulvérisant du produit. L'odeur était infecte, même avec le nez couvert. Une poignée de Doxys s'écroula par terre, l'air ivres. Ludovic les poussa du pieds pour éviter de marcher dedans. C'était vraiment dégoutant.

— Il faudrait peut-être trouver un sac pour les ranger non ? demanda-t-il à sa collègue.

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Le trajet pour aller jusqu'à la salle se passa rapidement, les escaliers ayant décider d'être coopératif pour une fois.

Ludovic ouvrit la porte qui grinça sinistrement mais qui s'accordait parfaitement à l'ambiance de la situation.
Je souriais sous mon foulard, m'imaginant prenant d'assaut une banque armée de mon pulvérisateur.

— Je prends par la droite et vous par la gauche ?
Je hochais la tête pour lui signifier que j'étais d'accord alors qu'un nouveau grincement se faisait entendre signifiant qu'il avait fermé la porte. Bonne idée.

Puis il fut temps de commencer le traitement.
L'odeur était abominable mais j'avais connu pire.

Au moment même où il me suggérait de trouver un sac pour y mettre les petites fées noires, j'en faisais apparaître un du bout de ma baguette.

-je vois qu'on est sur la même longueur d'onde ! Lui dis-je dans un sourire qu'il ne pouvait pas voir.

Finalement l'invasion était moins importante que ce que j'avais craint et en peu de temps, nous en étions venu à bout. Toute les petites créatures étaient enfermées dans le sac et je finissais de vérifier si il n'y en avait plus ou si il n'y avait pas d'œuf cachés tout en ouvrant les fenêtres pour nous permettre de respirer un peu plus librement.

- Bon, je crois qu'on a réussi! Déclarais-je fier de nous, tout en ôtant mon foulard.

La garde chasse fit apparaitre un sac avant même qu'il n'ait fini de le proposer. A oui, l'apparition, il n'y avait pas pensé. Ironique pour un prof de sortilège. Dommage, il en aurait bien profité pour s’éclipser dans son bureau. Bah, il n'aurait qu'à trouver autre chose.

A deux, le travail fut vite fini, un peu trop vite peut-être, il redoutait la suite. Ludovic retira son foulard tandis que la jeune femme ouvrait les fenêtres. Elle ne semblait pas avoir pensée à vérifier le reste de l'étage, il n'allait pas l'encourager.

— Merci pour l'aide, dit-il. Ce genre de bestioles, ça n'est pas mon truc. Il ne s'étala pas dans les détails, de toute façon il n'en n'avait pas. Je ne vous invite pas à prendre un café, vous avez sûrement d'autres choses à faire et je ne voudrais pas avoir l'air de vous séquestrer.

Il retira l'un des épais gants de protection et fut surpris de la fraicheur de l'air sur sa peau. Il tendit sa main glacée vers la garde-chasse avec un sourire.

— Ravi d'avoir pu faire votre connaissance, maintenant je sais sur qui compter si j'ai un problème d'araignées mutantes.

Il indiqua le sac d'un mouvement de tête.

— Vous allez en faire quoi ? Parce que si j'étais vous je pense que je les laisserais trainer un peu au troisième étage, je suis presque sûr qu'ils viennent de là.

Il ne pouvait pas être plus délicat pour la mettre dehors. Non, ce n'était pas un mufle, mais il n'aimait pas trop qu'on le prenne au dépourvu ou qu'on mette son nez dans ses affaires. Alors autant ne prendre aucun risque.

— Je garde le pulvérisateur au cas où, finit-il en espérant que cela suffise.

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Et voilà, nous avions fini, j'allais lui proposer d'inspecter son bureau également lorsqu'il me fit bien comprendre que je n'étais pas la bienvenue.
J'avais commencé par le prendre mal mais lorsqu'il ajouta qu'il était ravi d'avoir fait ma connaissance, ma colère retomba comme le soufflet que j'avais tenté de faire dans ma jeunesse.
Il me suggéra de les relâcher au troisième étage. Je me disais que cette idée n'était pas franchement la meilleure mais que après tout, si elles revenaient par ici, cela me ferait une excuse pour le revoir.

— Je garde le pulvérisateur au cas où! Ajouta-t-il.

Ha ben non, alors...

Blasée, je décidais de sortir.

- Heu... Très bien, à bientôt pour cette sortie en forêt alors professeur! Lui dis-je avant de m'éclipser.

Je ne lui avais même pas laissé le temps de répondre me disant que au moins, il n'avait pas eut l'occasion de refuser.
je parti donc relâcher les petites créatures dans un coin du troisième étage avant de rentrer me reposer chez moi.

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