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 Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.

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Ludovic Descremps
Ludovic Descremps


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MessageSujet: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMer 26 Aoû - 19:49


 

 

 
Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
Pour courir, on n'a souvent besoin que d'un but.

Battre la mesure. Il existe mille façon de le faire. Seconde, minute, heure, claquement de doigts, frappement dans les mains, battement de coeur, clignement de paupière. Chacune avec son temps, parfois parfaitement aligné avec les lois de la terre, parfois dans un retard complet. Une heure, une minute, une seconde, mais aucune, pas même la moitié de la plus courte de ces mesure, n'aurait put être plus rapide que le talon de Ludovic qui martelait le sol, ni que ses doigts qui tambourinaient sur les bords de ses accoudoirs. Talon, talon, pouce-auriculaire, pouce-auriculaire, talon, talon. Le tout en même temps à un rythme effréné, comme si ses mains et sa jambes étaient devenues d'indépendants métronomes. Avalant les secondes, faisant valser les minutes jusqu'à broyer cette maudite heure qu'il aurait préféré ne jamais avoir à affronter.

Assis dans la salle d'attente, les sourcils arqués, les yeux braqués vers le mur, il songeait à la femme... non, pas la femme, la vermine, le reptile, la sangsue, la nuisible qu'il aurait bientôt devant lui ; cette créature inhumaine et plus terrible que les vampires qu'on appelait psychiatre. Il aurait bien voulu être capable de la faire fondre sous son regard pour en être débarrassé ou, au moins, trouver une idée pour faire croire à McGonagall qu'il était bien allé la voir. Mais depuis le temps qu'il repoussait l'échéance, il lui aurait fallut un miracle pour que l'animagus ne lui retienne pas un peu plus son salaire. Quand il songeait que désormais tout ou presque finissait dans le porte-feuille de cette profiteuse de psy... Qu'on arrête de dire que les chats ne font pas des rats !

Tête-de-fer et Coeur-de-pierre, voilà comment il s'amuserait à l'appeler maintenant - la psychiatre, pas Minerva. Si cela ne lui plaisait pas, tant pis, si cela faisait gamin, tant pis, qu'aurait-il de mieux à faire pour passer l'heure que chercher d'idiots surnoms et lancer encore ses pensées comme des pierres contre la boite close qu'était le crâne du dragon en tailleur. Tiens, un autre surnom digne d'être noté. De toute façon elle n'en saurait rien, vu qu'il avait bien l'intention de laisser sa langue où elle était ; solidement enfermée derrière ses dents serrées. Hors de question qu'il dise un mot, ah ça non. Il n'allait pas tomber dans le panneau et se mettre à nourrir cette pompe à secrets. Il avait même songé à un sort ou deux pour éviter toute bavure, mais il préférait quand même garder son mot à dire. Dans le cas contraire, allez savoir, cela aurait pu lui coûter bien plus cher qu'un secret.

Ludovic laissa un peu tranquille ses accoudoirs pour remonter légèrement sa manche et jeter un coup d'oeil à sa montre. Les aiguilles n'avaient pas l'air d'avoir bougées depuis la dernière fois qu'il avait regardé. Il porta l'objet à son oreille, le lent tic-tac marchait encore. Rabaissant les mains, il reprit son rythme, ajoutant deux doigts de vitesse à la cavalcade. Talon, talon, talon... Il attendrait encore deux minutes. Deux petites interminables minutes et il partirait sans demander son reste. Il avait déjà repéré la fenêtre sur le mur d'à côté et la porte n'était pas très loin. Il était déjà là depuis trois minutes déjà, il ne fallait pas non plus exagérer. Il était venu, resté, mais au delà de cinq minutes, même ses élèves les plus assidus n'attendaient plus qu'il commence un cours.


 

 


Dernière édition par Ludovic Descremps le Ven 11 Sep - 11:32, édité 2 fois
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Savanah Lewis
Savanah Lewis


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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeJeu 3 Sep - 16:03





Tiens, un revenant





La sorcière hocha légèrement la tête en écoutant les dires de son dernier client, notant sur un carnet les points principaux et les perspectives intéressantes que soulevait ce dernier. Il s'agissait là d'un homme haut placé dans le Ministère de la Magie de Grande-Bretagne, pris de remord il y a quelques mois par ses infractions à la justice... Quelle ironie. Cela pouvait surprendre beaucoup de personnes, mais depuis le temps, Savanah savait parfaitement que l'homme pouvait cacher plus de choses qu'il n'y paraissait, et que quelque part, ce n'était pas surprenant que celui qui semblait le plus innocent était en réalité le plus grand des voleurs. Toutes ces personnes qui avaient placé leur confiance en cet homme, toutes ces personnes qui croyaient qu'il défendait bec et ongles ses valeurs qu'il disait inébranlables, toutes ces personnes qui, déjà, le voyaient Ministre de la Magie... Comment auraient-elle réagi si seulement elles savaient que celui qu'elles prenaient pour un guide n'était en réalité qu'un voleur sans scrupules?
Ah... La crédulité... Quelque chose de passionnant à vrai dire, le fait que quelqu'un puisse croire quelqu'un d'autre sur de simples mots, des sons difformes créés par l'homme sur lesquels ne reposent qu'un sens bien incertain. Mais tel était l'être humain, crédule, naïf, cruel, et surtout, envieux. Envieux de paix, de pouvoir, de nourriture, de chance d'amour et que sais-je encore? Et prêt à tout pour avoir ce dont il désire...

Mais tout cela, Savanah le savait déjà, elle n'était pas née de la dernière pluie et son travail induisait certaines connaissances et savoirs qu'elle aurait mieux fait de taire à jamais. Mais toutes ces années à voir la vérité en face, aussi horrible et déformée soit-elle, elle avait finit par s'y faire. Et c'est pour quoi lorsque son dit client lui contait tout ce qu'il avait accompli de manière plus ou moins légale, elle ne réagissait pas, se contentant d'hocher la tête et de prendre des notes comme elle l'avait toujours fait.
Un coup d'oeil à sa montre lui révéla que l'heure du rendez-vous était depuis quelques temps terminée -et quand bien même elle ne l'aurait pas été, elle était certaine qu'il n'y aurait eut aucuns problèmes à "l'écourter"-, et elle fit partager cette dernière information avant de raccompagner l'homme à la porte, lui souhaitant bonne route tandis qu'elle observait autour d'elle si personne n'était déjà arrivé. Bien entendu, ce ne fut pas le cas, et ce fut donc après cette petit vérification qu'elle rentra dans sa propre salle, se mettant à l'aise peu à peu. Presque par réflexe, elle commença par se préparer un thé noir en chantonnant discrètement un air qui lui trottait dans la tête, puis lorsque l'eau se mit à chauffer suite à un rapide sort, la psychiatre se dirigea vers un gramophone ancien, mettant en route un disque moldu qui diffusa lentement sa musique dans la grande pièce.


Plus particulièrement, ici

Se saisissant de l'eau désormais chaude, elle en versa quelque peu dans une tasse de porcelaine très certainement hors-de-prix, avant de se diriger vers son fauteuil et de silencieusement s'y détendre quelques instants, juste la musique, l'air frais lui balayant le visage, et sa tasse de thé qui embaumait délicieusement l'endroit. Portant de temps en temps le liquide chaud à ses lèvres, il ne fallut cependant pas longtemps avant qu'elle ne se saisisse de son fidèle carnet noir ainsi que de quoi écrire pour y tracer quelques mots délicatement calligraphiés. Combien de temps resta-t-elle ainsi à écrire dans son petit carnet? Franchement, elle ne s'en rendit pas compte, mais lorsqu'elle déposa enfin le petit recueil, le disque n'était toujours par terminé, et personne ne semblait avoir frappé à sa porte. C'est ainsi que, par pure précaution, Savanah se leva de son siège, se dirigeant vers la sortie afin de voir si quelqu'un était arrivé... Et... Il fallut avouer qu'elle fut quelque peu surprise de voir qu'effectivement, quelqu'un était arrivé. Et qui plus est, cet Enseignant de Poudlard -Ludovic Descremps si elle avait bonne mémoire- qu'elle avait vu en début d'année, et qui n'était plus revenu depuis.

-Je vous souhaite le bonsoir, peut-être préfèreriez-vous rentrer au lieu de rester sur le seuil?

La brune lui adressa un léger sourire bien qu'il était flagrant qu'il était loin d'être sincère, et tint la porte jusqu'à ce que son nouveau "client" ne rentre. Après tout, ses clients, c'était comme les bêtes d'un éleveur: elle les chouchoutait, jusqu'à la fin.

-Installez vous, détendez vous... Si vous avez envie d'une boisson, faites le moi savoir. Je suis sûre que je peux vous apporter cela.




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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeVen 4 Sep - 0:48


 

 

 
Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
Pour courir, on n'a souvent besoin que d'un but.

Suspendu aux battement des secondes sur sa montre, Ludovic était déjà presque à moitié partit. Trois, deux, une. D'un bond, il quitta son fauteuil et laissa la salle d'attente derrière lui. Qu'importe ce que McGonagall en penserait, il était venu, il était resté, maintenant il en avait plus qu'assez. Pourtant, juste avant de rejoindre le couloir, il s'arrêta. Une musique venait d'attirer son attention. Il n'avait pas souvenir de l'avoir entendu à l'arrivée et tout à fait sûr que rien n'était passé en salle d'attente. A croire que l'isolation sonore était une des seules et plus grandes qualités de la psychiatre. Le français tourna la tête pour tenter d'identifier ce qu'il entendait et voir d'où cela pouvait provenir, lorsque l'air hautain de la propriétaire des lieux le fit se figer sur place. Il ne l'avait pas entendu arriver, elle.

La minute de stupeur passée, le visage du brun se renfrogna et il hésita un long moment à bel et bien passer par la fenêtre. Lentement, un pas après l'autre, il finit pourtant par approcher, comblant le reste de distance qui le séparait de la femme en quelques grandes enjambées avant de s'arrêter de nouveau. Un sourcil méfiant légèrement dressé, il scruta le visage de la vipère, l'air d'attendre qu'elle détourne le regard. Cela ne sembla pas fonctionner, mais l'ébouriffé attendit tout de même de battre des paupières pour tourner la tête vers le salon qui l'attendait. Snob, austère et sans aucun intérêt, à l'exception de quelques livres. Adressant un nouveau coup d'oeil à celle qui voulait le faire entrer, il hésita encore une seconde pour enfin passer le seuil, veillant à raser le mur pour ne pas risquer de se frotter au tailleur de la sangsue. Autant dire que la détente n'était pas à son programme.

— J'ai pas soif, grogna-t-il en prenant possession de l'espace.

En quelques instants, il fit le tour des sièges disposés avec soin dans la pièce et frôla les étagères de la petite bibliothèque, laissant discrètement glisser ses doigts sur le dos des reliures. Puis il adressa un regard écœuré au canapé logé dans un coin avant que ses yeux ne se dirigent le long du gramophone pour suivre la course folle du disque sous la pointe de l'aiguille avant de se reposer, enfin, sur la psychiatre. Le brun arqua un peu plus un sourcil, fronçant l'autre et glissa ses mains dans ses poches tandis qu'il se détournait le néant de toute pensée qui lui faisait office de gardien de cellule pour fixer le mur puis le plancher et terminer sur les livres.

— Je suis venu parce qu'on m'a retenu mon salaire, rien de plus. Je suis trop occupé pour ces idioties.


 

 


Dernière édition par Ludovic Descremps le Ven 11 Sep - 11:33, édité 1 fois
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Savanah Lewis
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeDim 6 Sep - 12:14





Tiens, un revenant





Le français sembla hésiter avant de rentrer, comme si cet acte allait engendrer milles conséquences dont il n'avait même pas idée... Ce qui était peut-être le cas au final, qui sait? Descremps semblait être un patient des plus intéressants et si jamais cela tournait au drame... Et bien cela aurait été une expérience enrichissante. Un fin sourire etira légèrement plus les levres de la psychiatre alors qu'elle suivait l'enseignant du regard, passant le plus loin d'elle pour bien évidemment tenter de l'éviter le plus possible. C'était une réaction commune, presque banale: personne n'aimait les psy. Alors elle s'y était faite depuis belle lurette, et puis à quoi bon tenter de changer cela lorsqu'il venaient d'eux même s'offrir à elle comme des bêtes s'avançant vers l'abattoir? Et puis, dans les rares cas où ils penseraient ne pas revenir, il suffisait d'un petit tour de passe-passe et d'user légèrement de ses "avantages" et voilà, le tour était joué.

Une fois que le français fut entré dans la grande pièce, Savanah referma la porte derrière elle, rentrant de cette manière elle aussi dans la salle. Il s'agissait là d'une vaste pièce, probablement un grand salon à la base, richement orné de tentures et d'un plafond peint des plus belles des manières. Quelques figures géométriques harmonieuses dans des tons complémentaires tout en restant chauds, s'accordant parfaitement à la dominante de bois aux murs et au sol, sans toutefois rendre la pièce étouffante. Et cela notamment grâce aux larges fenêtre ouvragées, très probablement rosacées par le passé, qui laissaient elles passer la lumière. Il était simple de s'imaginer ici danser il y a quelques années encore des couples de riches aristocrates venus de toute l'Angleterre sur de douces musiques classiques plus ou moins entraînantes, des ambassadeurs discuter autour de petits-fours de leurs prochains objectifs ou encore les enfants des riches qui habitaient autrefois cet endroit jouer innocemment à cache-cache en évitant leurs parents. Mais la porte bien raisonnable et l'espace tout de même correct au sol laissait à cette pièce un air de bureau, un très grand bureau certes, mais plus sérieuse, non pas comme une salle de bal... Probablement pour cette raison-ci que la sorcière avait choisi cette salle comme lieu de réunion, l'aménageant plus ou moins avec son bureau, son matériel, ses canapés et sièges, tout en gardant bibliothèques et meubles anciens.

Et c'était dans cette pièce que, régulièrement, bien des gens apeurés venaient lui parler de leur vie, de leurs problèmes, et dans cette même pièce que le bois travaillé du sol avait été lavé maintes fois du sang qui l'avait recouvert. Et ces deux raisons expliquaient donc parfaitement pourquoi, plus que n'importe où, la sorcière s'y sentait aussi bien.

-Excusez moi pour la musique, je pensais que vous ne viendriez pas.

La brune ne réagit pas lorsque son "client" lui fit pas de sa non-envie de soif, se contentant de se diriger tout simplement vers son propre siège pour y prendre place. À partir de cela, elle suivit son manège habituel, mêmes gestes, carnets en main, stylo à portée, tasse de thé posée sur la table, seul détail qui valait la peine d'être décrit: son regard restait calmement fixé sur l'enseignant qui lui rendait visite.

-Asseyez-vous, je vous en prie. dit simplement la brune, en présentant d'un geste de la main les diverses places.

Chaque fois que quelqu'un venait dans cette salle, Savanah s'assurait par quelques "moyens" que toute personne qui lui faisait face n'etait pas dénué de toute envie de lui obéir, mais étaient à l'inverse plus propice à suivre ses "ordres", et surtout, à se confier. Cela évitait ainsi... Les mauvaises surprises.

-La musique... C'est un bel art vous ne trouvez pas? Un moyen d'exprimer ses émotions, de la plus fébrile et lointaine à la plus puissante, la plus... Dominante et incontrôlable.

La sorcière se tut un instant, ecoutant avec plaisir le disque qui tournait toujours, puis, elle se reconcentra sur l'homme qui était dans la pièce, enchaînant calmement:

-Jouez vous de la musique?



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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeDim 6 Sep - 14:32


 

 

Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
Pour courir, on n'a souvent besoin que d'un but.

Le claquement sourd de la porte derrière lui et le bruit sec des talons de la femme sur le parquet firent une seconde tourner la tête du français qui prit soin de se déplacer en fonction de la psychiatre, de manière à toujours conserver exactement la même distance comme deux loups prêts à se battre en duel. A chacun ses armes, jetant un coup d'oeil sur les mains de la brune, il la vit sortir un carnet et un stylo qui, s'il avait eut de la fourrure sur le dos, lui aurait dressé le poil sur la nuque et fait montrer les crocs. Au lieu de ça, il se contenta d'un sifflement dédaigneux et prit un peu plus de distance pour aller à la fenêtre la plus éloignée qu'il put trouver. Au fond de ses poches, ses doigts reprirent leur course folle en tapant contre ses cuisses.

Ludovic examinait la vue dehors. Cherchant le meilleur itinéraire possible pour quitter la pièce en cas de besoin. Passer le rebords, tourner à gauche puis à droite et il serait assez loin pour transplaner en étant certain de ne pas se faire rattraper au dernier moment. Il ne reporta son attention sur la femme derrière lui que lorsqu'elle lui demanda de s'asseoir, mais, s'il les entendis, ses paroles passèrent à travers son esprit sans s'y arrêter car ce fut à peine s'il lui répondit par un haussement d'épaule. Il valait sans doute mieux qu'il n'ouvre pas la bouche à ce moment là car tout ce qu'il aurait put dire aurait été d'un ton très peu aimable et copieusement arrosé de jurons. La vipère poursuivit pourtant, se mettant à déblatérer toute seule au sujet de la musique. L'ébouriffé pivota sur lui-même pour lui adresser un regard noir. Que pensait-elle savoir des émotions ? Miss tête de pioche Lewis avec une âme aussi vide qu'un puits de mine. Comment un trou aurait-il put juger de la qualité d'un morceau ? Le français leva une seconde les yeux au ciel et décida de ne pas y prêter plus d'attention, reprenant le listage de ses itinéraires de sortie à la fenêtre. Répondre à ça n'aurait été qu'un gaspillage d'énergie.

— Non, lâcha-t-il pourtant. Je ne joue pas. J'ai essayé mais c'est trop lent. Apprendre, s'entrainer, ça demande trop de temps. Il se tut une seconde, soudain prit d'un doute alors que le rythme de la musique venait de changer. Je n'ai pas appris, mais... non, je ne joue pas. Je crois... Il se tut encore. Je ne sais plus.

Une merveilleuse entrée en matière, la pioche en aurait pour son argent. Tout juste dix mots et il s'emmêlait déjà les pinceaux. L'ébouriffé sortit une main de ses poches pour se frotter l'oeil et la tempe se traitant silencieusement d'abruti. Ses doigts remis à leur place, il hésita un long moment à poursuivre avant de finir par se décider à s'adresser aux carreaux à mi-mots.

— Tout le monde joue de la musique. Les musiciens, les chanteurs, les bavards, les penseurs. Le monde est une mélodie et chaque personne un instrument. Du bruit, une cacophonie... voilà ce que nous faisons, mais c'est sans importance. Il prit une seconde avant de se retourner le regard sombre et de migrer jusqu'à une autre fenêtre. Je n'aime pas votre disque, vous pouvez l'arrêter ?

A peine arrivé à sa nouvelle fenêtre, le français fit demi-tour, débutant cent pas sur le bois déjà poli du parquet.

— Et vous, Miss Lewis ? Fit-il prenant soin de grimer le nom de famille en insulte. Quelle partition jouez-vous sous votre tailleur trop serré et votre air pincé ?


 

 


Dernière édition par Ludovic Descremps le Ven 11 Sep - 11:34, édité 1 fois
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Savanah Lewis
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMer 9 Sep - 0:09





Tiens, un revenant





Ludovic semblait agité. En voila donc une de remarque pertinente, mais dans les faits, telle était la réalité. Se dirigeant nerveusement d'un bout à l'autre de la pièce en fonction de ses propres allées et venues, comme s'il tentait de se tenir à chaque instant au plus loin de la psychiatre, une réaction bien naturelle d'une bête en cage face à son ennemi. Que dis-je ? Son prédateur. Mais depuis le temps, ceci ne dérangeait plus Savanah, des comme lui elle en avait eut des tonnes, et même aujourd'hui, rares étaient ceux qui à la fin de leur "traitement" venaient lui cracher au visage. Quant à ceux qui avaient eut quelque chose à lui reprocher... Ils n'étaient désormais plus là pour faire entendre leur voix. Néanmoins, même si le français semblait éprouver un désintérêt des plus total envers sa psychiatre, il prit tout de même la peine de répondre à ses questions, non sans amertume, mais le geste était tout de même bienvenu.

Son regard intéressé fixé sur son patient actuel, la brune écouta avec attention la réponse de ce dernier, fronçant tout de même légèrement les sourcils sur la fin de sa réplique, et plus précisément, sur ses balbutiements. Sur une question aussi simple, cela pouvait paraître étrange, surtout d'entrée de jeu. Le stress pouvait jouer bien évidemment, mais rarement ce dernier affectait les patients à un niveau si poussé. Il devait donc sûrement s'agir de quelque chose d'autre... Oui mais quoi?
La psychiatre referma son carnet, le posant bien à plat sur la table ainsi que son stylo qui ne tarda pas à rejoindre le premier objet, comme pour clairement montrer ainsi à l'enseignant qu'il avait toute son attention, et que ce ne serait pas quelques vulgaires notes qui primeraient sur quelqu'un comme lui. Loin d'être rassurant, oui, certes, mais dans un sens, cela permettait à l'Envie d'être plus ouverte aux échanges, quelque chose généralement apprécié face à un effrayant psychologue. D'autant plus si le dit psychologue porte des talons hauts et un tailleur haute couture.
La Londonienne écouta attentivement l'homme continuer sa réponse, jusqu'à la fin, ce après quoi son regard passa de sa carrure fine se dessinant à contre-jour au gramophone qui tournait encore. Ne pas aimer le disque? Tiens tiens... Quels étranges goûts. Mais des plus intéressants. Toujours en silence, Savanah se leva de son siège pour aller vers l'imposante machine, enlevant le disque d'une manière bien machinale tandis qu'elle le garda en main quelques secondes, observant les reflets de la lumière sur le grand et fin disque noir.

-Oh, vous savez, je joue bien des choses... répondit-elle, l'air ailleurs. De la valse, du classique, du... tango.

La brune glissa alors le disque de musique dans une pochette adaptée, classant celle-ci ensuite dans une boîte qu'elle glissa sous la table, tapotant quelques coups sur le bois de la table basse qui portait le gramophone avant de se tourner, retournant cette fois vers son siège de départ.

-Je ne suis qu'une voix dans la foule, si l'on suit votre vision, et je doute qu'une seule voix aussi passionnée soit-elle puisse faire la différence? Quoi qu'au contraire, n'est-ce pas cela qui fait toute la différence? La "foie"? La "passion"? Après tout, une voix, plus une autre, plus encore une, cela fini par devenir... La plus belle des harmonies.

Ou la plus terrible des cacophonies.
La psychiatre s'assit à nouveau dans son siège, fixant Ludovic avant d'esquisser un discret sourire, et d'enchainer après quelques secondes de silence:

-Mais pour tout vous dire, je préfère la danse. C'est une toute autre forme d'expression, mais tout aussi passionnante vous ne croyez pas?



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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMer 9 Sep - 17:10


 

 

 
Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
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Un mouvement furtif du côté de la psychiatre alerta aussitôt le brun qui ralentit et stoppa ses va et viens. Il tourna la tête vers la jeune femme, chaque fibre de son corps tendue pour parer à toute éventualité, mais l’occlument se contenta d’aller jusqu’au gramophone pour jouer avec son disque. La musique interrompue, un imposant silence sembla s’abattre sur la pièce. Lourd et étouffant. Si bien que le brun en vint à regretter que la femme ait écouté son quasi-ordre. Bien entendu, maintenant, il était hors de question de demander à ce qu’elle remette un fond sonore, surtout juste après qu’elle l’ait enlevé. Car, avec les psychiatres plus qu’avec n’importe qui, la cohérence était de toute première importance. Il suffisait d’une seconde d’inatention, d’une hésitation ou d’un laisser-aller et ils se ruaient dessus pareils à des vautours tombant sur une charogne. Creusant du bec pour exploiter la faille, allant chercher des faiblesses où elles n’existaient pas, le tout pour en tirer des théories farfelues supposées décréter de votre niveau de responsabilité dans tout ça. Aussi, bien qu’il mourait d’envie de répondre, Ludovic tint sa langue. Grinçant des dents lorsque la psychiatre énonça une liste de styles musicaux qui lui firent plutôt penser à des danses et lui adressant un regard noir alors qu’elle essaya de changer de sujet. Il y avait quelque chose chez cette femme, en dehors du fait qu’elle soit psychiatre, qui n’inspirait aucune confiance au français, mais il ne parvenait pas à savoir de quoi il s’agissait.

— Je sais danser, répondit-il enfin, mais je ne trouve pas que ce soit particulièrement passionnant en soit. C’est une question de personne je pense. Tout dépend de qui vous choisissez comme partenaire. Le rythme et les pas sont presque toujours les mêmes, mais il y a des contextes qui font… juste danser. Le français glissa les mains dans ses poches avant de se souvenir qu’il n’avait pas pris la peine d’emporter ce qu’il cherchait. Je suis venu parce que… commença-t-il avant de prendre deux profondes inspirations pour se calmer. Je n’avais aucune raison de venir et j’aurais très bien pu ne pas le faire. Le salaire je m’en fout et j’aurais pu trouver des dizaines de raisons pour ne pas venir. Je n’ai même pas besoin de raison en soit, parce que si je n’avais pas voulu être là j’aurais juste eut à le faire comme depuis le début de l’année. Comme je le fais toujours. Mais c’est… une période compliquée pour moi et un ami m’a dit… que je ne devais pas rester seul et que je devais trouver quelqu’un à qui parler. Arrivant à la deuxième fenêtre, le français fit demi-tour en se frottant la tête. Ce qu’il y a, c’est que j’ai beau chercher je ne trouve pas. Je connais pas mal de personnes au final, dont certaines même qui ne me veulent que du bien, mais qui me dit qu’ils n’iraient pas le répéter à d’autres que ce soit pour étaler leur science, me nuire ou juste, tout bêtement, en croyant m’aider. C’est un risque que je ne peux pas prendre. Même vous, lança-t-il à la psychiatre en stoppant soudain pour lui faire face. Qui me dit que vous n’allez pas profiter de votre prétendu secret professionnel pour retourner tout ce que je dirais contre moi ? Qu’est-ce qui me le prouve en dehors de votre parole et d’une signature sur un contrat ? Rivant de nouveau les yeux sur le sol, le français reprit ses cent pas où il les avait laissés. Mais il faut que je parle à quelqu’un, sinon je vais vraiment devenir fou. Il faut que je change. C’est si étrange et pathétique n’est-ce pas ? La façon dont chaque personne fait des erreurs et essaie de les garder pour soi. Parce qu’au final tout ce que gagne celui qui tient le plus longtemps, c’est d’avoir la fierté post-mortem d’entendre dire qu’il a emporté son secret dans la tombe. Qu’est-ce que ça peut lui faire ? Il est mort. Il n’est plus rien. Et ceux qui survivent ont juste à attendre que leur tour vienne. Je ne voudrais pas être sur cette liste-là, mais on ne choisit pas toujours ces choses-là. Ou plutôt, si, ce sont toujours nos choix et c’est juste à nous de les assumer. Mais je n’y arrive pas. J’ai essayé par tous les moyens possibles, tous ceux que je connaissais, et je n’y arrive toujours pas, c’est trop… Il s’arrêta soudain, bougeant les mains comme pour mimer vers le ciel une explosion ayant son crâne pour origine.

Laissant filer un soupir, l’ébouriffé laissa retomber ses bras qui claquèrent contre ses cuisses. Il fixa un instant le plafond avant de tourner à nouveau la tête vers l’extérieur, piégé derrière les fenêtres.

— Parfois, reprit-il en fermant les yeux, je voudrais juste quelques secondes de calme. Je voudrais juste être normal. Ce n’est pas trop demandé je crois, poursuivit le brun avant d’aller appuyer ses mains contre le dossier du fauteuil. Arrêter la machine, peut-être même définitivement, j’y ai pensé souvent. Mais il y a d’autres moments, où tout semble si… extraordinaire que je pourrais faire n’importe quoi pour garder cette vie-là. Même si ça voulait dire ne jamais connaitre les petites choses simples du quotidien, finir seul, souffrir ou pire encore. Juste pour une seconde de ce bonheur. Je sais que c’est sans doute ça qui va me tuer plus vite que je ne devrais, mais chacun choisit sa façon de mourir pas vrai ?

Le français se tut, se rappelant à quel point sa dernière phrase était fausse. Il ferma à nouveau les yeux tout en baissant la tête et se pinça les paupières d’une main tandis que l’autre serra un peu plus fort le cuir sous ses doigts. Il aurait tellement voulu ne s’être pas trompé pour une fois.

— J’essaie de vous aider à m’aider, lâcha-t-il. Pour ce que ça vaut c’est déjà ça.


 

 
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Savanah Lewis
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMer 16 Sep - 0:01





Tiens, un revenant





Il ne fallut pas longtemps avant que le français ne réponde à la question de Savanah, se montrant bien plus loquace que précédemment cette fois sans toutefois oublier d'y aller de son petit commentaire. Quelque chose de précieux aux yeux de tout psychologue qui se respecte, car c'était sur les phrases personnelles que l'on pouvait trouver telle ou telle formulation dévoilant telle ou telle information sur une personne donnée. Et celles que lui offrit l'enseignant furent, aux yeux de la psychiatre, d'une très grande utilité.
Mais à vrai dire, si la sorcière ne s'était pas attendu à quelque chose, c'est que son client ne parle autant, enchainant presque immédiatement sur un autre sujet, semblant bien plus sérieux et comme inquiet que sur le sujet bien naïf de la "danse". L'homme lui confia alors la réelle raison de sa venue ici, captant l'attention de son auditrice au plus haut point. Ainsi, il venait là sous recommandation d'un ami? Et il en était venu à lui parler à elle?
Cette dernière question trouva rapidement une réponse car durant son agitation, Ludovic continua son explication en justifiant qu'il craignait que quelqu'un ne répète ce qu'il comptait lui confier. Ce dernier continua ensuite en lui avouant qu'il se devait de changer, remettant alors ses propres expériences en question, ce qui fit d'ailleurs regretter à la psychiatre qu'ils n'aient eut cette discussion après quelques visites. Peut-être aurait-elle put associer ces reproches, ou plutôt ces remarques à quelques actes ou souvenirs, mais ce ne fut absolument pas le cas alors la brune se contenta de noter ses déductions, écoutant silencieusement l'homme parler encore et encore. Pas que cela la dérangeait, au contraire, c'était même plutôt agréable comme partie de son travail, et c'est d'ailleurs pour cela que pas la moindre émotion péjorative ne déteignait sur son visage.

Puis l'autre termina, finissant sur une note plus personnelle encore, rajoutant comme pour lui-même qu'il désirait que cela se termine mais que pour rien au monde il n'en aurait terminé avec de telles pensées si c'était sacrifier une si belle partie de cette vie qu'on leur avait offert à tous. C'était une bien étrange manière de voir les choses, assez atypique bien que loin d'être surprenante. Ce genre de réactions survenait finalement assez régulièrement, certainement pas à l'échelle mondiale certes, mais dans le milieu très fermé des psychologues, certains patients souffraient de ce genre de troubles. Et vu l'agitation dont il était en proie, il n'était pas si compliqué d'en déduire que cela était loin d'être passager.

-Et bien... Je serais d'avis de penser que c'est déjà un bon départ que de se prendre en main et de vouloir changer. Il est aisé de fuir, mais il l'est beaucoup moins d'affronter la réalité. commença Savanah en se saisissant machinalement de son carnet, en caressant le cuir noir sans réellement y prêter attention. Enfin, cela vous devez vous en douter, vous n'êtes pas nés de la dernière pluie et si vous êtes venus ce n'est pas pour m'entendre commenter vos réussites sans interruptions si j'ai bien compris.

Elle fit une légère pause, son regard se fixant sur la couverture de son cher carnet, puis, elle redressa la tête, un sourire calme aux lèvres tandis qu'elle reprit parole, tentant d'enchérir sur un nouveau sujet :

-Vous venez de parler d'un ami, un ami qui vous aurait conseillé de vous confier à quelqu'un. Pourrais-je en savoir plus?



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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMer 16 Sep - 19:25


 

 

 
Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
Pour courir, on n'a souvent besoin que d'un but.

Tout au long de son discours, tapis au coin de son oeil, la psychiatre avait écouté. Bien entendu, c'était son travail après tout, c'était bien pour cela qu'on lui faisait payer, mais ce que Ludovic n'avait pas supporté, ce fut le petit air satisfait qu'affichait la femme. Pas tout à fait satisfait en réalité, juste emprunt d'une impassibilité forcée. Encore une fois, celle-ci même plus que les autres, il se retrouvait en face d'un faux joueur de poker attendant qu'il se découvre. Un joueur qui jugeait sans donner d'avis trancher qui vous fixait avec attention pour vous montrer qu'il vous écoutait comme s'il pensait à qui que ce soit en dehors de leurs précieuses leçons d’académie et regardaient autre chose que le moment parfait où abattre leurs cartes pour remporter la mise. Pour cela il n'était pas très doué, beaucoup trop impatient, parler aux murs était tellement frustrant. Pourtant, il ne prêta pas grande attention à ce que la coincée répondit à son long monologue. Il était là pour parler, elle pour l'écouter, qu'elle retienne ou non ne l'intéressait pas tout comme sa vie privée ne la regardait pas.

Aussi leva-t-il la tête, prenant une grande inspiration, profitant que l'anglaise palabre dans son coin pour chercher une nouvelle fois dans ses poches ce qui ne s'y trouvait pas. Il ne reporta son attention sur elle qu'au moment où elle lui posa une question, lâchant son premier mot avec une telle vitesse et brusquerie qu'il sembla comme tomber du sommet d'un puits.

— Non. Ça ne vous concerne pas.

Sur ce, il laissa planer un bref silence avant de retirer son manteau et de le jeter sur le dossier de son fauteuil. Déboutonnant sa veste, il fit le tour du siège et s'y laissa tomber de toute sa hauteur sans quitter des yeux les livres soigneusement rangés dans la bibliothèque. Il écarta les pans de son vêtement pour dégager sa chemise et desserra un peu le nœud de sa cravate pour se mettre un peu plus à l'aise alors que son talon reprenait son rythme effréné frappant contre le sol. Il s'interrompit pourtant assez vite et leva les pieds pour les poser sur le bord de la table basse, se retrouvant dans une position assez peu confortable qu'il trouva plus adapté à la situation. De cette façon au moins, il n'oublierait pas d'être vigilant.

— Et vous alors ? fit-il après un moment en désignant la femme d'une main et s'efforçant tant bien que mal de la regarder dans les yeux. Qu'est-ce que vous faites là ? Il reposa la main sur son accoudoir et s'enfonça un peu plus dans le fauteuil avant de croiser les bras. J'ai parlé, c'est votre tour, ça me semble un bon compromis vous ne croyez pas ? Vous avez l'air de quelqu'un d'intelligent, bucheuse tout du moins. Le genre à passer des semaines à réviser ses examens. Vous aimez le faste, le clinquant, faire bonne impression. ajouta-t-il en désignant la pièce d'un petit signe de tête et le tailleur de la femme d'un mouvement du menton. Vous êtes ambitieuse, ça se sent à plein nez, et avec la tête que vous avez... je vous verrais mieux tenir une confiserie remplie de pommes empoisonnées plutôt qu'avoir la vocation d'aider son prochain. Alors dites-moi Mademoiselle grinça-t-il. Qu'est-ce qui vous à fait abandonner vos plans de conquête du monde pour vous intéresser aux lamentations de vos prochains ? Et, plus que tout, pourquoi ne pas avoir choisit la méthode sorcière ? Aurait-on eut un petit manque de confiance en soi ?


 

 
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Savanah Lewis
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeMar 27 Oct - 21:10





Tiens, un revenant





Ludovic semblait nerveux. En même temps, qui ne l'était pas? Lors de sa première visite chez une psychiatre inconnue, il y avait de quoi se faire quelques soucis. Surtout vu la mauvaise réputation que la profession se trainait depuis bien longtemps. Mais après tout, ce n'était pas surprenant lorsque l'on connaissait un peu la personne en elle même, il fallait avouer que côté réputation morbide, elle s'en trainait une belle. Mais là n'était pas la question, car déjà, la brune écrivait avec une calme frénésie quelques notes sur un carnet qui ressemblait à s'y méprendre à celui dans lequel elle consignait ses moindres faits et gestes. Mais le plus intéressant et bien évidemment le plus interdit s'y trouvait également, et quiconque se permettrait de mettre la main dessus ne tarderait sans doutes pas à y terminer...
L'homme se contenta d'ignorer son invitation lorsque la psychologue lui proposa de s'assoir, ce qui n'était pas bien surprenant en somme, mais malgré tout, il répondit tout de même à ses quelques interrogations par la suite, affirmant avec une assurance toute relative qu'il ne savait pas en jouer. Ses hésitations firent néanmoins froncer légèrement un sourcil à la psychologue qui n'émit pas le moindre commentaire, ne griffonnant pas non plus quoi que ce soit dans son carnet qui pesait comme une menace sur la tête de ses patients. Derrière ces balbutiements se cachait une raison, et cette raison intriguait atrocement Savanah qui savait pourtant qu'elle devrait attendre avant d'avoir le droit à une réponse. Elle n'eût cependant pas le temps de supposer trop longtemps sur cette dernière perche que l'autre reprit la parole, commentant le grand concert qu'était la vie à l'aide d'une métaphore des plus poétiques, mais cruellement réaliste. Un instrument qui joue une mélodie, avec ou en décalé des autres, chacun à un rôle, chacun à une place, et la plupart d'entre eux n'avaient qu'une importance moindre dans la symphonie dont ils faisaient partie.
Lorsque Ludovic lui demanda de but en blanc d'arrêter son disque, prétextant qu'il ne lui plaisait pas. Retenant un soupir, l'auditrice se leva pourtant sans un mot pour aller arrêter le gramophone qui vrombissait sa musique dans un léger crépitement étonnamment doux aux oreilles de la jeune femme. Lorsque ce dernier s'arrêta, la brune ferma les yeux un instant en tapotant sur le bois de la table les derniers rythmes avant qu'ils ne s'évanouissent définitivement, avant de se tourner vers l'homme qui lui demandait à son tour quelle "partition" elle jouait de son côté. Mais malgré l'innocence de la question en elle même, le ton utilisé laissait largement sous entendre que ce n'était là encore qu'une métaphore, une façon parmi tant d'autres de voir la vie, et même plus, de la vivre. C'est pourquoi elle songea même à ne pas répondre, la patiente ici, ce n'était pas elle, mais si c'était ainsi que fonctionnait son client elle allait bien devoir s'y faire : une question contre une autre. Ainsi, avec certaines personnes, on ne pouvait que mentir.

-Je joue, en soit, pour ce que tout à chacun tente de faire : jouer pour atteindre la perfection. Pour se démarquer du lot, pour exister aux yeux des autres. La "partition" que je joue comme vous dites n'est en soit pas si importante, car nous ne cessons de changer pour ce qui nous arrange.



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Ludovic Descremps
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MessageSujet: Re: Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.   Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but. Icon_minitimeVen 30 Oct - 1:48


 

 

 
Pour courir, on n’a souvent besoin que d'un but.
Pour courir, on n'a souvent besoin que d'un but.

Un long silence suivit les paroles de la jeune femme avant qu'un sourire n'étire les lèvres du français. Ce dernier lâcha un souffle amusé, sa bouche souriant encore au point de découvrir l'une de ses dents dans un rictus mauvais.

— Ce n'est pas une réponse, vous le savez, dit-il, prenant soin de ne pas parler trop vite. Je penses avoir été assez généreux pour ma part, mais ce que vous me dites n'aurais même pas de quoi rendre intéressant un biscuit de la fortune chinois. Seriez-vous trop pudique pour craindre à ce point que votre langue se tortille et fasse des phrases construites ? Enfin, il y a là tout de même quelques petites choses intéressantes j'imagine. Fit-il en s'enfonçant un peu plus dans son fauteuil, croisant une jambe sur son genou opposé et se mettant à contempler le plafond pour réfléchir. Perfection, intérêt au yeux des autres... Perfectionniste. Manque affectif ? Exigeante envers vous et envers les autres. Je parierais sur une extrême impatience avec les gens qui ne partagent pas votre point de vue. Croyez-vous que votre métier soit suffisamment valorisant pour que qui que soit reconnaisse votre talent à le pratiquer ? Si vous cherchez la reconnaissance, ce n'est pas vraiment dans un cabinet privé que vous allez la trouver. Pourquoi rester cachée dans votre petite bicoque luxueuse alors que vous avez les tailleurs hors de prix pour vous pavaner dans les grandes rues ? Peut-être que vous avez essayé et que sa majesté n'a pas reçu l'accueil qu'elle espérait. Ou bien peut-être qu'elle n'a pas eut le courage d'essayer, tellement persuadée d'échouer qu'elle l'était. Il baissa les yeux en direction de la femme, d'un air bien trop calme pour être honnête. Je peux continuer longtemps comme ça. Trois phrases, c'est presque deux de trop pour certains. Il me suffit de choisir ma version préférée et de lancer les rumeurs. Inutile ou puéril peut-être, mais je sais à quel point une bonne réputation est importante dans tous les domaines. Enfin c'est vous qui voyez. Si vous préférez esquiver les questions...

Décroisant les jambes, le français noua ses doigts ensemble et se pencha en avant, tentant de lire quelques mots à l'envers dans le carnet de la vipère.

— Qu'est-ce que vous écrivez ? demanda-t-il avant de hausser un sourcil. Votre point de vue sur mon point de vue ?


 

 
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