Premier jour au ministère ♣ Saevus&Myria

Pour l'occasion, Myria avait revêtu une chemise blanche ornée de broderies anglaises, une jupe et une cape noires classiques, une tenue plus sérieuse que d'habitude, c'était le moins que l'on puisse dire. Sa seule fantaisie ? L'attache de sa cape, une broche en forme de chat, stylisée et travaillée, qui lui avait été offerte par son père pour son premier jour de travail. Elle n'en avait pas cru ses oreilles lorsque son père lui avait annoncé que le chef du département de la Justice lui avait demandé si elle serait libre pour postuler au poste d'assistante. Elle avait rendu une réponse positive et, dès le lendemain, elle avait été en parler avec Dumbledore. Un petit sourire mystérieux sur les lèvres, le Directeur avait accepté de diminuer ses heures de travail de moitié. L'entretien s'était très bien passé et elle avait été engagée. Elle était désormais l'assistante personnelle de Saevus Lancaster. On aurait dit que le destin lui souriait enfin. Tout avait été préparé avec minutie. Elle quitta sa chambre à Poudlard par le réseau de cheminée et, en quelques secondes, elle se trouvait dans le grand hall du ministère. Elle s'était renseignée sur l'endroit où elle était censée aller, le chemin pour y arriver, histoire d'être certaine de ne pas devoir demander de l'aide une fois sur place.

Elle était à l'heure, voir même un peu en avance. Ses petits talons claquaient contre le parquet parfaitement ciré tandis qu'elle se dirigeait vers les ascenseurs. Elle pressa le bouton du deuxième étage, celui où se trouvaient les bureaux de la justice magique, et, juste avant que les portes ne se referment, un homme de haute stature entra à ses côtés. Elle se mit sur le côté pour le laisser passer. Ses yeux se rivèrent sur le sol. Elle avait encore l'impression qu'elle n'était pas vraiment à sa place, comme si elle n'avait pas le droit d'être là. Puisqu'elle se trouvait du côté des boutons, elle demanda doucement :

« A quel étage allez-vous monsieur ? »

Aurait-elle été moins gênée, elle se serait sans doute aperçue que l'homme à ses côtés n'était autre que son employeur, lui aussi arrivé un peu en avance. Mais tant qu'elle fixera les boucles de ses chaussures, elle ne risque pas de s'en rendre compte !

Spoiler:

Si elle ne l'avait pas regardé et n'avait pu reconnaître son apparence, elle reconnu presque instantanément sa voix. Evidemment, ça n'aurait pas pu être quelqu'un d'autre. Elle se retourna, les joues virant rapidement à l'écarlate pour faire face à Mr Lancaster, la personne-même pour laquelle elle était venue travailler. Lorsqu'il la dévisagea et lui dit de faire plus attention à son entourage, elle acquiesça d'un air gêné. Il l'intimidait un peu, à cause de son statut et de son apparence qui était un peu trop... agréable pour un homme de son âge. Observer les gens autour d'elle, ça n'était pas très compatible avec l'éducation de ses parents et leurs constantes remarques sur le fait qu'il était impoli de dévisager les gens, mais Saevus avançait un argument plein de bon sens. Pour le même prix, il aurait pu être un mage noir. Elle lui aurait quand même demandé à quel étage il allait. Soit. Elle se rendit compte qu'elle était sans doute supposer répondre quelque chose et tenta de sortir une phrase cohérente.

« Vous avez raison, Mr Lancaster. J'ai eu de la chance qu'il s'agisse de vous. Si vous n'êtes pas un imposteur sous l'influence du polynectar, bien entendu. »

Elle avait terminé sa phrase alors qu'elle retrouvait sa contenance et qu'un petit sourire se peignait sur ses lèvres. Peut-être n'apprécierait-il pas la plaisanterie ? Ce n'en était pas vraiment une de toute façon. Pour ce qu'elle en savait, il pouvait très bien être quelqu'un d'autre et, si la potion était habilement préparée, la journée de travail serait terminée avant que les effets ne se dissipent. Elle le savait, elle en avait déjà préparé pour s'entraîner et par amour des potions. Elle avait été la copie parfaite de Rodolphus pendant six heures, ce qui était très raisonnable vu la difficulté de la réalisation.

Il ne sourit visiblement pas à sa plaisanterie. Soit. Son commentaire était vrai, bien sûr, mais tout ça, elle le savait très bien. Mais bon, à sa connaissance, il n'y avait aucune potion contre un polynectar bien préparé. Elle se contenta d'une mine sérieuse et d'un hochement de tête. Il n'y avait pas grand chose à ajouter malheureusement. Elle le suivit en silence, pour ne pas déranger, alors qu'il lui montrait son bureau. Il lui donna quelques explications, conseils et directives qu'elle mémorisa avec soin. Comme conseillé, elle fit le tour de son nouvel espace de travail pour vérifier qu'il ne lui manqua rien et pris une plume pour noter les quelques objets qu'il lui manquait. Du coin de l’œil, elle nota un jeune homme qui lui disait vaguement quelque chose rentrer dans le bureau du directeur. Elle se munit de tout ce qu'il lui faudrait pour écrire la lettre et attendit de voir le sortir pour se présenter à la porte. Elle l'entendit l'appeler presqu'au moment où elle entrait dans l'encadrement de la porte.

« Oui, monsieur le directeur ? »

En quelques pas, elle parcourut la distance qui la séparait du bureau de Mr Lancaster et s'apprêta à noter la fameuse lettre. Elle écrivait bien, rapidement et sans faute. Grace aux professeurs privés que ses parents avaient engagés quand elle était petite, elle en avait vues des dictées !

« A qui dois-je adresser cette lettre ? »

Il fallait bien commencer par quelque part. Elle comptait bien montrer qu'elle n'était pas aussi distraite et incapable qu'il avait pu le penser lors de l'accident de l'ascenseur.